Mai, 2022

Voici la surface

mar10mai(mai 10)9 h 30 minven20(mai 20)18 h 00 minVoici la surfaceKarin HémarGalerie Archilib, 49, boulevard de la Villette, Belleville, 75010 Paris

Détail de l'événement

UN, DEUX, TROIS / SIX, NEUF

Il y a du Chiffre dans les créations de Karin Hémar. Un code à percer, comme une énigmatique suite mathématique qui pourrait s’écrire : 1, 2, 3 / 6, 9.

Le un serait le hasard de l’instant. La promenade, des milliers de pas quotidiens, au hasard des villes et de la vie.
Deux, le regard posé sur les petits sourires de la rue : une ombre claire, un manteau coloré, une canette rouge posée sur le bleu d’une table de bateau.
Trois, la photo. Rapide, presque furtive, mais jamais volée. Le sujet pénètre le cadre, il n’y est ni happé ni projeté.
Puis l’éblouissement dans des dimensions qui nous échappent. L’abandon poétique où rien n’est mathématique, et tout en dehors de la raison. « Mes images sont pour moi un point de départ, le déclencheur de mon imaginaire. Je ne cherche pas à témoigner de LA réalité. Je ne crois pas que la photographie le permette vraiment. A chacun son regard, sa réalité », dit-elle.
6, 9, l’écart de temps vide et sans schéma. Là où la photo sort de son boîtier pour gagner le tirage. Ce moment où, dans l’intimité de l’atelier, elle oublie et s’oublie, assemble et se rassemble. Tout son art est là, dans cette frontière entre la rigueur et l’abandon.
« J’aime l’idée de retrouver la photo brute, sortie de son contexte, pour la faire évoluer et l’emmener ailleurs. Je m’installe alors dans un temps plus lent, propice au cheminement intérieur et au travail manuel ». Il n’y a plus alors de recherches, mais des évidences qui se tissent.
Longtemps elle a piqué un détail de ses photos d’un trou d’aiguille. Un tout petit manque invisible qui révélait le merveilleux. Aujourd’hui, elle compose ses œuvres avec du papier peint. « Par mes collages, je viens prolonger ou perturber la photographie, lui donnant ainsi un aspect unique. J’altère la surface. Je joue avec les formes, les couleurs, les matières mais aussi avec les symboles, le sens que j’y vois ou que j’y mets. Charge au regardeur de s’en emparer à son tour librement ».
Peut-être ne faudrait-il pas se contenter de voir ce que ces images nous montrent, mais aussi écouter ce qu’elles nous racontent. Le monde qui se promène sous d’autres yeux que les nôtres, un gobelet de plastique vide devant une prison vénitienne, un léopard métropolitain, un point vert sur une couture de sable. Autant de petites et grandes joies du regard reliées les unes aux autres par un déclic niché entre 1, 2, 3 / 6, 9.

Dates

10 (Mardi) 9 h 30 min - 20 (Vendredi) 18 h 00 min(GMT-11:00)

Lieu

Galerie Archilib

49, boulevard de la Villette, Belleville, 75010 Paris