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Quand Facebook te pousse au crime

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Tout utilisateur de Facebook le sait, on ne publie pas ce que l’on veut sur le réseau social américain, car chacun a bien lu – dans son intégralité – les conditions d’utilisation ! Dans le paragraphe « Sécurité », on trouve notamment l’interdiction d’intimidation ou de harcèlement, l’interdiction d’utiliser Facebook à des fins illégales, malveillantes ou discriminatoires ou encore l’interdiction de publier du contenu incitant à la haine ou à la violence et enfin, ce qui nous intéresse aujourd’hui : la publication d’images « pornographiques ».

Ce sont chaque jour des millions de contenus qui sont mis en ligne sur la plateforme; difficile donc pour Facebook de faire le tri pour censurer le contenu « illégal ». Ce que vous mettez en ligne (particulièrement les médias) est donc susceptible d’être dénoncé par les utilisateurs, ou encore d’être scanné par des algorithmes qui repèrent les contenus « à risque ».
Mais attention, ça ne marche pas à tous les coups, et il semblerait qu’il y ait une censure à deux vitesses! Je me souviens avoir signalé un cliché montrant la fosse du Bataclan dont le sol était encore jonché de corps. La réponse ne s’est pas fait attendre, la dite photo ne semblait pas enfreindre les conditions d’utilisation… Partager de nombreuses fois, cette image n’a jamais vraiment disparu du réseau social.
La photographie d’Orlan sur l’origine de la guerre a été censurée dans l’heure, alors que certaines images ou vidéos d’une rare violence mettent de nombreux jours à disparaître, voire ne le sont jamais…

 » Couvrez ce sein, que je ne saurais voir « .

Il est peut-être arrivé que votre compte soit suspendu, ou carrément supprimé à cause de la publication de photographie de nus que Facebook considère comme pornographique.
Dans mon ancienne vie, notre page Facebook a été supprimée suite à la publication d’une photographie d’Araki (publiée trois ans auparavant). Impossible de faire entendre raison au mastodonte et puritain Facebook. On se résigne, donc bye-bye à nos 21000 fans, et tout un travail de 3 ans à refaire !

Aujourd’hui, c’est un fait plutôt cocasse, frôlant le cynisme qui arrive à l’un de nos lecteurs. Il s’appelle François Delebecque, il est photographe. Comme beaucoup, il partage avec ses « amis » ses images, et cette année il a été censuré, et son compte a été bloqué à deux reprises. C’est le châtiment que vous risquez si vous publiez des photographies de femmes ou d’hommes nus. Mais attention, il y a quelques subtilités : qu’est ce qu’une photographie de nu pour Facebook? Et bien il s’agit de trois zones majeures à ne pas montrer distinctement : les tétons, le sexe et les fesses (ou du moins la raie des fesses). Vous l’avez compris, vous pouvez toujours vous en sortir avec un jeu d’ombre et de lumière, un floutage, une mosaïque de pixels ou encore le logo de Facebook pour cacher les zones interdites.

Pour en revenir à François, Facebook tend à le provoquer en l’incitant à publier le contenu illicite ! En effet, avec la fonctionnalité automatique « Ce jour-là », Facebook propose à François de revoir ses souvenirs et de les partager à nouveau ! Facebook serait-il pleutre ou quelque peu taquin, puisque leurs robots ne lui propose rien d’autres que ses images « illégales » qui amènerait à une censure et à un compte bloqué, voire carrément supprimé.

http://francoisdelebecque.com

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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