Septembre, 2023

Michel Mazzoni & Bastiaan Van Aarle

ven08sep(sep 8)12 h 00 mindim26nov(nov 26)18 h 00 minMichel Mazzoni & Bastiaan Van AarleAgrégatContretype - Centre pour la photographie contemporaine à Bruxelles, Cité Fontainas, 4 A - 1060 Bruxelles

Détail de l'événement

L’exposition Agrégat est une invitation lancée à deux artistes, Bastiaan van Aarle et Michel Mazzoni, à engager un dialogue entre leurs oeuvres et en relation avec les espaces de Contretype. La définition du terme « agrégat » – un assemblage hétérogène d’éléments qui adhèrent solidement entre eux – donne le ton voulu pour cette exposition, qui a été conçue comme la rencontre inattendue, mais d’une véritable pertinence esthétique, entre deux pratiques radicalement différentes de la photographie.

Bastiaan van Aarle, néerlandophone installé dans la région d’Anvers, développe un travail sur le paysage, prétexte à une recherche sur la grammaire de la photographie, sur ses limites et sur la manière dont elle conditionne la perception de la réalité. Sa démarche se caractérise en particulier par des investigations autour de la lumière, qu’elle soit le sujet-même ou bien la condition première d’existence de ses photos. Bastiaan van Aarle se plaît en outre à faire de la mise en exposition de ses oeuvres une expérience scénographique audacieuse, qui prolonge la prise de vue et place le visiteur au centre d’un espace-temps particulier de perception. Michel Mazzoni, francophone installé à Bruxelles, poursuit une démarche plastique et minimaliste, résolument à contre-courant de la photographie classique et entièrement vouée à l’exploration du champ visuel. Observateur assidu de son environnement, il s’attache à rendre visibles des éléments insignifiants, précaires ou délaissés, comme autant de détails du réel a priori sans importance. Jouant avec les pleins, les vides, les aspérités et les hors-champs, les ombres et la lumière, ses images fragmentées – qui pourraient être qualifiées d’impures tant elles ne respectent pas l’orthodoxie esthétique de la photo – se déploient au gré des lieux qui les accueillent, suivant des modalités toujours renouvelées de tirages (formats, jeux d’échelle…), d’impressions et d’installation sur les murs ou dans l’espace. Telles des ponctuations, elles entrent en résonance avec l’architecture et l’espace pour les rendre visuellement malléables et tenter de formaliser des moments spécifiques, suspendus dans le temps.

Agrégat est un pari, un pari ludique, le pari d’un rapprochement réussi entre des oeuvres a priori inconciliables. Relevant le défi, Bastiaan van Aarle et Michel Mazzoni ont accepté l’inconfort et le risque d’un travail à 4 mains, de pousser chacun leur pensée photographique à la rencontre de celle de l’autre, allant jusqu’à concevoir ensemble l’exposition comme un unique espace de déambulation visuelle. Leur dialogue s’est engagé autour d’une édition papier de la série Waterlijn de Bastiaan van Aarle. Pour cette série, Bastiaan van Aarle intervient sur des photos de paysages familiers avec des tracés linéaires qui figurent le niveau de la mer sur ces paysages si toute la glace de l’Arctique venait à fondre. Cette dystopie visuelle met en tension deux temporalités et deux projections mentales différentes. Dans l’édition qu’il en a faite, il joue de la transparence du papier pour laisser apparaître d’une page sur l’autre le tracé des lignes. Pour l’exposition, il a traité les murs de Contretype comme les pages du livre, reportant le dessin d’un mur sur l’autre, coupant son lien avec l’image de départ mais ouvrant un nouvel espace où viennent dialoguer les gestes photographiques de Michel Mazzoni, et vice-versa. Les propositions photographiques des deux artistes se mettent mutuellement en relation, comme de faux jeux de réflexion, des plis, des déploiements et des replis… Ensemble, elles font émerger quelque chose d’une étrange beauté, comme « la beauté de la rencontre fortuite sur une table de dissection d’une machine à coudre et d’un parapluie1 ».

Olivier Grasser commissaire d’exposition

Michel Mazzoni
Artiste plasticien, Influencé par les courants minimalistes et les écrits de J.G Ballard, il développe une oeuvre protéiforme, convoquant la mémoire et l’entropie. Il s’intéresse aux choses, souvent insignifiantes mais latentes qui transforment son quotidien. Il ne cesse d’interroger et d’étendre les possibilités de la photographie vers une pensée critique de l’image dans une constante exploration des rôles et des potentiels du matériau, à travers des techniques de production, de formats, de supports, de diffusion et d’installation dans l’espace. Ses dispositifs in situ, sont pour lui un moyen d’expérimenter avec des jeux d’échelles, de formes et de supports. Ses travaux ont été exposés à Bruxelles (La Maison des Arts, Le Botanique, La Centrale For Contemporary Art, ArtBrussels, Gallery VMS Pradhan, Anyspace Gallery, Espace Contretype,…), à l’Art dans les Chapelles (Pontivy), au Musée de la Photographie à Charleroi, à la Biennale d’Enghien, à l’Institut Français de Timisoara, à la Biennale Résonance Lyon, au Centre Photographie de Genève, à Art Rotterdam, à la biennale de Mulhouse, à la Bogardenkapel de Brugge, chez Alfa Gallery à Miami, centre d’art Nei Liicht au Luxembourg… Ils ont intégré plusieurs collections publiques et privées. Attachant beaucoup d’importance aux formes éditoriales il a réalisé une vingtaine d’éditions limitées, livres d’artiste, en auto-édition ou en collaboration avec MER.B&L, éditions Énigmatiques à Paris… Parallèlement, il réalise des interventions (ateliers/masterclass) en écoles d’art, en Belgique et en France.Il est né en France, Il vit et travaille à Bruxelles.

Bastiaan Van Aarle
Bastiaan van Aarle (né en 1988) vit à Mortsel, en Belgique, et travaille à l’Academie Beeld à Sint Niklaas. Il a étudié la photographie en licence et en master à l’école des arts LUCA et a effectué un stage auprès d’Olaf Otto Becker à Münich. Dans son travail, il explore les limites de la photographie, les propriétés spécifiques du médium et la manière dont elles sont liées à la perception de la réalité. Par exemple, l’effet de la lumière à travers le temps, la transformation de panneaux publicitaires envahissants en non-lieux autodestructeurs ou, comme dans Moving Mountains, le mouvement de la planète à travers le temps et l’espace. Il expérimente différentes techniques photographiques, ajoute des éléments extérieurs à l’image ou combine différentes images en un nouvel ensemble.

1 in Les chants de Maldoror – Isidore Ducasse, Comte de Lautréamont

Dates

Septembre 8 (Vendredi) 23 h 00 min - Novembre 26 (Dimanche) 5 h 00 min(GMT-11:00)