Octobre, 2025

La fabrique des éléments

sam04oct(oct 4)10 h 00 mindim07déc(déc 7)19 h 00 minLa fabrique des éléments13 grands noms de la photographie contemporaineGalerie Capazza, 1 rue des Faubourgs 18330 Nançay

Détail de l'événement

Photo : Point blank © Laurent Lafolie

« Parfois abstraites, parfois figuratives, toujours avides de rencontres entre le sujet et l’expérimentation photographique, les démarches proposées dressent un panorama vivant d’une certaine tendance picturale de la photographie actuelle.
Soucieux de la question formelle, ces artistes tentent de renouveler notamment le regard sur la géométrie ou les faits de nature à l’aide de procédés anciens, alternatifs ou hybrides. »
Éric Antoine et Laurent Millet

Silvi SIMON
Silvi Simon se consacre à un travail de photographie expérimentale tel que le chimigramme et l’anthotype. Les chimigrammes qu’elle présente sont issus de recherches chimiques préparées, parfois spontanées, et aussi provenant de chimies périmées tout comme les papiers photographiques, parfois très anciens et qui ont subit différents stockages non adéquats. Ces expériences amènent l’étonnement qui se précise dans des recherches plus approfondies mais qui laissent toujours une part à l’émerveillement.
Elle développe ses recherches artistiques en manipulant des effets optiques avec la lumière et ou la chimie et propose autant d’ installations, de performances, que de photographies et de films argentiques ou numériques.

Naohiro NINOMIYA
« Taki : Les cascades sont pour moi un lieu de mystère où je ressens une présence indescriptible et inhumaine qui m’effraie et m’intrigue à la fois.
Il existe une peinture intitulée « Peinture de la cascade de Nachi » qui, pendant 14 siècles, était censée incarner la divinité.
La première fois que j’ai vu ce tableau, je n’ai rien vu d’autre qu’un élégant coup de pinceau sur une feuille de papier sur un fond sombre. Ce n’est qu’après que j’ai découvert tous les détails et la profondeur qu’elle contenait et j’ai renoué avec mon impression initiale et contradictoire de cascades.
« Taki » est une traduction contemporaine de cette peinture. »

Chris McCaw
Après avoir repoussé les limites des supports photographiques analogiques avec son projet Sunburn, Chris McCaw, qui a commencé à travailler dans les chambres noires depuis qu’il a 13 ans, continue de repenser l’utilisation traditionnelle des matériaux photographiques, notamment avec son travail sur les films instantanés. Construisant toujours ses propres appareils photo, il manipule actuellement les mécanismes d’enregistrement des appareils.

Robert Charles MANN
Robert Charles Mann réalise des photographies abstraites qui ont la possibilité de porter de nombreux messages. Ce sont des énigmes nées pour être déchiffrées par le spectateur.
Toujours à la recherche des phénomènes uniques produits par la lumière naturelle, la provenance des photographies de Robert est organique mais pas toujours identifiable. Elles produisent une expérience riche en rêves et induisent une exploration de la psyché.
Pour atteindre ce but il utilise plusieurs appareils photo sans objectif. Ses appareils à sténopé fabriqués à la main suggèrent les objets plutôt qu’ils ne les représentent, en raison de la qualité particulière de l’image produite par le sténopé. Cette suggestivité comporte un profond mystère, que l’on ne découvre pas à la surface de l’image mais plutôt dans sa singulière représentation.

Lucas LEFFLER
À la croisée des genres, le travail de Lucas Leffler convoque le documentaire, l’expérimental et flirte avec la fiction.
L’artiste oriente ses explorations vers les qualités minérales et chimiques de l’argent, à travers son projet Zilverbeek, où il part sur les traces du précieux métal rejeté par une entreprise de produits photographiques, mais aussi lors de ses récents re-enactments des célestographies d’August Strindberg ou des expérimentations au nitrate d’argent de Lilly Kolisko.
Il examine les problématiques de l’alchimie et de l’anthroposophie, questionne les processus et matériaux hérités de longue date, et avec eux la place de l’humain et de ses rituels au sein de sa propre histoire, découvrant la qualité des liens ainsi créés.

Laurent LAFOLIE
Né en France en 1963, Laurent Lafolie est photographe depuis 1980. Les premières années de sa pratique l’ont amené à collaborer avec des metteurs en scène puis, à partir de 1994, avec des chorégraphes contemporains. Depuis l’année 2005 sa recherche est engagée dans des projets artistiques indépendants où s’opère un travail sur le mécanisme de perception des images. Également reconnu comme l’un des meilleurs tireurs de sa génération, il pousse l’expérimentation de la chimie, le choix des supports (washi, calque, soie, verre, céramique) et des processus de tirage (contact, platine, impression UV, estampe, émaillage, gravure laser) au rang d’enjeu artistique.

Bertrand HUGUES
Bertrand Hugues enfant passe de longues heures le nez dans l’herbe. Son père passionné d’entomologie et grand lecteur de Fabre l’initie à l’observation minutieuse de ce petit monde qui nourrit sa curiosité et son imaginaire. Il gardera de cet exemple la rigueur méthodologique et le goût de la belle langue, la sienne sera la photographie.
Bertrand Hugues travaille avec une chambre photographique, choix évidemment délibéré car dans cette technique aucun réglage n’est automatique. Tout se construit manuellement, l’architecture de l’appareil autorise des mouvements de bascule et de décentrement qui permettent un travail sur la perspective et la mise au point.

Aline HÉAU
Aline Héau est une artiste visuelle française spécialiste du cyanotype sur verre.
Depuis bientôt dix ans, son travail a pour objet la nature et plus particulièrement son esthétique.
En 2016, elle commence son travail au long cours “L’Herbier bleu”, réalisé au cyanotype, procédé historiquement lié aux végétaux par le travail de la botaniste anglaise Anna Atkins, qui avait réalisé un alguier en cyanotypes, le premier livre photographique. “L’Herbier bleu” est un catalogage systématique des plantes qui poussent en milieu urbain, des adventices messicoles, du couvert herbacé, des invasives. En se rapprochant du travail de Karl Blossfeldt sur l’esthétique de la nature valorisée au rang d’œuvre d’art, elle magnifie la banalité du vivant.

Claire DEWEGGIS
Claire Deweggis est une photographe française vivant entre Venise et Paris.
Diplômée en littérature, en esthétique et paysage, elle a exercé plusieurs métiers dans les domaines de l’édition et des arts plastiques, avant de se consacrer à la photographie.
Son travail combine techniques historiques et singularité d’un tirage plastique contemporain, sensiblement texturé.
Pour éprouver l’esprit des lieux, elle fait apparaître des éléments naturels symboliques tels que sels, ors, pollens, eaux, lumières, gemmes, végétaux, paysages, imagos où dominent abondance et densité – et absentés de l’homme, en s’appuyant sur une conviction poétique du monde.
Dans un essai de dialogue avec l’épaisseur du temps, au travers de prises de vue longues ou mouvantes, ses compositions façonnent une esthétique instinctive, fibreuse, soyeuse ou froissée, transparente ou sonore, dans un geste méditatif.

Anne-Lise BROYER
Anne-Lise Broyer poursuit depuis plus de 20 ans un travail photographique singulier pouvant se résumer comme une expérience de la littérature par le regard en nouant très intimement lecture et surgissement d’une image, écriture et photographie comme en témoignent ses nombreuses éditions partagées avec Pierre Michon, Bernard Noël, Colette Fellous, Yannick Haenel, Jean-Luc Nancy, Suzanne Doppelt, Mathilde Girard, Léa Bismuth, Muriel Pic, Jean-Luc Germain, Colin Lemoine…
Elle questionne également les zones de frottements et d’intersection entre la photographie argentique et le dessin à la mine graphite directement sur le tirage afin d’atteindre une zone de trouble dans la perception.En mariant ces deux gestes, en reliant l’oeil à la main, c’est une nouvelle langue qui s’invente. Anne-Lise Broyer crée ainsi des situations visuelles qui renvoie continuellement à l’image photographique et à son histoire technique.

Anaïs BOUDOT
Anaïs Boudot poursuit un travail autour des processus d’apparition de l’image et de l’exploration des techniques photographiques. Par des allers et retours constants entre argentique et numérique, accusant ou amenuisant la frontière qui les distingue, elle cherche à interroger les moyens qui font la spécificité de ce medium. En photographie elle crée des images hybrides, énigmatiques et hypnotiques, hors du temps et au plus proche du ressentir. Le paysage et la lumière sont au cœur de ses préoccupations. Vécus comme espaces mentaux, du domaine de la remémoration, les frontières entre espace et temporalité y sont poreuses.

Patrick BAILLY-MAÎTRE-GRAND
Après des études scientifiques et dix années consacrées à la peinture, Patrick BAILLY-MAÎTRE-GRAND travaille avec les outils photographiques depuis 1980.
Ses œuvres, strictement analogiques, argentiques noir & blanc, se caractérisent par un imaginaire ludique, associé à un goût pour les technologies complexes telles que le Daguerréotype, la périphotographie, la strobophotographie, les virages chimiques, les monotypes directs, les rayogrammes et d’autres inventions de son cru.
Fuyant la notion de la perspective, ses images, bien que très sophistiquées pour leur élaboration, ont la simplification de proverbes visuels, épurés comme des haïkus.

Éric ANTOINE
Depuis 15 ans, Éric ANTOINE concentre principalement son travail sur les expérimentations à l’aide de procédés anciens ou hybrides et particulièrement la technique du collodion humide. Ces images d’une finesse rare, sur verre, fragile résultat d’un travail laborieux, contrent fermement le « déluge numérique » contemporain et se penche sur une approche tangible de la photographie.
À l’occasion de La Fabrique des Élément, il présentera son nouveau travail, « Les Dentelles ».
Il s’agit d’un autre questionnement sur les propriétés intrinsèques de la photographie. La série, issue d’un procédé hybride entre peinture sur papier ancien et tirage photographique s’inspire de panoramas de chaines montagneuses et, en s’aidant un jeu positif/négatif pose cette question: où commence le photographique?

Commissaire d’exposition : Éric Antoine

Dates

4 Octobre 2025 10 h 00 min - 7 Décembre 2025 19 h 00 min(GMT+00:00)

Galerie Capazza

1 rue des Faubourgs 18330 NançayOuvert du 23 mars au 07 décembre 2025 les samedis, dimanches et jours fériés 10-12h30 14h30-19h et sur rendez-vous toute l'année sur simple appel au +33 (0)2 48 51 80 22

Galerie Capazza

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