Décembre, 2021

SARABANDE

ven03déc(déc 3)12 h 00 min2022sam29jan(jan 29)19 h 00 minSARABANDEJean-François SpricigoGalerie Camera Obscura, 268 Boulevard Raspail 75014 Paris

Détail de l'événement

Après une première exposition personnelle en 2017, c’est un grand plaisir de présenter à nouveau le travail, d’une ineffable poésie, de Jean-François Spricigo, et ceci à l’occasion de la sortie de sa nouvelle monographie, Oraison sauvage, aux éditions Le bec en l’air.
La photographie de Spricigo fait la part belle aux sensations, et principalement celles que porte la nature :
Il n’a jamais été question de capturer ou de figer le monde, au contraire, c’est la trépidation, la palpitation d’un instant qui m’interpellent.
La nature m’a appris à me réconcilier avec moi-même et les autres. Les animaux ont particulièrement participé à m’apaiser face à ce que je percevais comme des injustices, l’évidence de leur présence et leur ancrage spontané m’ont donné accès à une respiration plus sereine.
Les animaux occupent en effet une place centrale dans ces photographies : intercesseurs entre nous, humains, et la nature qui nous abrite, ils nous offrent peut-être la possibilité de restaurer une unité perdue, de comprendre combien nous formons un tout qu’il est urgent de respecter. C’est à une vision de partage et de contact que nous invite Spricigo, avec ces images de mains qui se tendent vers le ciel, ces regards animaux où coule une âme (anima), et cet étonnant portrait de sa grand-mère centenaire, personnage à tête d’arbre, parfaite métaphore de notre condition d’êtres de nature, dépendants d’elle et retournant à elle.

Poursuivant le même chemin au fil des années, la photographie de Spricigo s’affranchit de la notion de série ou de thème et les images s’enchainent, sans nécessité descriptive : ni titre ni lieu (une date et un numéro suffisent pour identifier chaque image). Ce flot trouve parfois un havre accueillant et se fige le temps d’une exposition ou d’un livre, avant de reprendre sa course libre.
Son style, bien que parfaitement reconnaissable, surprend par la variété de ses moyens : noir et blanc ou couleur, formats divers aussi bien dans le cadrage (du carré au panoramique) que dans la taille des tirages. Les tirages numériques (d’après une prise de vue toujours analogique) laissent souvent voir sans correction les défauts et accidents du film argentique, mais le contraste, la couleur, sont par contre travaillés de façon à correspondre à une image mentale, sans soucis de réalisme.
Selon moi, le réel est avant tout une fiction à laquelle je suis disposé à croire, dès lors ces photographies ont l’honnêteté des émotions, elles sont subjectives par souci de vérité.
Les tirages noir et blanc sont réalisés sur un papier fabriqué de façon artisanale au Japon (découvert grâce à une chaine d’amitiés en France et au Japon), et la couleur sur un papier industriel destiné au jet d’encre.

Dates

Décembre 3 (Vendredi) 23 h 00 min - Janvier 29 (Samedi) 6 h 00 min(GMT-11:00)