Mars, 2021

LandRush Ventures into global agriculture

sam20mar(mar 20)12 h 00 minsam28aou(aou 28)18 h 00 minLandRush Ventures into global agricultureFrauke Huber & Uwe H. MartinCNA Centre national de l'audiovisuel, 1b, rue du Centenaire . 3475 Dudelange Luxembourg

Détail de l'événement

LandRush –Ventures into global agriculture est une exploration artistique de l’impact social et environnemental de l’agriculture à travers le monde.

L’agriculture accélère le dérèglement climatique, l’extinction, l’érosion et la raréfaction des ressources en eau. Elle monopolise environ 40% des terres émergées et plus de 70% de l’eau douce de la planète, asséchant les lits des rivières et tarissant les nappes phréatiques. En raison de la surexploitation des sols et de l’intensification rapide du réchauffement climatique, la désertification est une des plus lourdes menaces pesant sur la vie sur terre. Tous les jours, à chaque minute, l’avancée du désert détruit 23 hectares de terres arables, tandis que la dégradation des sols réduit de 23% la productivité de l’ensemble de la surface terrestre mondiale.

La population mondiale devrait frôler les dix milliards d’habitants d’ici 2048. L’évolution des régimes alimentaires, plus riches en viande et en poisson, se traduira par une demande accrue en nourriture avec le risque d’une dégradation encore plus rapide des sols par épuisement, alors qu’au même moment les récoltes seront de plus en plus mauvaises en raison du dérèglement climatique. Les fertilisants déversés par les activités agricoles industrielles détraquent les écosystèmes des cours d’eau et des zones côtières, tandis que la déforestation et la transformation des prairies en terres cultivables causent l’érosion des sols et l’appauvrissement de la biodiversité. La nature décline globalement à un rythme sans précédent dans l’histoire de l’humanité ; l’agriculture et les changements dans l’utilisation des sols en sont les principaux responsables et contribuent par ailleurs à l’émission d’un quart environ des gaz à effet de serre qui aggravent le dérèglement climatique.

Plus que toute autre, l’agriculture est l’activité par laquelle l’espèce humaine transforme la planète, pourtant la plupart des gens ne mesurent pas à quel point nos systèmes alimentaires sont fragiles en réalité.

Frauke Huber et Uwe H. Martin documentent les conséquences sociales et environnementales de l’agriculture mondiale depuis 2007. En adoptant une démarche de journalisme lent, ils nouent d’étroites relations sur place avec des agriculteurs, des éleveurs, des pêcheurs et interviewent des responsables politiques, des activistes et des scientifiques. Leurs projets se développent de manière organique, chapitre par chapitre, suivant un cycle constant de recherche, production et présentation. Cette approche ouverte permet à leur travail de faire surface au sein de contextes toujours nouveaux, en jetant progressivement des ponts entre publications dans des revues, films documentaires, Web-documentaires linéaires et applications interactives jusqu’aux mises en espace dans des institutions culturelles.

Pour la première fois, cette exposition rassemble en un lieu les trois chapitres de l’enquête de Huber et Martin:

WHITE GOLD (2007 – 2012) examine les effets sociaux et écologiques de la production mondiale de coton. Le coton entre dans la fabrication de nos vêtements, des billets de banques, des aliments pour animaux, du dentifrice et des pellicules cinématographiques. Le commerce du coton a toujours été des plus inéquitables et sa réputation de produit naturel n’est rien de plus qu’une illusion. Le coton détruit des régions entières par ses besoins excessifs en eau, emploie plus de pesticides que d’autres cultures et dégrade les écosystèmes. De plus, le coton stimule l’industrialisation mondiale de l’agriculture.

LANDRUSH (2011 – en cours) analyse l’impact des investissements agricoles à grande échelle sur les économies rurales et les droits fonciers, l’essor des carburants renouvelables, la réaffectation des terres et l’avenir de l’agriculture à travers le monde, tout en documentant l’accaparement néo-colonial des terres en Éthiopie, les méga compagnies industrielles au Brésil, les fermes familiales florissantes grâce à la production d’éthanol dans l’Iowa, et l’agriculture biologique ainsi que les politiques d’aménagement du territoire en Allemagne orientale – parmi bien d’autres phénomènes.

DRY WEST (2014 – en cours) documente la société hydroélectrique et les paysages façonnés par l’homme de l’ouest américain, où les rivières coulent dans des berges en béton, à travers les montagnes et le désert, tout en rapportant de l’argent. Ce système, qui a fait fleurir le désert et grandir des villes, est de plus en plus déséquilibré. La région réclame plus d’eau que ne peut en fournir la nature. Plus de 80% de l’eau est engloutie par un système agricole qui a métamorphosé la moisson en opération minière ; au lieu du cuivre, de l’or ou du pétrole, il extrait de l’eau fortement subventionnée.

Les installations multimédias emmènent le spectateur en voyage à travers les paysages et les réalités de l’agriculture moderne. Elles présentent des histoires intimes de divers acteurs du secteur et fournissent un aperçu d’idées scientifiques, politiques, juridiques et philosophiques complexes. Ces vignettes narratives amènent les spectateurs à considérer plusieurs positions à la fois et à poser des questions plutôt que de leur présenter une histoire finie.

Frauke Huber et Uwe H. Martin sont des narrateurs visuels indépendants, des journalistes et éducateurs. Leur travail documentaire qui associe la photographie, le film, le texte et le son, est axé sur les grands enjeux environnementaux de l’Anthropocène.

Tous les deux sont membres du collectif « Bombay Flying Club » et ont fait partie du projet collaboratif d’art et de recherche « World of Matter », cofondé par Uwe en 2010.

Frauke a étudié l’économie et est diplômée en photographie. Uwe a étudié la photographie documentaire ainsi que le journalisme et enseigne dans des universités à travers le monde. Par ailleurs, Uwe est cofondateur de la coopérative « RiffReporter », un croisement entre une plateforme d’édition collaborative et un incubateur d’entreprises pour le journalisme entrepreneurial indépendant.

Frauke et Uwe encadrent de jeunes narrateurs visuels et sont souvent invités en tant que conférenciers et experts sur des sujets tels que la narration trans-média, le slow-journalisme, les récits fragmentés, la politique de l’eau et l’agriculture. Au fil des ans, leur travail s’est vue couronné par de nombreuses distinctions et récompenses, notamment le German Reporter Award, le Greenpeace Award, le Development Media Award et le German Short Film Award.

Leur nouvelle initiative «Earth Vision Lab» rassemble diverses équipes d’experts recherchant des solutions aux questions de la relation entre eau, agriculture, énergie, alimentation, climat, et environnement.

Dates

Mars 20 (Samedi) 23 h 00 min - Août 28 (Samedi) 5 h 00 min(GMT-11:00)