Mai, 2025

L’appareil et la mémoire, Fragments d’Histoire, Jean-Claude FRANCOLON

jeu08mai(mai 8)10 h 00 minmar30sep(sep 30)18 h 00 minL’appareil et la mémoire, Fragments d’Histoire, Jean-Claude FRANCOLONGrand reporter du XXème siècleGalerie Heckel, 97 rue de la République 84300 Cavaillon

Détail de l'événement

Une exposition à Cavaillon à la Galerie Heckel présente plus de 70 photographies de la carrière de Jean-Claude Francolon, la moitié de ces images sont consacrées au Vietnam. Témoin des heures sombres qui ont marqué la chute de Saigon en avril 1975, ce photographe tient à commémorer le 50ème anniversaire de la fin du Sud-Vietnam. Aux avant-postes il en a été marqué toute sa vie. Blessé, il demande à être rapatrié en France. Cette exposition rend aussi hommage à son ami Michel LAURENT, venu le remplacer, dernier photographe mort au Vietnam. A travers son objectif, il a capturé l’intensité dramatique d’un monde en train de basculer : les regards perdus, les fuites désespérées, la confusion des populations en déroute, mais aussi des instants d’humanité tragique dans le chaos.
Photojournaliste de renom, il a fait la une de nombreux magazines dans le monde grâce à ses photos exceptionnelles. La Galerie expose aussi ses photographies exceptionnelles d’évènements ou de personnalités politiques, religieuses ou artistiques ayant marqué la fin du 20è siècle : F. Mitterrand, R. Nixon, Golda Meir, F. Castro, Jean Paul II, Mère Theresa, F. Botero, A.Soljenitsyne etc.
Un vernissage aura lieu le 8 mai à 16h à la Galerie, en présence de Jean-Claude FRANCOLON qui partagera l’histoire de chacune des photos.

Itinéraire d’un Grand Reporter
Jean-Claude Francolon

Que ce résumé modeste, à travers cette exposition de 50 ans d’images d’agences, soit un hommage à tous les photographes qui ont disparu pour qu’existe ce métier de Photojournaliste. Une pensée particulière pour Michel Laurent, dernier journaliste, tué le 27 avril 1975 sur la route de Bien Hoa près de Saigon.

Que ma signature paraisse au bas de chacune de mes photos, qu’elle soit dans les grands magazines de la presse internationale ou que je sois gratifié d’une façon ou d’une autre, il faut rester humble et savoir oublier le scoop du jour pour ne couvrir qu’une banale réunion politique.

J’ai débuté ma carrière en 1967 dans un magazine mensuel spécialisé dans le sport automobile « Virage Auto ». J’ai couvert pour eux plusieurs grands prix de Formule 1, les 24 Heures du Mans ainsi que les 500 miles d’Indianapolis.
Parallèlement, en 1969, je collabore avec l’agence APIS, spécialisée dans la politique française et la vie parisienne (aujourd’hui appelée Show Business). C’est là que je rencontre François Mitterrand qui me propose de l’accompagner au Chili où il avait rendez-vous avec Salvador Allende. Le hasard fait que François Mitterrand et Fidel Castro arrivaient le même jour à Santiago du Chili. Pendant la visite de Fidel Castro dans la mine de cuivre de Chuquicamata, il improvise un match de basket avec les ouvriers de l’usine… les photos que je prends alors font le tour du monde et me lancent dans une carrière internationale. C’est effectivement grâce à ces photos que je rentre, en 1973, à l’agence GAMMA, fondée par Gilles Caron et Raymond Depardon en 1967.

Je couvre alors la guerre du Kippour avec Michel Laurent le 7 octobre 1973. C’était notre première rencontre. L’année suivante, la Révolution des Œillets, m’emmène au Portugal. Puis c’est la décolonisation des territoires africains, dont le Mozambique, en 1974.

En 1975, je fais un bref séjour au Cambodge avant l’arrivée des Khmers Rouges pour me rendre au Vietnam (le Vietcong commençait à envahir tout le nord du sud Vietnam). Je me rends à Nha Trang, au nord de Saigon, où la population harcelée par les nords vietnamiens essaient de fuir par tous les moyens (avions, routes et bateaux). Blessé à bord d’un hélicoptère qui sera abattu, je rentre à Saigon et je suis blessé une deuxième fois par un tir de mortier aux jambes sur la route numéro 1 au nord de Saigon. C’est là que mon matériel photo est totalement détruit et que je demande à la rédaction de Gamma d’être remplacé par Michel Laurent qui y perdra la vie.

Toujours au sein de Gamma, je couvre douze voyages de Jean-Paul II et une photo prise à l’archevêché de Cracovie en 1979 retient son attention. Il me demande un tirage par l’intermédiaire de Mgr Lustiger. Pour cause de maladie de l’un et de l’autre, cette photo ne lui parviendra jamais.

Par la suite, je m’engage dans la politique française et internationale couvrant les campagnes présidentielles de François Mitterrand de 1974 et 1981, les conventions républicaines et démocrates aux USA avec l’élection de Jimmy Carter, la campagne en Allemagne d’Helmut Kolh, la libération de Soljenitsyne et les guerres de la Corne de l’Afrique (Ogaden, Erythrée, Ethiopie, Djibouti et Somalie).

Puis, la passion des voitures me rattrape, je réalise plusieurs livres avec Peugeot et effectue 3 rallyes Paris-Dakar. Plus tard, la rencontre avec des peintres et des sculpteurs contemporains m’incite à réaliser leur portrait. Dont celui de Jean Vérame, Fernando Botero, Leonardo Benatov (fondeur d’art et sculpteur) ainsi qu’Olivier Debré et Anthony Quinn.

En 1978, je deviens actionnaire de Gamma et en prend la présidence en 1994. Après le rachat de l’agence en 1999 par Hachette Filipacchi Médias, je cède ma participation.
Avec Fernando Botero, je découvre la Corrida et pendant deux saisons, en Espagne et en Colombie je vais suivre ESPARTACO le grand Torero espagnol des années 70/80 pour faire un livre : ESPARTACO (Le silence du soleil)

Ma carrière prend un tour différent en 2011 lors de ma collaboration avec le laboratoire Puressentiel pour lequel je réalise divers reportages sur les plantes aromatiques.

Dates

8 Mai 2025 10 h 00 min - 30 Septembre 2025 18 h 00 min(GMT-11:00)

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