Novembre, 2023

Biennale de l’Image Tangible de Paris 2025

mer01nov10 h 00 minsam16déc(déc 16)19 h 00 minBiennale de l’Image Tangible de Paris 20253ème édition Organisateurbit20--paris

Détail de l'événement

Photo : SANDRA MATAMOROS
CORPS CÉLESTES
Inox miroir, impression en sublimation UV, 2024 – 2025

Lors d’un mois d’expositions et d’événements situés dans l’Est et le centre de Paris, la Biennale de l’Image Tangible présente une sélection d’oeuvres qui tendent à s’émanciper d’un usage classique du médium photographique.
Que ce soit à la recherche de nouveaux supports, de techniques hybrides ou d’un nouveau rapport à la réalité, cet événement tend à démontrer que la photographie ne cesse jamais d’inventer. En cela, la Biennale de l’Image Tangible accompagne l’émergence de nouveaux langages et de nouvelles pratiques liés à la photographie : une photographie qui bouscule les hypothèses du réel, une photographie qui change de nature, de forme et de postulat, et qui participe ainsi à un élargissement du champ de sa discipline.
La quatrième édition de la Biennale de l’Image Tangible se déroulera en novembre, autour d’une exposition centrale à l’Espace Niemeyer et plusieurs expositions dans Paris. Ainsi que d’un prix Instagram et un projet dans l’espace public.
L’équipe de la Biennale de l’Image Tangible

Les événements – BIT20 • Paris

La quatrième édition de la Biennale de l’Image Tangible se déroulera en novembre, mois de référence à Paris. Deux pôles géographiques ont été retenus, Paris Centre et l’Est Parisien.
Sa programmation s’articule autour d’une exposition centrale et de cinq expositions réunissant les artistes lauréats de l’appel à projet, sélectionnés par un jury de professionnels du monde de l’art, de l’image et de la photographie, et d’artistes invités. Les événements se dérouleront du 1 au 30 novembre 2025.

Avec la participation de : Pooya Abbasian / Matthieu Boucherit / Leyla Cardenas / Popel Coumou / Màté Dobokay / Sandrine Elberg / Gabriele Engelhardt / Frédéric Froument / Olivier Gain / Mihai Grecu / Céline Guillerm / Julie Hrncirova / Morvarid K / Laurent Lafolie / Thomas Leon / Sandra Matamoros / Ivan Murit / Tami Notsani / Alice Pallot / Ming Pang / Richard Pak / Johan Parent / Florence Pinson Ynden / Marine Pistien / Flore Prebay / Kia Sciarrone / Marleen Sleeuwitz / Clara de Tezanos / Dora Tishmann / Sarkis Torossian et Elise Morin / Géraldine Wilcke / Esmee Van Zeeventer / Maxim Zmeyev /

Leurs oeuvres seront présentées dans les lieux et galeries suivants : Espace Niemeyer, Plateforme, Galerie Fisheye, Julio Artist Run Space, 100 ECS, Atelier Néerlandais.

– Deux parcours week-end proposant une balade artistique dans les quartiers du grand Est parisien et du Centre. Durant deux week-ends, les artistes, galeristes, commissaires et organisateurs de l’événement vous accueillent dans 6 expositions pour échanger autour des oeuvres présentées.

– Un prix Atelier Martel, en partenariat avec la Biennale, Atelier Martel délivre un prix à deux degrés : une exposition personnelle de trois mois dans ses locaux, et l’association du ou de la lauréat·e à l’équipe de maîtrise d’oeuvre dans le cadre de la construction d’un bâtiment. Selon les opportunités, il ou elle pourra disposer d’un lieu de résidence dans un bâtiment à la charge d’Atelier Martel qui en assure la maîtrise d’oeuvre des travaux.

– Deux après-midi de rencontres et discussions portant sur les thématiques et les pratiques abordées par la Biennale de l’Image Tangible 2025.

Pour une image tangible

La photographie d’aujourd’hui semble s’être libérée de son attachement initial à la représentation de la réalité. Dès lors que le pixel s’est substitué au grain d’argent, le médium a changé de nature à l’aune d’une révolution industrielle que personne, pas même Kodak, n’avait vu venir. Avec elle sont nées de nouvelles pratiques et de de nouveaux acteurs. Ouvrant de nouvelles voies plus évidentes à mettre en oeuvre, les artistes plasticiens se sont engouffrés dans la brèche. Investissant aussi bien les mondes numériques que les procédés anciens, beaucoup en sont venus à abandonner la planéité initiale du tirage pour s’exprimer dans de nouvelles dimensions. Par exemple produire des images en volume, des images dont on peut faire le tour, des images que l’on peut toucher, ainsi pouvons-nous parler d’image tangible et par extension ranger dans cette nouvelle famille tout ce qui s’écarte d’un usage classique du médium. Nous assistons en conséquence à une hybridation de la photographie avec d’autres disciplines, ce qui témoigne d’une évolution majeure à même de renouveler le genre.

En cela la photographie perdure à être le reflet d’une époque. La nôtre est hybride dans bien des domaines. Dans l’art, la science, l’industrie et même la politique, les temps sont ouverts à bien des expérimentations favorisées en elles-mêmes par un environnement global et mondialisé. Partout sur la planète se met en oeuvre un décloisonnement des disciplines, un mix technologique dans lequel chacun puise et combine ses ressources. La photographie n’y échappe pas et expérimente avec une infinité de moyens disponibles. C’est ainsi que se mêlent photo, 3D, vidéo, internet, art numérique et même performances aboutissant à de multiples formes jusqu’à l’installation. Que reste-t-il de la technique ou de l’intention photographique initiale ? Toujours un regard sur le monde mais un regard augmenté et beaucoup plus complexe à déchiffrer. La somme des techniques mises en oeuvre favorise une démarche conceptuelle et c’est là tout l’apport des plasticiens qui ont investi en masse la discipline. Celle-ci s’éloigne irrémédiablement d’une pratique pure et classique à l’heure où paradoxalement chacun peut se proclamer photographe par le simple usage de son smartphone. La seule issue pour la photographie dite créative consiste donc à accepter un peu d’impureté, cette dernière enrichit considérablement le champ de recherche et ouvre de nouveaux horizons tant sur la forme que sur le fond. A mesure que l’époque avance, d’autres technologies viennent encore enrichir le médium. Aujourd’hui l’intelligence artificielle commence à se faire une place et pose bien des questions en remettant en cause le rôle et la place de l’artiste. Celui-ci n’a d’ailleurs pas attendu pour s’en emparer sous la forme d’un jeu ou parfois d’un combat symbolique entre l’homme et la machine. Sans préjuger de son issue, reste à espérer qu’à trop remettre en cause le rôle du créateur, les nouvelles technologies n’enfantent pas un retour néoconservateur vers des pratiques plus classiques. Le risque est faible.

Il y a donc urgence à explorer, présenter et défendre la production expérimentale actuelle qui peine encore à trouver sa place. Une production qui néanmoins s’amplifie et envahit progressivement de nouveaux espaces de diffusion. Fort de l’arrivée de nouvelles technologies, le photographe pur et dur tend à disparaitre à mesure que d’autres artistes ont appris à investir le médium pour l’intégrer à leur création. Pas étonnant donc que les oeuvres de cette nouvelle génération soient aussi multiformes, porteuses de démarches et d’esthétiques nouvelles. L’image tangible déroute parfois un public traditionnel mais lui permet aussi de remettre en cause ses propres certitudes et d’accéder à des mondes artistiques insoupçonnés.

Dominique Clerc

Dates

1 Novembre 2023 10 h 00 min - 16 Décembre 2023 19 h 00 min(GMT-11:00)