Novembre, 2025

Toshio Shibata

ven14nov(nov 14)15 h 00 min2026sam17jan(jan 17)17 h 00 minToshio ShibataArchipicturalGalerie Polka, 12, rue Saint-Gilles 75003 Paris

Détail de l'événement

Après « Night Photographs » et « Boundary Hunt », la galerie Polka poursuit l’exploration des mondes de Toshio Shibata. Les photographies du maître japonais né en 1949, présentées dans l’exposition « Archipictural », font retour à une dimension essentielle de son œuvre : la couleur. Elles sont aussi une réflexion sur le niveau de lecture d’une photographie.

« Selon une répartition convenue, la couleur, c’est le réel, et le noir et blanc, l’idée du réel. A l’un, le soin de présenter la chair du monde, à l’autre, celui d’en souligner le dessin » écrit à son sujet Thierry Grillet, l’ancien directeur de la diffusion culturelle de la BnF. « L’apparente contradiction qui nourrit, en Occident, une dialectique couleur/dessin, (connue par les historiens de l’art dans l’opposition Rubens / Poussin) est sans force chez Shibata. En artiste extrême-oriental, il envisage la contradiction, non comme le conflit, mais comme l’ouverture d’un espace où la création se négocie entre couleur et dessin. C’est dans cet intervalle neutre que l’œuvre circule. »

« Archipictural », titre de l’exposition, fait écho à cette conciliation des contraires. « Shibata est un photographe architecte, avec un compas dans l’oeil. Il est en même temps, par sa formation première, un peintre traditionnel japonais, doté d’un sens délicat de la couleur, explique Adélie de Ipanema, directrice de la galerie Polka. Il travaille avec une chambre grand format dont les négatifs permettent des agrandissements époustouflants. Nous avons décidé de mettre en regard les contacts Sde ces négatifs et les grands formats. Face à l’un, on se rapproche, face à l’autre, on se recule. Ce jeu sur les échelles est particulièrement tentant avec son œuvre. »

Les images elles-mêmes sont soigneusement conçues pour ne pas donner immédiatement de clé de lecture de l’échelle. Est-on devant une miniature ou devant quelque chose de monumental ? Pas de repères évidents. L’image de Shibata joue sur un imaginaire gullivérien, où le spectateur coulisse sans cesse du très grand au très petit. Jusqu’à perdre la mesure du monde : l’extraordinaire résolution des images permet à l’oeil de patrouiller dans la photo et de découvrir des détails, inaperçus à première vue. L’oeuvre ne se donne pas d’un coup. Elle suppose une approche, lente, attentive, propice à la contemplation.

Le voyage de Shibata, tel qu’il se déploie dans l’exposition, traverse des sites aux formes et aux formats variés. A rebours des autres séries, qui emmenaient en Europe ou aux Etats-Unis, cet ensemble cible le Japon des barrages. Pour autant, le sentiment géographique propre aux photos de Shibata célèbre l’universalité d’espaces aux physionomies typiques de l’ère industrielle, où qu’ils soient sur le globe. Même gigantisme, même brutalité, même indifférence à l’environnement naturel dans lequel s’inscrivent ces ouvrages d’art, ces infrastructures géantes aux couleurs assourdies qui ressemblent à des abstractions sublimes posées par le XXe siècle dans le paysage.

Dates

14 Novembre 2025 15 h 00 min - 17 Janvier 2026 17 h 00 min(GMT-11:00)

Galerie Polka

Get Directions