Un chant d'amour

Le travail de Marion Poussier s’élabore autour de la question des rapports qu’entretiennent les individus entre eux. Elle interroge la possibilité du commun, mais aussi du propre, et la tentative de créer des liens dans la différence.
Chaque fois la photographe procède de la même manie re, en s’immisçant dans des espaces définis au sein desquels les individus sont amenés a  vivre ensemble (une maison dans famille, une cour d’école dans récréation, une colonie de vacances dans un été, une maison de
retraite dans les corps invisibles, un colle ge dans quinze ans, un quartier dans – tu me loves ?, la nuit dans la libre circulation des désirs). Dans ces lieux, son regard interroge le langage des corps et leur mise en scène en société tout autant que la tentative d’en échapper.
Sa photographie ne traque pas le sensationnel.
En captant un ordinaire fugitif, impalpable, de l’ordre du détail, la photographe nous donne a  voir « le réel », en pause au coeur de son ultime simplicité mais aussi dans sa familiarité. Elle ne cherche ni effet, ni mise en scène, elle s’installe dans la durée pour rendre parlants, dans des scènes de genre d’une grande maitrise formelle, les mouvements de la vie quotidienne. Dans son cadre, l’image est une plate-forme de l’intimité, elle est une tentative d’exploration d’un moment caché du visible réunissant douceur et tension.
Du côté des personnages disposés devant la caméra l’on ressent un indéfinissable sentiment de liberté. Ils sont toujours la , a  égale distance d’elle, l’invisible actrice de ces moments de prise vue. Ils sont comme posés dans une apparente somnolence du geste, au cour d’une intériorité définitivement arrêtée. « Je suis la  », nous disent ils, « de face de dos de proLil, tu peux me regarder ! ».
Par cette ouverture sensible a  l’autre, tout a  la fois proche et lointain, semblable et différent, reflet plus ou moins éloigné de nous-même, Marion Poussier nous donne a  voir la possibilité du commun dans la différence.

Avec les séries photographiques :
Un été, Love, La libre circulation des désirs, la résidence photographique 2018…  »
du mercredi 30 juin au dimanche 19 septembre 2021

Marion POUSSIER est née à Rennes en 1980. Elle est diplômée de l’école Nationale Supérieure Louis Lumière (2003). Elle a reçu en 2006 le prix Lucien et Rodolf Hervé pour sa série de photographies sur l’adolescence. Intitulée « un été », cette série a été exposée lors des Rencontres Internationales de la Photographie (Arles) et a rejoint la collection de la Fondation Cartier pour l’art contemporain ainsi que le Fonds national d’art contemporain. En 2010, Marion Poussier reçoit le prix de l’Académie des Beaux-Arts pour son projet « famille ». En 2014, elle est invitée par le festival Cinéma en plein air (Parc de La Villette à Paris) à créer une série de films courts sur l’adolescence. En 2015, le Centre National des Arts Plastiques lui accorde une bourse de création «soutien à la photographie documentaire contemporaine» pour un projet qu’elle mène en Iran. Marion POUSSIER vit et travaille à Paris. Ses photographies sont exposées en France comme à l’étranger (Mucem, Fondation Cartier pour l’art contemporain, BNF, Rencontres Internationales de la Photographie, Galerie du Jour, FOAM, CO Berlin, etc). Elle est représentée par la Galerie du Jour agnès b.

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Ouverture publique le mercredi 30 juin 2021 – 18h30

Fin de l’exposition le dimanche 19 septembre (Ouverture exceptionnelle le dimanche dans le cadre des Journées européennes du Patrimoine)