Décembre, 2025

Olivier Pasquiers

dim28déc(déc 28)14 h 00 min2026sam17jan(jan 17)19 h 00 minOlivier PasquiersPaysages hors du tempsGalerie là ! (du collectif LE COMMUN DES MORTELS), 54 gd rue Paul Saint-Martin 32420 Simorre

Détail de l'événement

Photo : Sommet du Brévent, Chamonix-Mont-Blanc, 2025 © Olivier Pasquiers

Cette série d’images est le prolongement d’une recherche entamée il y a deux ans à l’aide de ce dispositif atypique qu’est la camera obscura numérique. Un dispositif hors du temps, une alliance entre l’outil des peintres utilisé à partir de la moitié du seizième siècle et l’appareil numérique enjambant tous les procédés argentiques.

Au-delà des paysages réels
Dans mon processus de prises de vues pas de négatif argentique, mais un écran dépoli au papier de verre, sur lequel se forme l’image : c’est lui qui va être photographié. Cette approche est une nouvelle manière de photographier la réalité, pour retrouver le geste de la main en intervenant directement sur l’écran, support de l’image encore virtuelle. A chaque prise de vues un dépoli différent, unique, qui est préparé, griffé, sur place en fonction du choix du sujet. Une façon de séparer le paysage réel de son présent objectif, à l’inverse de ce que j’obtiendrais si j’utilisais un boîtier classique devant le même sujet. Une façon de créer des paysages-temps, comme un « retour vers le futur » pour provoquer une interrogation sur l’objet même tout autant que sur sa représentation qui reste pourtant photographique.

Interroger les paysages
Avec cette chambre grand format, j’arpente les paysages, les lieux patrimoniaux (historiques ou naturels), les lieux de mémoires, collective ou personnelles de celles et ceux que je sollicite parfois pour qu’ils et elles me mènent photographier leurs paysages-d‘émotions. Un dispositif qui une fois installé, dans l’espace public invite à la discussion et à l’échange.

Le retour de la main
Dans ce processus de création il s’agit d’un retour de l’action de la main directement sur l’image avant qu’elle n’ait acquis son statut de photographie. Traditionnellement si le support photo-sensible (argentique ou numérique) est la surface sur laquelle s’enregistre l’image, elle reste virtuelle, «invisible» en plein jour tant qu’elle n’est pas révélée chimiquement ou traitée numériquement, postérieurement au déclenchement. C’est seulement une fois fixée, qu’il devient possible d’intervenir manuellement sur le négatif ou numériquement sur le fichier. Mais qui irait griffer la surface sensible avant la prise de vue ?
L’appareil numérique n’intervient ici que pour fixer l’image après le choix du cadrage et les réglages faits. Je ne l’utilise que comme l’outil d’enregistrement définitif de la scène, aboutissement de plusieurs siècles de recherches depuis les premières expérimentations de Giovanni Battista della Porta, à Naples en 1589, le premier dont on ait la trace dans les textes à avoir utilisé les lentilles de verre pour projeter une image sur un écran(*), jusqu’aux pixels aujourd’hui.

Olivier Pasquiers, 2024-2025

(*) La camera obscura immobilis, ou les origines « mouvementées » de la photographie, Presse Universitaire du Septentrion (https://books.openedition.org/septentrion/46706)

Dates

28 Décembre 2025 14 h 00 min - 17 Janvier 2026 19 h 00 min(GMT-11:00)

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