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25ème édition du Prix Bayeux Calvados-Normandie des correspondants de guerre

Temps de lecture estimé : 5mins

Cette semaine, la ville de Bayeux accueille la 25e édition du Prix Bayeux Calvados-Normandie des correspondants de guerre, et 350 journalistes venus du monde entier. Chaque année, la manifestation remet un nombre impressionnant de prix pour récompenser le travail des grands reporters, qu’ils soient photographes, caméramans ou journalistes… Pour célébrer cette édition anniversaire, présidée par Christiane Amanpour, chef du service international de CNN, sept expositions de photographie sont présentées dans différents lieux de la ville et visibles jusqu’au 8 novembre prochain.

Le Prix Bayeux offre des témoignages directs d’hommes et de femmes de terrain pour comprendre la réalité quotidienne et les grands enjeux des conflits contemporains, leurs conséquences sur les populations locales et leurs éventuelles répercussions.
Venezuela, Yémen, Libye, Bahreïn, Afghanistan, République Démocratique du Congo, Irak… Les conflits les plus médiatisés et les théâtres de guerre oubliés rythmeront un programme à nouveau très dense.
On regrettera la présence très minime des femmes photographes dans la programmation des expositions.

L’exposition inédite : Raconter la Guerre

Il y a un peu plus de 150 ans apparaissaient sur les champs de bataille les premiers correspondants de guerre. Ces journalistes, envoyés par les médias naissants pour raconter les conflits, ont vu les moyens techniques dont ils disposaient évoluer rapidement. Au télégraphe et à la photo sur plaque de verre aux longs temps de pause ont succédé des matériels de prise de vue, de transmission et de diffusion de plus en plus rapides. Aux journaux et à la photo sont venus s’ajouter la radio, puis le film et la télévision, jusqu’à l’instantanéité de l’Internet.
Cette exposition curatée par Adrien Jaulmes, retrace depuis l’expédition de Crimée jusqu’à la guerre de Syrie, l’évolution de cette profession pas comme les autres.
> Exposition visible à l’Hôtel du Doyen

L’Irak par Yuri Kozyrev

La guerre en Irak avait pour but d’éliminer les armes de destruction massive de Saddam Hussein. Or, il s’est avéré qu’il n’en possédait pas. Oups !
Quand on décide d’occuper un pays, il faut savoir qu’on ouvre la boîte de Pandore. Quinze ans plus tard, le peuple irakien et le monde entier subissent toujours les conséquences de l’invasion menée par les États-Unis. Les Américains ont commis en Irak des erreurs monumentales. L’invasion et l’occupation américaine de l’Irak a créé un appel d’air pour des milliers de terroristes qui, pour beaucoup d’entre eux, étaient prêts à se faire exploser au nom d’une cause vengeresse. La tentative des Américains d’imposer leur volonté en Irak (et maintenant en Syrie) s’est soldée par la mort de dizaines de milliers de civils et par la destruction quasi-totale de l’Irak moderne et ancien, forçant à l’exil des millions de réfugiés et donnant naissance à l’État islamique. Car sans l’invasion de l’Irak par les États-Unis, il n’y aurait pas d’État islamique. (texte extrait de l’exposition)
> Exposition visible dans les espaces publics de la ville de Bayeux

Le Yemen vu par 13 photographes

Trois ans de conflit, plus de 10 000 morts et 9 millions de personnes menacées de famine. Des dizaines de milliers de sorties aériennes pour bombarder les villes du nord du Yémen. Mais pas d’images, ou presque, de ce terrain de guerre interdit aux journalistes. Exposition collective curatée par Jean-Philippe Rémy du Monde.
Avec les photographies de Khaled Abdullah / Reuters, Ahmad Al-Basha / AFP, Saleh Al-Obeidi / AFP, Maad Al-Zikry / AP, Guillaume Binet / Myop, Nariman el-Mofty / AP, Véronique de Viguerie / Paris Match – Getty reportage, Olivier Laban-Mattei / Myop, Anees Mahyoub / Reuters, Hani Mohammed / AFP, Maria Turchenkhova, Asmaa Waguih et Abduljabbar Zeyad / Reuters.
> Exposition visible dans les espaces publics de la ville de Bayeux

Le Vénézuela par Oscar B. Castillo

Le photographe vénézuélien Oscar B. Castillo documente la violence de son pays depuis plus de six ans. Bien que l’état de guerre n’y soit pas formellement déclaré, la désintégration sociale y est à son paroxysme. Dans son travail, Oscar B. Castillo se concentre sur l’aspect humain de ce qu’il nomme « un fléau dévorant les vies de la société vénézuélienne ».
> Exposition visible à l’Espace d’art actuel Le Radar

La République Démocratique du Congo par Colin Delfosse et Michele Sibiloni

Les images capturées par le photographe indépendant Colin Delfosse en janvier 2018, offrent de rares témoignages de congolais forcés d’abandonner la province de Tanganyika, dans le sud-est de la RDC, à cause des pillages, viols et enlèvements. Une catastrophe humanitaire se profile dans cette province, selon le HCR.
Un mois plus tard, l’objectif de Michele Sibiloni saisit l’arrivée de réfugiés congolais en Ouganda, un pays limitrophe de la RDC. C’est sur des bateaux de pêche que ces réfugiés ont traversé le lac Albert, pendant près de 10 heures.
> Exposition visible au Musée d’Art et d’Histoire Baron Gérard

L’Afghanistan par Pascal Manoukian

Cette exposition est un témoignage unique. Elle raconte en mots et en images comment, de 1979 à 1989, les Afghans ont résisté à l’invasion de leur pays par l’Armée Rouge. Dix ans de reportage photographique au cœur d’un événement majeur du XXe siècle, à l’origine de tous les grands bouleversements qui ont modelé le monde d’aujourd’hui. La défaite russe précipitera en effet la fin du communisme, la désintégration de l’URSS et la montée de l’islamisme radical.
> Exposition visible au Espace Culturel E. Leclerc

Hommage à Shah Marai

Exposition hommage à Shah Marai. 20 ans de carrière et plus de 20 000 clichés de l’Afghanistan, c’est l’immense héritage que Shah Marai, chef photographe de l’AFP à Kaboul, a légué à l’Histoire en périssant le 30 avril dernier avec 9 autres journalistes dans un double attentat à la bombe.
> Exposition visible au Musée Mémorial de la Bataille de Normandie

 

INFORMATIONS PRATIQUES

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Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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