Janvier, 2020

Prix de la Photo Camera Clara 2019

jeu09jan(jan 9)13 h 00 minsam22fev(fev 22)19 h 00 minPrix de la Photo Camera Clara 2019Delphine Balley & Arno BrignonGalerie Folia, 13 rue de l'Abbaye 75006 Paris

Détail de l'événement

La galerie Folia accueille Delphine Balley la lauréate du Prix de la Photo Camera Clara 2019 et Arno Brignon, mention spéciale.
Créé en 2012, le prix photo Camera Clara est réservé aux artistes qui travaillent à la chambre photographique. Il récompense un travail d’auteur, inédit et présenté en série ou ensemble photographique afin qu’il puisse être jugé sur sa cohérence, tant sur la forme que sur son contenu.

Delphine Balley, lauréate

Dans son histoire, la photographie (et plus tard le cinématographe), prolonge les dispositifs immersifs qui l’ont précédée (Diorama, panorama, spectacles d’illusions).
Elle se situe donc du côté de l’artifice et du trucage « pour nous faire croire». L’image et les conditions de fabrication et de son apparition, entretiennent une relation ambiguë entre visibilité, réalités et vérités.
Delphine Balley propose dans sa nouvelle série une réflexion autour de la fabrication des images, de leurs systèmes d’apparition, à travers les différents dispositifs optiques et d’enregistrement.
Le point de départ de sa réflexion est une photographie conservée depuis longtemps dans son ordinateur, retrouvée il y a quelques mois: La salle du temple de l’organisation de L’Ordre du temple solaire. Pour elle, cette image « fait résistance ». Delphine Balley comprend que ce lieu totalement artificiel, est organisé, mis en scène « pour faire croire » : croire à l’invisible.
Une relation forte entre la mise en scène et l’organisation des croyances a toujours existé, mais ce qui est perturbant dans les groupes religieux parallèles, c’est que l’artifice n’est quasiment pas déguisé. La foi est si forte que l’on accepte que la mise en scène soit entachée de maladresses: rapport d’échelle étrange, matériaux utilisés, trucages apparents… C’est autour de toutes ces constructions visuelles, que Delphine Balley a souhaité travailler. L’image, la représentation, l’apparition sont à la base de toute croyance. Nous organisons le réel pour les spectateurs que nous sommes, pour tenter de l’appréhender au plus près.
Delphine Balley a souhaité organiser son projet de l’obscurité à la lumière, concevant une série d’ «images mentales ». Les premières images mentales sont les matérialisations formelles des «fins du monde », souvent à la base de tout système de croyance.
Elle a également cherché à donner à voir les lieux dans lesquels ces croyances étaient bâties et diffusées, à aller ainsi vers des formes précises de reconstitution de lieu de cultes, d’objets de passage d’un monde vers un autre.
Afin de recréer ces images, ces mises en scène, Delphine Balley a fait appel aux moyens mis en oeuvre dans les premières formes de spectacles, des matériaux simples, cartons, bois, plâtre… C’est donc par une mise en scène assumée évoquant largement l’artifice qu’elle a traité le sujet.

Anro Brignon, mention spéciale

« C’est un lieu où l’histoire et la géographie restent incertaines, un lieu où les chiens courent librement dans les rues après les voitures, un lieu où les montagnes et les collines sont un écho incessant aux vagues de l’océan, un lieu à la croissance passée, tombé depuis au champ de bataille de la sainte guerre économique, un lieu où les grands ensembles sont détruits, remplacés par de petits chez soi, un lieu où hôpitaux et écoles deviennent des musées offerts au touriste de passage. Ce lieu n’a pas besoin de nom, tant il ressemble aux autres dans sa perte. Celle de ses habitants, d’une identité particulière, celle surtout du lien social. La disparition est en place, l’homme devient un être séparé et la terre un espace uniforme. Le passé est figé dans un décor pour que la transformation du reste du monde puisse aller toujours plus vite vers ce futur incertain.
Je suis dans ce lieu que je n’ai pas choisi. La photo est mon excuse pour ce voyage, l’argentique un medium de confrontation à l’altérité, un moyen de résistance à cette accélération mondialisée.
Ce lieu est celui de ma résidence sur cette année, allant d’Aussillon à Lectoure, de Valparaiso à Condom. J’ai photographié ces quatre villes, symboliques de cette mémoire en sursis, où ceux qui ont construit les lieux, les ont habités, parfois pendant des générations, sont contraints au départ ; les motifs sont multiples, mais la raison presque toujours économique. Tourné vers un passé trop souvent perçu comme plus flamboyant que leur présent, j’interroge ceux qui restent sur une identité et un vivre ensemble toujours plus attaqués ».
Arno BRIGNON

Dates

Janvier 9 (Jeudi) 13 h 00 min - Février 22 (Samedi) 19 h 00 min(GMT+00:00)

Lieu

Galerie Folia

13 rue de l'Abbaye 75006 Paris

Galerie Folia13 rue de l'Abbaye 75006 ParisOuvert du mardi au vendredi de 13h à 19h Le samedi à partir de 11h