Amandine Mohamed-Delaporte

Le siège des Archives Nice Côte-d’Azur, dans l’ancienne villa Les Palmiers, surplombe l’autoroute urbaine. Les documents relatifs à la voie rapide occupent également les rayonnages d’archives sur près d’un kilométre.

Depuis quelques années, historiens, géographes et plasticiens se sont mis à fréquenter la salle de lecture des Archives pour y consulter la gigantesque masse documentaire, graphique et photographique que la construction de ce monumental ouvrage d’art a produite et continue de produire depuis les premiéres réflexions soumises par le Polytechnicien Marcel Kirchner au député-maire de Nice Jean Médecin en 1940.

Les Archives Nice Côte d’Azur poursuivent leur exploration artistique de la voie Pierre-Mathis en invitant l’artiste niçoise Amandine Mohamed-Delaporte à investir les espaces d’exposition de la villa Les Palmiers

Amandine Mohamed-Delaporte a grandi à Nice à proximité de cet ouvrage de béton. Sa fascination pour la voie rapide remonte à l’enfance ; c’est un possible point de départ de sa carrière artistique.

Aujourd’hui, elle vit et travaille à Villeurbanne. Un de ses sujets de prédilection est l’architecture et plus précisément les constructions des Trente Glorieuses, ses grands ensembles et ses viaducs autoroutiers, sujets qu’elle transforme en mêlant photographies, sculptures et vidéos.

Les Falaises artificielles viennent clôturer ses pérégrinations autour de la voie commencées en 2020.

En septembre 2022, l’artiste présentait simultanément au Centre d’art contemporain Madeleine-Lambert à Vénissieux et au musée de la Photographie Charles-Nègre à Nice ses premières réflexions sur ces Vues possibles sur le lointain qu’offre la voie Pierre-Mathis et se voyait décerner le prix Satellite 2022. Elle s’interrogeait alors sur la planification urbaine : comment un tel édifice peut-il voir le jour ?

En 2023, elle resserre le sujet autour de la végétation entourant la voie et les éléments qu’elle traverse. L’intérêt se porte ici plus globalement sur le temps qui passe : que pouvons-nous fixer de cette immense construction de béton ou de ces falaises de ciment en voie de disparition ?

BIOGRAPHIE

Amandine Mohamed-Delaporte, née à Nice, vit à Villeurbanne.

Diplômée d’un DNSEP en 2011 de l’École nationale supérieure des Beaux­ Arts de Lyon, ses travaux lient expériences de terrain, recherches empiriques, travail de documentation et réalisation d’images informatives, jusqu’à la production de sculptures photographiques.
En 2018, elle développe en parallèle un travail de recherche sur les recettes
du béton, qu’elle mène en partenariat avec le laboratoire de l’entreprise PBM­ Socarel.

Ce dialogue entre terrain, laboratoire et atelier la conduit à produire plusieurs séries, dont Burn Out (2015), Les Princes de la ville (2018) ou encore L de béton (2019).

http://www.amandine-md.com