Nacho Gómez Sales

L’éprouvette ouvrela Saison 2025 – 2026 avec l’exposition « TIENES ACENTO FRANCÉS » du photographe espagnol Nacho Gómez Sales.
Originaire de Castellón,à l’est de l’Espagne et vivant à Paris depuis plus d’une décennie, Nacho Gómez Sales nous propose un univers intime qui interroge la construction identitaire des individus navigant entre deux cultures .
L’évolution de l’œuvre de Nacho Gómez Sales est marquée par le passage d’une photographie des lieux et paysages d’ordre topographique, à une photographie plus abstraite. Si auparavant, le photographe privilégiait l’appareil moyen format avec mise au point manuelle et trépied, l’adoption des appareils portatifs lui a permis d’isoler le sujet et de donner une place importante aux objets allant parfois jusqu’à la suppression totale du contexte.
L’exposition « TIENES ACENTO FRANCÉS » nous plonge dans cette mouvance entreprise par le photographe. Un ensemble de photographies, parfois espacées dans le temps (entre 2014 et 2025), s’agence dans une ligne rappelant l’écriture d’une phrase. Les images, isolées ou regroupées, laissent transparaître la notion d’alphabet visuel : unitairement, chaque photographie présente une dimension énigmatique, mais fonctionne comme le fragment d’un tout. Les images dialoguent entre elles par contiguïté, et le sens émerge par le biais d’associations.
Par ailleurs,cette exposition devient un espace d’exploration de la façon de regarder et de montrer les images. Les photographies sont encadrées ou présentées à nu comme sorties d’un album de famille. Les tirages de dimension variable rythment le regard, signalant parfois des pauses ou des sous-ensembles. Dans l’agencement des pièces, le présent et la nostalgie du passé cohabitent, générant une carte mentale qui témoigne de cet aller-retour entre la France et l’Espagne.
Le travail photographique de Nacho Gómez Sales explore la capacité des images à produire du sens entre elles, par articulation. Il s’agit d’une expérimentation qui constitue progressivement une grammaire propre au photographe.
Lorena DIAZ