Mars, 2021

Cilka

sam20mar(mar 20)14 h 00 mindim16mai(mai 16)18 h 00 minCilkaIrène JonasLa Pocket galerie, 9 rue Saint Martin 61340 Perche-en-Nocé

Détail de l'événement

Irène Jonas poursuit depuis quelques mois une résidence à Perche-en-Nocé soutenue par l’association Moulin Blanchard, la DRAC Normandie et réalisée en coproduction avec Art Culture & Co. Elle rencontre et s’entretien avec les habitants afin de mener à bien un essai sociologique et une campagne photographique évocatrice de la notion de ruralité. L’exposition avec la publication qui l’accompagne seront diffusées tout l’été au Moulin Blanchard dans le cadre d‘un cycle de 6 expositions et d’un colloque sur Mémoires et ruralités.

En amont de cette importante exposition, La Pocket galerie propose une présentation en avant-première qui permettra aux amateurs de découvrir la démarche de l’artiste à travers un travail qu’elle a mené sur ses propres racines et qui l’a mené jusqu’en Russie.

Les grands parents d’Irène Jonas pourtant socialistes révolutionnaires se sont expatriés de Russie à cause de la grande famine de 1922 et de l’éradication meurtrière menée par la section bolchevique. Son père restera toute sa vie un fervent homme de gauche éperdument désespéré par l’effroi du stalinisme. Cette mélancolie de l’exil : « Cilka », qui colore aussi les tréfonds de l’âme russe imprégnera l’enfance de la petite Irène.

Enfant, elle sera profondément marquée par ces moments d’intensité émotionnelle qu’ont pu représenter l’invasion de la Tchécoslovaquie en 68, les répressions staliniennes, mais aussi la chaleur des célébrations familiales rythmées par les chants russes. Elle se souvient de son père qui regardait chaque soir les bouleaux qu’il avait planté dans le jardin et de son tourne-disque repassant sans fin des mélodies dont il connaissait les paroles par cœur. La littérature russe qu’Irène Jonas a dévorée fera le reste, l’entrainant dans une quête la poussant à retrouver les traces de son histoire familiale.

Dans les années 90, lors de ses voyages à Moscou et ses alentours, la photographe s’est immergée dans un monde étrangement familier à travers lequel elle revivait des souvenirs ne lui appartenant pourtant pas. Cette poursuite mémorielle est devenue une fresque singulière du communisme post stalinien et de l’âpreté de la vie moscovite à un moment de bascule où la dureté du régime soviétique imprégnait encore les visages et l’atmosphère citadine. En parcourant les rues d’un Moscou si longtemps fantasmé, la photographe n’avait effectivement pas vraiment conscience d’assister à la disparition d’une URSS que son père avait vu naître. Le traitement par colorisation sur tirage souligne l’impact de l’histoire soviétique sur la population. L’artiste éclaire ainsi tel ou tel détail dans l’image, renforçant la puissance mémorielle véhiculée par ses photographies.

Du vendredi au dimanche de 14H à 18H

Dates

Mars 20 (Samedi) 1 h 00 min - Mai 16 (Dimanche) 5 h 00 min(GMT-11:00)

Lieu

La Pocket galerie

9 rue Saint Martin 61340 Perche-en-Nocé