Mars, 2020

Les Petites Comédies

jeu05mar(mar 5)10 h 00 minjeu16avr(avr 16)18 h 30 minLes Petites ComédiesEstelle LagardeGalerie du Théâtre Jacques Carat, 21 avenue Louis Georgeon 94230 Cachan

Détail de l'événement

Il est question de cheminements pluriels dans toute l’œuvre d’Estelle Lagarde.
C’est de la rencontre avec une architecture, de l’appréhension d’une lumière et d’un certain écoulement du temps que naissent les narrations photographiques de l’artiste, échos à ses propres interpellations qui deviennent à leurs tours les nôtres.
Ses mises en scène photographiques questionnent l’apparence de nos existences pour mieux explorer nos vies intérieures. Elles sondent de manière onirique, parfois avec humour ou décalage, les enjeux, petits ou grands, de nos existences. La spécificité de chacun des théâtres de ses prises de vues correspondant à telle ou telle interrogation.
Chaque cadre ancien minutieusement choisi par l’artiste pour enserrer ses photographies introduit et conclut la scène qui nous est offerte, comme le rideau rouge dévoile et termine un spectacle.
Dans des espaces délabrés, traversés de présences à la fois humaines et fantomatiques, Estelle Lagarde joue entre comédie et réalité. Les lieux qu’elle capte sont réels, saisis dans leur état brut. Elle fait de cette réalité spatiale sa scène, qu’elle plonge dans une atmosphère onirique et inquiétante dont la seule issue positive est la lumière. Une lumière diffuse et diaphane, un clair-obscur qui laisse envisager une porte de sortie vers l’avenir… Côté cour et côté jardin…
Dans la série « Contes Sauvages », Estelle Lagarde nous confronte à un environnement où rien ne semble tout à fait fini, ni complètement, déterminé. C’est au milieu de grands appartements délabrés, que l’on imagine faire partie d’anciens manoirs, de vieilles demeures, que de mystérieux personnages se livrent à de théâtrales mises en scène.
Estelle Lagarde interroge l’image, la représentation photographique en même temps qu’elle se joue de la réalité mais aussi de la théâtralité.
Ces « Contes Sauvages » nous transportent dans un espace surréaliste où le vrai et le faux se confondent, où le passé et le futur s’annihilent. Reste un temps suspendu où chaque imaginaire saura trouver ses propres marques, ses propres explications, ses propres fantasmes.
Pour « Dame des Songes », c’est le même questionnement obsessionnel qui pousse l’artiste à enfermer cet unique personnage dans un univers laissé à l’abandon, vestige d’un temps faste et glorieux.
Désœuvrée, le passage d’un espace à l’autre est l’occasion pour cette élégante figure féminine d’une nouvelle toilette, d’un nouvel apparat. Est-ce une manière pour elle de tromper l’ennui dans cet univers de solitude, après le départ des habitants et la désagrégation des lieux ?
Est-elle seulement consciente de l’état de ceux qu’elle parcourt ? Tout incite à croire qu’elle ne le voit pas, ou qu’elle ne veut pas le voir. Tout nous pousse à croire qu’elle se joue à elle-même la comédie. La comédie d’une vie immuable, dans laquelle rien ne doit changer. C’est pourquoi elle reste altière et digne, maîtresse de lieux comme de son existence.

Dates

Mars 5 (Jeudi) 10 h 00 min - Avril 16 (Jeudi) 18 h 30 min(GMT+00:00)