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Les lauréat·es du programme de soutien à la recherche et de création de l’Institut pour la photographie dévoilé·es

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L’Institut pour la Photographie vient de dévoiler les noms des quatre artistes bénéficiant du programme 2021 de soutien à la recherche et à la création. Cette bourse vise à développer des approches plurielles autour de la photographie. Pour la troisième édition, sur la thématique de la Terre, se sont 4 projets qui ont été retenus par le jury sur près de 100 candidatures :Four Corners de Théodora Barat, DéTerre de Gregory Chatonsky, L’ombre de la terre de Sarah Ritter et Le Jaguar Bleu d’Ana Vaz.

Théodora Barat
Four Corners

Théodora Barat s’intéresse aux environnements en mutation, à ces moments ultimes où le paysage artificiel devient signe. Elle y ausculte les figures de la modernité, dissèque ses chimères afin d’interroger notre devenir. Son travail a été présenté au Cneai, à la Emily Harvey Foundation (New York), à Nuit Blanche, à la Friche de la Belle de Mai, à Mains d’Œuvres, au Palais de Tokyo, à la Villa Médicis ainsi que dans de nombreux festivals internationaux. Elle développe actuellement une thèse de recherches et création au sein du programme doctoral RADIAN.

Fours Corners traite de l’empreinte de la recherche nucléaire états-unienne dans la région éponyme formée par quatre États attenants : l’Utah, le Colorado, l’Arizona et le Nouveau-Mexique. Cette région s’est construite autour de l’uranium : extraction minière, conception des bombes pendant la Deuxième Guerre mondiale et la Guerre froide, et maintenant gestion des déchets radioactifs. Disséquant ce complexe scientifico-militaro-industriel, Four Corners interroge le désert comme terrain d’essai ultime et postule ces ruines radioactives comme derniers monuments de notre civilisation.

Gregory Chatonsky
DéTerre

Depuis le milieu des années 90, Grégory Chatonsky travaille sur le Web le menant à questionner les nouvelles fictions qui émergent du réseau. Au fil des années, il s’est tourné vers la capacité des machines à produire de façon quasi autonome des résultats qui ressemblent à une production humaine. Il a été chercheur associé à à l’ENS Ulm et l’Unige de Genève, a enseigné au Fresnoy, à l’UQAM et actuellement à Artec.

Avec DéTerre, Grégory Chatonsky poursuit une réflexion débutée avec Télofossiles puis Terre Seconde mettant en relation l’Intelligence Artificielle et l’extinction. C’est à partir d’un dispositif produisant des images artificielles d’une Terre possible et cherchant dans notre planète des images ressemblantes, qu’il s’agira d’expérimenter les conséquences de l’I.A sur l’automatisation de la représentation.Des séances de travail avec des théoriciens, ouvertes au public, auront pour objet d’explorer la relation entre la Terre et l’I.A.

Sarah Ritter
L’ombre de la terre

Sarah Ritter est une artiste photographe. Sa méthode est heuristique. En effet, l’artiste ne travaille pas par séries, mais par accumulation d’images trouvant au fil du temps leur ordre et leur logique associative. Elle est l’autrice de La nuit craque sous nos doigts, monographie aux Éditions Loco. Elle est actuellement en résidence dans l’imprimerie Mignotgraphie, avec le Ministère de la Culture, et co-dirige le projet de recherche en art Léviathan au sein de l’École supérieure d’art de Clermont-Métropole.

L’ombre de la terre, dont le premier chapitre traitait de l’objet « lumière » a été soutenu par le CNAP, est au départ une exploration des espaces de production de connaissances, notamment la recherche en optique. Ce second chapitre, qui s’initie avec l’Institut pour la photographie de Lille, et se rapprochera du département d’océanologie de l’Université de Lille, se concentrera sur les profondeurs : terrestres et maritimes, sous le prisme de l’extraction, passée et contemporaine. Photographier est ici une poïétique du regard.

Ana Vaz
Le Jaguar Bleu

Ana Vaz est une artiste et cinéaste dont la filmographie s’appuie sur des collages expérimentaux d’images et de sons, trouvés et produits, pour réfléchir sur des situations et des contextes historiques et géographiquement marqués par des récits de violence et de répression. Ses films ont été projetés et discutés dans des festivals de cinéma, séminaires et institutions comme la Tate Modern, le Palais de Tokyo, le Jeu de Paume, le Centre Pompidou, New York Film Festival, Berlinale Forum Expanded, Cinéma du Réel…

Le Jaguar Bleu suit les sols anthropiques d’origine pré-colombienne en Amazonie brésilienne : la terra preta, compost qui contredit le mythe colonial d’une nature vierge et révèle la forêt Amazonienne comme un jardin entretenu par les techniques agricoles avancées des peuples amérindiens. La terra preta devient ici un personnage spéculatif pour une anthropologie (a)symétrique entre les peuples de la forêt, ceux qui cultivent et maintiennent cette terre, et les peuples des laboratoires, à savoir les scientifiques qui l’étudient avec leurs machines de vision.

https://www.institut-photo.com/photographie-et-politiques-de-la-terre/

Ericka Weidmann
Après des études d'Arts Appliqués et de photographie, elle rejoint un magazine en ligne consacré à la photo en tant que directeur artistique, poste qu'elle occupera pendant 10 ans. En 2010, elle s'installe comme DA en indépendant. En parallèle, elle devient responsable éditorial pour Le Journal de la Photographie et c'est en septembre 2013 qu'elle co-fonde le quotidien L’Oeil de la Photographie pour lequel elle est rédactrice en chef jusqu'en septembre 2016 avant de fonder 9 Lives magazine ! Ericka Weidmann est également journaliste pigiste pour d'autres médias.

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