Octobre, 2020

Ni cygne ni lune Œuvres tchèques (1950-2014)

mer07oct2021lun01fevNi cygne ni lune Œuvres tchèques (1950-2014)Don de la collection Claude et Henri de Saint PierreCentre Pompidou, Place Georges-Pompidou 75004 Paris

Détail de l'événement

Située au cœur des collections du Musée national d’art moderne, la salle Focus met à l’honneur depuis 2015 des artistes modernes et contemporains de toutes disciplines, à partir d’œuvres marquantes entrées dans les collections sous forme de dons récents.

Après Barnett Newman, Chen Zhen, Hubert Damisch, Jos Houweling et tout récemment Yuan Jai,le Centre Pompidou présente la donation d’Henri et Claude de Saint Pierre, une quarantaine d’œuvres offertes au Musée, complétée de quelques autres issues de leur collection.

Constitué de près de soixante-dix œuvres, cet ensemble permet de dévoiler un fragment encore mal connu de la scène artistique tchèque. Les œuvres des photographes du groupe du nouveau documentaire DOFO, les images de murs par Emila Medková et celles de la réalité « pauvre » par Alois Nožička et Čestmir Krátký, les natures mortes paisibles de Jan Svoboda, le réalisme poétique de Bohuslav Reynek, l’art brut de Jan Křížek, les recherches abstraites de Bela Kolářová ou les actionssubversives de l’artiste Fluxus Milan Knížák, attestent la richesse et la diversité de l’art en Tchécoslovaquie communiste. Majoritairement photographique, l’exposition introduit également quelques magnifiques exemples de l’abstraction picturale des années 1960 et 1970 avec des toiles de Josef Sima, Vaclav Boštík ou des pastels de Karel Malich.

Présentant les œuvres d’une vingtaine d’artistes, l’exposition « Ni cygne ni lune » offre ainsi un regard à la fois différent et complémentaire sur l’avant-garde européenne la plus connue.

Dans l’histoire de l’abstraction européenne de l’après-guerre, il semble que l’ombre du Rideau de fer soit encore trop présente : la révision des canons de l’abstraction d’Europe occidentale n’a pas encore eu lieu. Il n’est donc pas étonnant que Karel Malich, Vaclav Boštík, Emila Medková, Bela Kolářová ou Čestmir Krátký, grands noms de l’histoire de l’art en République tchèque, restent ailleurs, relativement inconnus. Après 1945, l’abstraction tchécoslovaque, nourrie de l’expérience du surréalisme, donne naissanceà une version particulière de l’informel qui commence avec des expositions indépendantes telles « Konfrontace » vers 1960 ; cette abstraction est aussi empreinte de l’héritage du constructivisme, comme en témoignent les œuvres de Zdenek Sykora, Milan Grygar ou de Stanislav Kolibal. Au sein des groupes d’artistes engagés dissidents, comme dans les expositions, peinture et photographie se côtoient. Si la frontière politique a certes limité les échanges artistiques, ces œuvres font partie intégrante de l’histoire européenne.

Avec le don d’une quarantaine d’œuvres de la collection de Claude et Henri de Saint Pierre, réalisé en 2019, les collections du Musée national d’art moderne comblent en partie cette lacune. Le couple découvre l’art tchèque d’après-guerre dans les années 1990, période pendant laquelle Henri de Saint Pierre se déplace régulièrement en tant que conseiller dans les usines et fonderies de la République tchèque. Une scène artistique riche, mais restée locale, devient une terre d’exploration qui, sous l’égide de Claude de Saint Pierre, mène à la constitution d’une collection privée unique, conservée à Paris.

Photo : Josef Hampl, « Photogramme », 1961 © Centre Pompidou, Mnam-Cci/Audrey Laurans/Dist. RMN-CP © Droits réservés

Dates

Octobre 7 (Mercredi) 11 h 00 min - Février 1 (Lundi) 20 h 00 min(GMT+00:00)

Centre PompidouPlace Georges-Pompidou 75004 ParisOuvert tous les jours de 11h à 20h sauf le mardi. La Galerie des Photographies est en accès libre, gratuite !