Anne Lise Broyer

Photo : En allant au paysage, (détails) 2025 © Anne-Lise Broyer/Adagp

L’exposition d’Anne-Lise Broyer En allant au paysage constitue le volet arts visuels d’un projet réunissant l’artiste plasticienne, Marie-Hélène Lafon autrice des Des toits rouges sur la mer bleue (Flammarion, 2023) et Colin Lemoine, historien de l’art, critique d’art, écrivain, directeur littéraire de la collection « Des vies » chez Fayard et de la collection « D/Après » chez Flammarion. Quelques années aprés leur première collaboration voyons voir retrouve donc l’artiste Anne-Lise Broyer grâce à l’année Cézanne 2025. Le deuxième volet de ce projet mené dans le pays aixois autour de la Sainte-Victoire, est proposé par voyons voir. Il nous permet une première collaboration avec la galerie Parallax qui accueille l’exposition mais également avec la bibliothèque Méjanes et le Musée Granet.
Du 6 septembre au 4 octobre, Anne Lise Broyer présente à la galerie Parallax, les nouvelles pièces de sa série Leçons de Sainte-Victoire, initiée en 2016, premières expériences menées de dessin sur tirages photographiques. L’exposition propose un échos plastique aux rencontres organisées avec Marie-Hélène Lafon les jeudi 3 et vendredi 4 octobre. Les liens développés autour de Cézanne notamment par les deux artistes, ou la place de la littérature dans le travail d’Anne-Lise Broyer seront abordés lors de la discussion organisée au Musée Granet, discussion qui sera précédée d’une visite de l’exposition à la galerie Parralax à 15h.

La Montagne Sainte-Victoire est un motif implacable, un motif impossible, irreprésentable. Masse imposante tant par sa présence que par les Paul et les Pablo qui l’ont fréquentée, elle est l’incompréhensible, l’indomptable, le changement permanent. Son observation imposa naturellement une rupture dans ma démarche ; il fallait dès lors me positionner contre ce qui m’avait jusqu’alors (trans)portée, contre l’aura, contre l’éclatant, l’épiphanie que je tentais de fixer dans mes paysages miniatures. Il fallait être là sur l’arête, rejoindre l’aride, le sec, le neutre et tendre vers une série où chaque image (photographies et dessins) traduirait le très fort magnétisme de cette montagne, pli calcaire et une réserve d’imaginaire… Ainsi dans la fragilité et l’humilité de l’apprentissage, se sont accumulés des images simplement cueillies, séchées, rassemblées… Au fur et à mesure, cette ligne du ciel s’est éloignée, s’est effacée. Elle est devenue un blanc seing, un écran. Remember. J’ai poursuivi la roche au crayon, directement sur le tirage photographique « masqué » ici ou là. Le graphite se mélange aux sels d’argent dans l’espoir d’une nouvelle chimie, alchimie (?)… Entre photographie et dessin, un véritable trouble s’effectue. Le dessin se confond d’un premier regard, avec la photographie qui l’entoure…/…