Novembre, 2019

Éblouissements Ange Leccia

mer06nov(nov 6)10 h 00 minsam23(nov 23)18 h 00 minÉblouissements Ange LecciaAnge LecciaMaison Auguste Comte, 10 rue Monsieur-le-Prince 75006 Paris

Détail de l'événement

L’art d’Ange Leccia s’origine dans une réflexion sur l’image et le matériau filmique. Ses arrangements d’objets et de véhicules, réalisés dans les années 80, étaient déjà informés par le cinéma. Le développement de ses recherches en vidéo, tout au long des années 90 jusqu’à aujourd’hui, procède d’une totale continuité dans sa quête de l’énoncé pudique d’une émotion non verbalisable. Reprenant les motifs de son répertoire, qu’il augmente constamment, il articule les images dans l’espace d’exposition, pour suspendre le temps et construire des situations se régénérant sans cesse. Si le motif de la répétition, de la boucle, caractérise les images d’Ange Leccia, il faut comprendre cette régénérescence permanente dans une dimension organique de l’image, qui nous convie à un présent éternel. Dans la Maison d’Auguste Comte, il propose d’intervenir in situ, en dialogue avec le lieu et les énergies qui l’ont traversé. La pratique de l’arrangement procède pour Ange Leccia d’une véritable régénération, afin d’effacer les effets négatifs du Denkmalkultus décrit par Aloïs Riegl : un lieu chargé d’histoire ne doit pas être figé dans le passé, dans une dimension conservatoire qui le couperait du présent.
L’artiste, mieux que quiconque, est en mesure de placer un tel lieu dans le présent. Sa méthode est celle de l’intropathie, à la manière baudelairienne. Par ce procédé poétique d’entrée en dialogue avec l’âme des êtres ayant vécu dans ces lieux, il recrée le contact entre leur temporalité et la nôtre. Les images vidéo qu’il va projeter en différents lieux de la maison – une salle accueillant une seule image, projetée directement sur le mur, en ménageant des silences qui laisseront certaines salles dans leur aspect actuel, sans intervention de la part de l’artiste, afin d’intensifier la présence de chacune des étapes du parcours qu’il créera ainsi – seront des évocations des présences féminines qui ont entouré Auguste Comte, notamment Clotilde de Vaux, son grand amour, mais aussi Sophie Bliaux, sa domestique, la gardienne des lieux, et Caroline Masin, son épouse. Dans la dernière salle du parcours de l’exposition, la chambre d’Auguste Comte, Ange Leccia rejouera l’une des figures les plus importantes de son répertoire iconographique, en écho à la tenue de gala et au chapeau hautde-forme du grand homme, conservés et visibles à côté de son lit.
Le visage de La Callas apparaîtra ainsi sur un moniteur Trinitron.
Ses images muettes, comme des effractions, véhiculeront les intensités de l’art, porté à son plus haut point par la diva.
Photogrammes ralentis, passés par plusieurs générations de recopies, de l’écran télé au Super 8 puis à la vidéo, ces images placent l’émotion fulgurante de la cantatrice sur une crête extrême, en suspension.
Pascal Beausse

Dans le cadre du parcours PhotoSaintGermain 2019

Dates

6 (Mercredi) 10 h 00 min - 23 (Samedi) 18 h 00 min(GMT+00:00)