Octobre, 2021

Phot'Aix 2021 : Regards Croisés Italie

mer06oct(oct 6)10 h 00 minven31déc(déc 31)19 h 00 minPhot'Aix 2021 : Regards Croisés ItalieFestival photographie d'Aix en Provence OrganisateurFontaine Obscure

Détail de l'événement

Le Festival accueille, chaque année, un pays différent depuis près de 30 ans, en invitant des artistes à croiser leur regard avec des photographes français.
Parallèlement, le public peut découvrir dans toute la ville, de très nombreuses ex- positions dans le cadre de PARCOURS thématiques.
Le Japon, la Belgique, la Chine, l’Autriche, le Liban et l’Afrique ont été successivement à l’honneur ces dernières années.

En 2021, Aix en Provence accueille l’Italie L’exposition « REGARDS CROISÉS avec l’Italie » se déroule du 6 octobre au 31 décembre, dans la Galerie Zola, un lieu culturel prestigieux, au cœur d’Aix en Provence, situé dans l’espace de la Cité du Livre.

STÉPHANIE GENGOTTI
Le cirque love

Stéphanie GENGOTTI aime raconter des histoires montrant les aspects les moins explorés de la société humaine et la part la plus intime et la plus secrète des gens et de leur environnement. Elle nous en- traîne dans l’univers du cirque si démodé et pourtant si parfait, symbole d’un monde sans frontière, roue mondiale multi-ethnique qui tourne sans relâche, métaphore de la vie avec ses joies et ses peines, symbole à la fois de liberté et d’esclavage. Sa peinture délicate du Cirque Love nous donne à voir des vies d’artistes remplies d’amour, de triomphes et de défaites, des vies nomades qui suivent des routes circulaires comme le cycle des saisons, qui ignorent les frontières, des vies d’esclaves confrontées à la rudesse des hivers, à la chaleur suffocante des étés, à la poussière des routes. A travers leur quotidien, elle s’attache à capter le désordre appelé amour.

MATTHIEU CHAZAL
Avant scène – Life is a Circus

Dans la salle, les lumières sont allumées. Dans les coulisses, c’est la pénombre. Dernier tour de chauffe avant qu’acrobates, clowns, danseuses, jongleurs et musiciens n’entrent en scène. En revanche, le cirque est en pleine mu- tation : les animaux, pourtant un des clous du spectacle depuis plusieurs siècles, n’ont plus vraiment le vent en poupe, certains pays les interdisent sous chapiteau. Le cirque alors se réinvente et se théâtralise. Cependant si les pratiques évoluent, l’esprit reste le même. Facéties des clowns et contorsions des acrobates – spectacle pour tous ! Dans cette série, Mathieu Chazal donne à voir ce qui se passe de l’autre côté du rideau avant scène, des moments de concentration mais aussi de poésie, empreints d’une forme d’onirisme.

MARIO LASALANDRA
Théâtres humains et histrions imaginaires

L’approche surréaliste de Mario LASALANDRA est originale dans le panorama italien. Il saisit la nature humaine pour la traduire en scènes irréelles mises en valeur par l’esthétisme ou par un subtil mélange de mémoire, d’émotion et d’intellect. Sa photographie est étudiée, scrupuleusement composée, elle est le miroir de ses rêves qui dialoguent avec la réalité et s’en échappent. Mario LASALANDRA nous montre comment les souvenirs peuvent être transformés en images créatives et originales, magni- fiées par un noir et blanc qui renvoie aux souvenirs. En nous introduisant dans sa farandole de scènes et de personnages imaginaires, l’auteur nous emmène sur les ailes du rêve, de l’imagination et de la sensation.

LAURE PUBERT
Je marcherai sur tes traces

La photographie forme ici l’argile onirique d’une enquête surréelle sur une disparition sans corps qui a pour cadre et décor la Norvège. Laure PUBERT est partie sur les traces d’une chimère, avec comme obsession, celle de donner vie et matière à un être fictif, Mattis, le passeur solitaire des Oiseaux du roman de Tarjei Vesaas. Il lui fallait comprendre la solitude de cet être égaré, sans voix ni figure, sans âge. Laure PUBERT est allée sur ses terres. Et l’a recherché dans ses investigations. Bien sûr, les tremblements de l’imagination font vaciller les références factuelles. Mais l’illusion cherche à se faire conscience aiguë de la vérité. Derrière la dilution des lieux, la déviation du réel, il y a l’affirmation d’une poétique des frontières, d’une histoire commune qui nous relie les uns aux autres, comme elle nous relie à lui. Face à l’impermanence du lien, les corps et les objets se confondent dans une même matière, une même danse moléculaire, un même élan.

FRANCESCA CATASTINI
Petrus

Commencé avec l’exploration de l’appartement de son voisin et la découverte d’une bouteille de Petrus, «la boisson de l’homme fort», puis poursuivi à l’extérieur à la recherche de formes trouvées dans la sculpture classique et les paysages produits par l’homme, le travail de Francesca CATASTINI reflète et questionne une certaine rhétorique de la masculinité dans la culture occidentale. Elle concerne la volonté humaine de définir hommes et femmes, soi-même et le monde à travers des formes déterminées qui évoluent. À la recherche de décalages subtils suscitant analogies et connotations, Petrus joue avec les archétypes et les images, en considérant leur violence symbolique et la façon dont ils influencent notre vision. Explorant la différence entre ce que fait l’homme et ce qu’il est, Francesca CATASTINI montre comment notre culture, notre formation, nos idées sont influencées par des symboles et des images préconçues.

GABRIEL DIA
Sabar
Cette série d’autoportraits rend hommage à une danse sénégalaise réservée aux femmes, le Sabar. Les hommes qui osent la danser se font traiter de tous les noms. Cela fut le cas de Gabriel DIA à l’âge de 6 ans. Ce souvenir de sa mère venant le chercher en furie dans cette foule de femmes a hanté son enfance et son adolescence. Et a sûrement été décisif dans le choix du photographe de s’exiler en France à l’âge de 18 ans, sous prétexte de faire des études. Vingt- six ans après, Gabriel DIA décide de danser à nouveau le Sabar, se dissimulant derrière un négatif qui opère comme un voile protecteur. Une façon d’affirmer son homosexualité et de soulever la question de sa condamnation au Sénégal.

FABIO MANTOVANI
Cent habitations populaires

À travers un reportage sur dix grands ensembles d’habitations italiens, Fabio MANTOVANI documente la façon dont les gens vivent dans ces grandes agglomérations de constructions publiques conçues il y a 50 ans dont la conception et la dégradation font aujourd’hui l’objet de polémiques. Il ne dénonce pas, il plante le décor de la vie quotidienne dans les ban- lieues italiennes à un moment où elles se retrouvent au centre du débat politique. Son regard n’est pas allusif, il est précis. Il ne décrit pas, il saisit. Le moment précis où la conception de la ville est en crise et où on se retourne sur ces grands ensembles des années 60-70 qui nous ont légué une architecture traduisant une vision à la fois commune et à facettes. Mais il saisit aussi la vie de ceux qui se sont trouvés y vivre par choix ou malgré eux. Son regard à la fois politique, sociologique et humaniste écrit un ultime chapitre du genre littéraire désormais séculaire qu’est «le voyage en Italie».

THÉO GIACOMETTI
Marseille poussière

Béton, poussière, chaleur Marteau-piqueur et gravat Chant des machines
Tu respires toi ?
Euroméditerranée.
T’as une gueule de chantier
Trop blanc, tu crames au soleil.
Et dans tes rues, même le vent sent la pierre. Et la poussière brûlante.
Et alors ainsi chaque jour le soleil s’effondre dans l’eau et délivre, farouche, son voile rose et or sur nos pupilles hébétées. Et nos corps, abrutis de ces inévitables journées, convergent lentement vers le littoral. C’est facile pour certains, moins pour d’autres. Marseille, ou la misère au soleil.
«Mast’Errico dit que les pêcheurs ne savent pas nager, que c’est bon pour les estivants qui vont au milieu des vagues pour s’amuser et qui se mettent exprès au soleil. Le soleil est agréable pour celui qui le prend allongé, immobile. Pour celui qui le porte sur le dos, le soleil est un sac de charbon.» Erri De Luca in Montedidio.

ALESSANDRA CALO
Les Inconnues

Les Inconnues est une œuvre née en hommage aux premières femmes, Anna Atkins et Constance Fox Talbot, qui au XIXè siècle ont réalisé des photographies et des livres illustrés à partir d’image photographiques. Il est ici question d’une réflexion personnelle sur les premières techniques d’impression (argentique et calotype). Le concept du temps et la transformation de quelque chose d’immatériel en une forme visible sont les aspects centraux de son travail. Alessandra CALO a choisi d’imprimer des fragments d’images féminines sur des plaques en verre.

MARIE-ANNE HAUTH
Se souvenir

Qui ne s’est pas posé la question sur la permanence des souvenirs, sur la manière dont la mémoire les conserve et les restitue ?
La mémoire qui fait des choix, la mémoire qui aime embellir les souvenirs. Puis, les souvenirs qui se mêlent aux rêves ou rêves qui se mêlent aux souvenirs. Les frontières s’estompent… reste un senti- ment de déjà vu, la rémanence d’un passé qui n’est plus…
Parfois la mémoire n’est pas fidèle, elle aime les histoires racontées par d’autres et se les approprie.
Et puis il y a aussi les souvenirs qui s’émoussent, se perdent parfois au fil du temps…
« Dans mon jardin secret il y a des images brûlées par la lumière, des parfums de lilas, d’eucalyptus, de terre mouillée. Il y a aussi des voix qui résonnent à travers les persiennes, du vide et du silence aussi. »

Virgilio CARNISIO est l’invité du Festival PHOT’AIX, organisé par la Fontaine Obscure, avec deux expositions :
– Le Vieux Milan : photographies de Virgilio Carnisio du 6 octobre au 31 décembre à Aix en Provence dans le cadre de REGARDS CROISÉS.
– Le charme d’antan : photographies de Virgilio Carnisio du 3 au 31 décembre à Marseille, à l’Institut Italien de la Culture de Marseille.
Et deux conférences : le 3 déc. à l’IIC à Marseille (suivie du vernissage à 17h30) et le
4 déc. à Aix, avec présentation et signatures des ouvrages édités par l’AFI.

Photo : © Matthieu Chazal

Dates

Octobre 6 (Mercredi) 21 h 00 min - Décembre 31 (Vendredi) 6 h 00 min(GMT-11:00)