Octobre, 2022
Catherine Henriette
Détail de l'événement
Les œuvres de Catherine Henriette sont des univers autonomes dans lesquels le théâtre des humains se joue en miniature. Avec distance, l’artiste dépeint un monde disproportionné dans lequel nos
Détail de l'événement
Les œuvres de Catherine Henriette sont des univers autonomes dans lesquels le théâtre des humains se joue en miniature. Avec distance, l’artiste dépeint un monde disproportionné dans lequel nos repères se perdent, le ciel et la terre, l’infiniment grand et petit se confondent. Ce décor est habité par des personnages en proie au sublime de leur présent. L’artiste interroge, dans son travail composé en forme de conte, notre rapport à l’espace et à notre individualité collective. Fascinantes de précision, les photographies de l’artiste sont autant d’invitations à la contemplation qu’à l’introspection. Nouvellement représenté par la galerie, le travail de Catherine Henriette a notamment été récompensé du prix de l’Académie des Beaux-arts.
En sortant de la salle d’examen où elle vient de terminer sa maîtrise de chinois, Catherine Henriette s’aperçoit qu’en fait, elle ne maîtrise rien du tout. Entre 1/125ème et 1/250ème de seconde, elle décide alors d’aller voir là-bas si elle y est … “Là-bas”, c’est la Chine et les fameux 700 000 millions de Chinois de la chanson de Dutronc. Et elle, et elle et elle ? Au coeur de la foule pas franchement sentimentale mais plutôt tournée vers l’industrialisation à l’extrême, son coeur d’or est frappé par l’halogénure d’argent : elle sera photographe. Elle se défait, elle se débat -ce n’est pas une fille facile – elle veut rester maître de son destin. Mais sa destinée est encore plus grande qu’elle. Photographe elle sera. Son hyper-sensibilité enfantine se meut alors en émotion. Sa solitude en indépendance. Et peu à peu, son immense stature sensible finit par dépasser la physique. A la différence des autres filles, ce n’est pas la quincaillerie dorée autour du cou qui la rend jolie, c’est son Leica noir qui la rend belle. De l’ANPE à l’AFP, elle parcourt le monde et saisit ses visages pour GEO, Le Figaro et L’Express. Puis, un matin d’hiver, capturer l’instant ne lui suffit plus. Elle veut s’emparer du temps. Elle pose alors son appareil comme on poserait un chevalet, et compose des toiles où s’harmonisent l’infiniment grand et l’infiniment petit, le désordre et la symétrie, la permanence et la fuite… Peintre-photographe elle est devenue. Et le Jury de l’Académie des Beaux Arts n’a pas été insensible à cette mutation puisqu’il l’a récompensée de son Prix de La Photographie 2013. A suivre n’est-ce-pas ?
Dates
6 Octobre 2022 10 h 00 min - 12 Novembre 2022 18 h 00 min(GMT-11:00)