Mai, 2021

Tous les chemins mènent au Lion

dim09mai(mai 9)10 h 00 minsam25sep(sep 25)18 h 00 minTous les chemins mènent au LionThierry GirardTour 46, Rue de l’Ancien-Théâtre 90000 Belfort

Détail de l'événement

Tous les chemins mènent au Lion est le projet photographique développé par Thierry GIRARD à la demande de la Ville de Belfort. L’artiste propose de mettre en oeuvre six cheminements à travers Belfort et ses environs immédiats en tenant compte de la singularité et de l’histoire de certains lieux, ainsi que de la diversité des espaces et des architectures urbaines. Une même importance est accordée au patrimonial et au vernaculaire, en s’inspirant des grandes et des petites histoires. La restitution du travail présentera donc une suite de parcours urbains ponctués de haltes liées à ces divers événements.

Né en 1951 à Nantes, Thierry Girard se lance très vite dans la photographie avec des premiers travaux à Londres et dans le Nord de la France (1976 -1981). Passionné de voyages et d’itinérance, il se rend en Europe, en Asie et en Amérique pour se documenter, présenter ses travaux ou organiser des ateliers pédagogiques.
Il expose depuis les années 1980 et ses recherches les plus récentes portent sur le Japon dévasté par le tsunami (Après le fracas et le silence, 2011-2012), sur les restes de la guerre de 1870-1871 dans le paysage de l’est de la France (Salle des fêtes, 2014-2015), sur une ligne de train japonaise dans le Kyushu au sud du Japon (The Tenjin Omuta Line, 2015), sur le bassin industriel des Hauts-de-France (Le monde d’après, 2017-2018).
Son travail continu, depuis 1997, dans le Parc Naturel Régional des Vosges du Nord, illustre remarquablement sa démarche, entre randonnées photographiques et projection sur le temps long.

La résidence de Thierry Girard a commencé en 2018, s’est échelonnée tout au long de l’année 2019 pour s’achever avant l’été 2020. L’exposition est prévue lors du printemps 2021, au sein de la Tour 46 – salle des expositions temporaires.
Le choix d’un partenariat avec le photographe Thierry Girard a été motivé par son approche fine et attentive des territoires, à l’oeuvre dans le bassin minier du Nord Pas-de-Calais, au sein des paysages de l’est de la France, notamment pour la guerre de 1870 dans les Ardennes, ou encore dans son observatoire des Vosges du Nord.

Par suite, les premiers échanges se sont placés sous le patronage de l’écrivain Julien Gracq. Dans La forme d’une ville (1985), l’écrivain évoque Nantes d’une manière spontanée et libre qui exclut les monuments et autres marqueurs du Guide bleu, pour rendre à la ville sa densité propre et sa vie populaire hors des must architecturaux.
Le résultat de la résidence de Thierry Girard n’est donc pas une promenade culturelle mais une déambulation « à l’aventure, dans les rues d’une ville non triée, non étiquetée, pour se laisser imprégner indistinctement de ses masses de pierres inégales (…) sans le moindre souci d’en ranger les éléments par ordre d’excellence ».
Son mode opératoire : six cheminements depuis les collines qui entourent Belfort jusqu’au coeur de la ville et l’apparition d’un lion, en photographiant donc le patrimoine et le vernaculaire, la forêt, les bourgs et les faubourgs, les hommes et les femmes au bord du chemin.

Thierry Girard semble s’imposer une neutralité : sa photographie ne recherche pas le sensationnel et n’ambitionne pas de critique sociologique ; ce n’est pas non plus un expressionnisme qui rechercherait un propos personnel. La photographie de Thierry Girard reflète au contraire la notion de « territoire », à la rencontre entre l’histoire (les ruines militaires), la topographie (les forêts), l’économie (Alstom) ou la démographie (l’immigration). À maintes reprises, le photographe amène le visiteur à considérer l’architecture de la cité moderne de Belfort, ses espaces et ses personnes, et propose une intelligibilité touchante et humaniste qui rappelle les mots célèbres du philosophe Jean Bodin au XVIe siècle : « il n’est de richesse que d’hommes ».
Enfin, la démarche de Thierry Girard, si elle paraît très historienne, n’est pas dénuée de recherche esthétique : la beauté n’est pas loin dans les portraits des habitants et ouvriers d’Alstom ou dans les vues paysagères. L’artiste sollicite le regard mais aussi le corps et les sensations, c’est une photographie à échelle humaine au sens premier.

Dates

Mai 9 (Dimanche) 21 h 00 min - Septembre 25 (Samedi) 5 h 00 min(GMT-11:00)