Mai, 2019

La construction & le hasard

jeu16mai(mai 16)11 h 00 minmer14aou(aou 14)19 h 30 minLa construction & le hasardCorinne MercadierGalerie du Canon, 10 rue Pierre Semard 83000 Toulon

Détail de l'événement

La Galerie du Canon présente dans le cadre de l’exposition collective « Résonances » la photographe Corinne Mercadier avec « La construction & le hasard » aux côtés des deux peintres Paz Corona et Caroline Vicquenault.

Corinne Mercadier aurait pu être la victime collatérale de la fin du Polaroïd en 2008, car celui-ci donnait à ses photographies ce caractère légèrement voilé – encore amplifié par les agrandissements – source de leur mystérieuse et rêveuse poésie.
Passant outre cette perte, l’artiste a rapidement opté pour la photographie numérique dont elle a suffisamment maîtrisé l’outil pour l’adapter à son univers et à sa poétique, le passage d’une technique à l’autre s’est ainsi opéré avec une étonnante fluidité et sans hiatus particulier. Le numérique lui a par contre offert ses immenses possibilités pour réaliser ses visions. Grâce à Photoshop notamment, l’écran de l’ordinateur se substitue à la traditionnelle chambre noire du photographe pour donner la forme définitive à l’oeuvre, par un travail sur les contrastes les ombres et la lumière.
Mais préalablement, telle que sa pratique personnelle l’exige, Corinne Mercadier doit concevoir et mettre minutieusement au point la scène destinée à être photographiée. Dans cette phase où son imagination se donne libre cours, le couvre des Cahiers de notes, de citations, d’images qu’elle a prélevée, mais aussi de dessins et de peintures qu’elle réalise et qui occupent une place essentielle dans cette élaboration. [ … ]
[ … ] Une fois l’image construite l’artiste se transporte sur le lieu choisi pour mettre en place le dispositif scénique imaginé et effectuer la prise de vue.
Dans la plupart des séries de Corinne Mercadier on voit, comme en surimpression, des objets flotter mystérieusement dans l’espace de la photographie. Ceux-ci sont en réalité lancés par des assistants situés hors champ et saisis par l’objectif lors de la prise de vue.
Une place est ainsi accordée au hasard, car le mouvement de ces objets et leur course aléatoire ne peuvent être maîtrisés à l’instant où l’artiste appuie sur le déclencheur. L’intrusion dans l’espace pictural de ces formes étrangères bouscule paradoxalement la géométrie rigoureuse et apollinienne du dispositif scénique patiemment et longuement mis au point, un peu à la façon de Francis Bacon jetant par une soudaine impulsion une masse de peinture sur une toile pratiquement terminée au risque de la détruire.
C’est ce jeu entre la perfection et l’accident, la construction et le hasard volontairement provoqués qui sont au coeur du travail de la plasticienne pour qui, inventer et se faire surprendre en créant ses propres épiphanies sont les moteurs de sa pratique artistique.
Une attitude apparemment modeste et sans pathos métaphysique déjà évoquée par le peintre américain Barnett Newman. En réponse à une revue qui l’interrogeait sur son art, il s’était contenté de ce seul commentaire : « Un artiste peint pour avoir quelque chose à regarder[ … ]». Le ciel, la terre, le vent, le vertical et l’horizontal, la construction et le hasard sont les éléments principaux sur lesquels repose le théâtre intime de Corinne Mercadier. Les fascinantes visions qui s’en dégagent ne cessent de nous émerveiller. »

Gilles Altieri
commissaire d’exposition, 2019

Dates

Mai 16 (Jeudi) 11 h 00 min - Août 14 (Mercredi) 19 h 30 min(GMT+00:00)

Galerie du Canon10 rue Pierre Semard 83000 ToulonOuvert du mardi ­au samedi de 11h00 à 19h30. Nocturne tous les premiers jeudis du mois jusqu’à 21h00