Septembre, 2021

Feu

mer01sep11 h 00 minmer22(sep 22)19 h 00 minFeuFrancesca PiquerasLa Galerie de l'Europe, 55 rue de seine 75006 Paris

Détail de l'événement

Ce feu qui nous dévore
Second volet d’un projet artistique sur les éléments fondamentaux entamé en 2018, “Feu” est, comme toute les séries de Francesca Piqueras, un travail avant tout métaphorique sur le rapport de l’homme à la nature. Après la pierre et l’eau de “Movimento”, la photographe nous plonge maintenant au coeur d’un brasier, qui n’est autre que celui de l’âme humaine. Nominée pour le prix Pictet 2021, cette nouvelle série est à découvrir Galerie de l’Europe du 1er juin au 5 juillet.
Francesca Piqueras nous a donné à voir au fil de huit séries la sublime agonie des cargos échoués et des architectures maritimes abandonnées, titans d’acier et de béton dévorés par la rouille, les vagues, et digérés par les flots. Puis, elle nous a montré les blessures infligées à la pierre des montagnes de Carrare, amputées de siècle en siècle pour en extraire le marbre, et l’assujettissement des eaux du fleuve Jaune, que l’on emprisonne dans le béton des barrages pour s’en approprier l’énergie. Avec “Feu”, la photographe pousse plus loin son questionnement sur notre rapport à la nature, en pointant son objectif sur un élément dont la domestication par nos ancêtres, il y a un million d’années, signe l’origine d’un destin en rupture avec les autres espèces. Age de bronze, âge de fer, révolution industrielle : les grands tournants de l’histoire humaine sont marqués par l’utilisation du feu pour forger des objets et des armes, pour fabriquer et animer des machines.

Retour de flamme
Pour cette nouvelle série, Francesca Piqueras a adopté plusieurs points de vue. Elle a capté la danse fascinante, envoûtante et mystérieuse des flammes, avec des images à en brûler la rétine, prises dans un camp d’entraînement pour pompiers où l’on fait jaillir le feu d’arbres métalliques couvert de becs de gaz. Elle a saisi l’incandescence orangée du métal en fusion dans une aciérie où l’on fond la matière première récupérée sur des machines mises au rebut pour la transformer en barres d’acier qui, à leur tour, serviront à la fabrication d’autres objets et d’autres machines. Elle est également allée au contact d’incendies de forêts, nous offrant des photographies qui ne manquent pas d’évoquer les “mégafeux” qui ont ravagé la Californie, l’Amazonie ou l’Australie.
Avec cette nouvelle série, Francesca Piqueras nous confronte à la symbolique du feu qui, selon la mythologie, fut dérobé aux Dieux par Prométhée pour en faire don aux hommes. Un cadeau qui instilla en eux la raison et la déraison, la soif de connaissance et l’hybris, cette ivresse de la démesure. Comme un retour de flamme, un million d’années après qu’Homo erectus ait appris à frapper les silex pour en faire jaillir des étincelles, l’excès de gaz de combustion que nos activités relâchent dans l’atmosphère terrestre menace de faire flamber notre planète.

Dates

1 (Mercredi) 11 h 00 min - 22 (Mercredi) 19 h 00 min(GMT-11:00)

La Galerie de l'Europe55 rue de seine 75006 ParisOuvert du mardi au samedi de 11h à 13h et de 14h à 19h