Septembre, 2021

Duelles

jeu16sep(sep 16)10 h 00 minmar12oct(oct 12)19 h 00 minDuellesExposition collectiveBelle Rive – Espace d’art et Maison de la Photographie - Normandie, Quai Georges Thierry, 14150 Ouistreham Riva Bella

Détail de l'événement

Nous sommes ces bâtardes, ces croisées, mélangées, mâtinées, métissées…
Composites, hétéroclites, impures et imparfaites : nous pratiquons un art hybride.
Un art éternellement mixte.
Artistes hétérogènes, nous inventons des parthénogenèses, des greffes …
Des opérations chirurgicales symboliques, des mises en scène sous la peau aux séquelles indélébiles pour certaines.
Nous donnons naissance, graves et futiles … à des créatures surgies de féconds déchirements.
Nous questionnons l’Histoire immémoriale désunie fragmentée comme nos imaginaires. Et, irrémédiablement écartelées entre deux pôles, nous rêvons de futurs composés.
Nous hybridons les espaces et les temps, éternelles fugueuses des prisons du présent. Rebelles irréductibles aux injonctions de l’ici, nous sommes ailleurs.
Nous sommes jeunes et nous sommes vieilles. Contraintes à l’éternité.
Car…
Mutantes. Factices. Paradoxales, hybrides.
Artificielles, transformistes … nous métamorphosons les corps en tous genres et en tous âges.
OEuvrant de chair et d’os, nous en appelons à leur immanquable évanescence numérique…
Nous écrivons de lumières noires, zébrées de ces éclairs que le choc des contraires produit à répétition.
Nous écrivons, contredites en nous-mêmes un art photographique de chambre et de guerre.
Photo- graphes …
Nous sommes et ne sommes pas.
C’est de dualité que nous souffrons, c’est de dualité que nous créons.
DUELLES … en effet.

– Karine Saporta

« Les Femmes qui pleurent sont en colère » par Femme avec tête(s) de ORLAN

« J’interroge le statut du corps via toutes les pressions culturelles, traditionnelles politiques et religieuses ».
ORLAN est une des plus grandes artistes françaises reconnue à l’international. Elle utilise la sculpture, la photographie, la performance, la vidéo, la 3D, les jeux vidéo, la réalité augmentée ainsi que les techniques scientifiques et médicales comme la chirurgie et les biotechnologies. ORLAN change constamment et radicalement les données, déréglant les conventions, les prêt-à-penser. Elle s’oppose au déterminisme naturel, social et politique, à toutes formes de domination, la suprématie masculine, la religion, la ségrégation culturelle, le racisme…Toujours mêlé d’humour, parfois de parodie, voir même de grotesque, son oeuvre provocante peut choquer car elle bouscule les codes préétablis.
La série de photographies hybridées met en scène les femmes de l’ombre : inspiratrices, modèles, muses. Elles ont en effet toujours joué un rôle prépondérant pour la notoriété́ des grands maîtres. Cette nouvelle série d’hybridation à partir des peintures de Picasso représentant Dora Maar en pleurs, une destruction-reconstruction et la création de la figure féminine qui kaléidoscope le monde auquel elle se mêle. « Mes créations, toutes politiques et féministes, se fondent sur une recherche visuelle de visages d’horreur, de peur et de grandeur.
Picasso objective Dora Maar. Je relis l’oeuvre de Picasso pour remettre la femme-sujet au centre. Entre peinture et photographie, pleurs et colère, mes figures féminines sont hybridées et désaliénées dans une forme picturale que je veux extrêmement libre et déréglante ».

Site : http://www.orlan.eu/works/

« Renaissance » de Christine Spengler

« C’est la souffrance qui m’a permis de découvrir la beauté du monde, c’est le noir de la guerre qui m’a fait apprécier les couleurs de la vie ».
Christine Spengler est une correspondante de guerre de renommée internationale, artiste plasticienne et auteure, française, élevée à Madrid. De 1970 à 2003, elle a couvert tous les conflits mondiaux pour les plus grands magazines, Life, Paris Match, Time, Newsweek… Elle a publié : Une femme dans la guerre 1970-2005 (Éditions des Femmes, Paris), Entre la luz y la sombra (El Pais Aguilar, Madrid) Années de guerre et Vierges et Toreros (Éditions Marval, Paris), L’opéra du monde et Série indochinoise, Hommage à Marguerite Duras (Cherche Midi). Elle est exposée dans de nombreux musées, son parcours photographique à fait l’objet de plusieurs films documentaires.
Christine Spengler, présente « Renaissance », une oeuvre mixte ou alternent ses dernières créations couleurs entourant ses grandes photos emblématiques noir et blanc du « Cimetière des martyrs en Iran » (1979) à la « Jungle de Calais » (2016).
Sur le mur elle a écrit les phrases clefs qui l’ont ramenées du deuil à la vie, du noir et blanc à la couleur.
Après avoir rendu hommage à sa famille, elle décide d’immortaliser ses idoles : Frida Kahlo, Maria Callas, Marguerite Duras…
10 ans après la mort tragique de son jeune frère Éric, Christine Spengler retourne en Alsace, pour faire son pèlerinage interdit.
« Mulhouse, 1983.
10 ans déjà qu’Eric m’a quittée. 10 ans que je ne suis pas retournée sur sa tombe en Alsace.
Cette année, je n’ai pas d’excuse. Je ne suis pas en mission au bout du monde.
Arrivée à l’entrée du cimetière, je pense que je ne vais pas avoir le courage d’y aller, que je vais préférer continuer à vivre dans le souvenir : « Non, Eric n’est pas mort ! Il est partout où je l’emmène avec moi ! ». Mais lorsque j’aperçois de loin sa tombe abandonnée, je me souviens tout à coup des cimetières des martyrs en Iran où les femmes entouraient de pétales de rose les portraits de leurs disparus… et je décide de faire de même. Je retourne dans la maison familiale. J’enfouis dans un grand sac les portraits de
mes défunts ainsi que leurs objets préférés. De retour dans le cimetière enneigé, je dispose le tout sur leurs tombes que j’avais pris le soin de recouvrir de tissus chatoyants et de bougies, afin de les ramener à la vie.
A partir de ce jour-là, à chaque retour de reportage, je vais créer des natures mortes, baroques et colorées, qui peu à peu vont me réconcilier avec la vie et m’aideront à supporter les années noir et blanc de la guerre. Avec ces photomontages baroques et colorés, j’ai découvert le moyen d’abolir la frontière entre les vivants et les morts ».

Site : www.christinespengler.com

« Rédemptions » de Karine Saporta

«Nous écrivons, contredites en nous-mêmes un art photographique de chambre et de guerre. C’est de dualité que nous souffrons, c’est de dualité que nous créons. DUELLES … en effet. »
Karine Saporta est considérée comme l’une des figures majeures de la danse contemporaine française. C’est au Centre Chorégraphique National de Caen/Normandie qu’elle dirige pendant seize ans, à la Bibliothèque nationale de France et actuellement, au sein du Label Karine Saporta, que la chorégraphe développe progressivement sa démarche. En tant que photographe elle réalise ses cinq premières expositions photographiques personnelles avec la Fnac dans son circuit de galeries photo. Le Festival d’Avignon lui commande une installation performance « L’Enveloppe ». Se succèdent chaque année des expositions comme celles de « Ludwig ad L. » à l’Institut Français de Munich, « La cérémonie des fleurs » en partenariat avec le Centre d’Art et de Nature de Chaumont-sur-Loire, ou encore « L’âme en trompe l’oeil » à la Maison de la Photographie de Lille, Maison Européenne de la Photographie-Paris, Festival Transphotographiques et Gares et Connexions SNCF.
Karine Saporta met en scène l’ex-danseuse étoile de l’Opéra de Paris Marie-Agnès Gillot sur sa série « Rédemptions ». Gillot se fait ici l’interprète de l’imaginaire saportien, dans une oeuvre photographique inspirée de l’univers de Frida Kahlo et de l’esthétique traditionnelle mexicaine des « Calaveras ». Telle une toile hybride, tendue entre la vie et la mort. Ainsi, d’un épisode à l’autre, se tisse un miraculeux récit à travers lequel s’opère le passage des rives de la décomposition à ceux de la vie recomposée, entre peau, squelettes et corsets, fleurs et couleurs, des visions de joie et terrifiantes à la fois. Et, finalement, une recomposition du tableau de la vie exubérante et luxuriante.

Site : www.karinesaporta.com

« Symbole Invisible » de Delphine Diallo

« Je veux apporter une nouvelle vision des archétypes féminins noirs. C’est la naissance du divin féminin en moi (et en nous tous) qui passe par nos familles et nos ancêtres, une énergie qui était autrefois opprimée. »
Delphine Diallo est une artiste visuelle et photographe franco-sénégalaise basée à Brooklyn.
Cherchant à défier les normes de notre société, la photographe s’immerge dans le royaume de l’anthropologie, de la mythologie, de la religion, de la science et des arts martiaux pour libérer son esprit. Partout où elle le peut, Delphine Diallo combine art et activisme, poussant les nombreuses possibilités d’autonomisation des femmes, des jeunes et des minorités culturelles par le biais de la provocation visuelle. L’artiste utilise la photographie analogique, numérique et les collages. Delphine Diallo a participé avec Christine Spengler à l’exposition « Femmes en regard » à la Fondation Guerlain en 2021.
Pour sa série «« Symbole Invisible », Dephine Diallo s’immerge dans le royaume de l’univers féminin et sa technique de portrait éloquente dévoile et suscite une émotion et une perspicacité inexplorées censées aller au-delà des apparences. Travaillant avec des peintres corporels et des fabricants de bijoux et de masques, Diallo utilise également la mythologie traditionnelle et des symboles spirituels pour responsabiliser ses sujets.

Site : https://www.fisheyegallery.fr/artiste/delphine-diallo-fisheye-gallery/

Dates

Septembre 16 (Jeudi) 21 h 00 min - Octobre 12 (Mardi) 6 h 00 min(GMT-11:00)

Lieu

Belle Rive – Espace d’art et Maison de la Photographie - Normandie

Quai Georges Thierry, 14150 Ouistreham Riva Bella