East End of Europe

À quel point l’Europe est-elle complexe ? Quel est son poids dans l’Histoire ? L’avenir sera-t-il difficile ? Telles sont les questions posées à travers les photographies de Patrick Bienert. C’est un homme et un observateur discret. Il disparaît presque derrière son appareil photo, de sorte que l’énergie du modèle et de l’environnement s’écoule non pas vers lui, mais vers l’objectif de sa caméra. Bienert a toujours voyagé à travers la Géorgie, un pays éloigné en marge de l’Europe, à la recherche de son identité. Un pays qui, malgré son Histoire riche et unique, semble encore quelque peu perdu dans le présent. Les puissants portraits que Patrick Bienert a trouvés là-bas sont remplis de fierté, avec une sorte de beauté antique. Mais chaque visage semble comme balayé par une

brise de futilité. Comme Hartmut Böhme l’a écrit un jour : « Le temps, c’est oublier d’oublier ». Et nous pouvons voir comment Bienert cherche à surmonter la philosophie de Böhme, en capturant la préciosité du moment — pour qu’il ne se perde pas.

— Florian Illies

Patrick Bienert a l’habitude d’explorer des idées autour du concept de l’identité fondée sur l’héritage de la photographie de rue, et la photographie documentaire. Dans East End of Europe, le photographe allemand dresse le portrait d’une nouvelle Géorgie et de sa capitale, Tbilissi. Installée au point où l’Asie rencontre l’Europe de l’Est, la captivante Géorgie résonne dans l’ombre de l’époque Soviétique.