Jean-Luc Clercq-Roques

Photographe vivant à Carmaux, Jean-Luc Clercq-Roques est très tôt influencé par son attrait pour l’image et la transparence. A travers sa passion pour la photographie, qui perdure depuis plus de cinquante ans, son premier métier fût maître verrier ou, plus exactement vitrailliste, une activité qui touche également au travail sur la lumière. Il fut aussi longtemps projectionniste de cinéma et aquarelliste, utilisant ainsi un médium qui s’exprime par la transparence des couleurs sur la blancheur du papier pour créer une illusion de lumière.
Quant à sa pratique photographique, pendant de longues années, il a réalisé nombre de photos de rue et de paysages au moyen de la photo argentique. Ensuite, il est passé au numérique, avec pour sujets des paysages toujours, et la photographie de concert ; il est attaché au Festival Pause Guitare depuis plus de vingt ans.
Depuis quelques années, cependant, il est revenu à une pratique argentique et à la chambre grand format. Il se passionne pour le Collodion humide, une technique datant de 1851 puis délaissée dans les années 1880 à l’apparition des plaques sèches gélatinées.

Ambrotypes et collodion
«C’est une technique exigeante, à la chimie capricieuse, affamée de défauts et de poussières mais d’un charme, pour moi, incomparable ! La satisfaction de créer une image de A à Z, presque instantanée, un quart d’heure environ – je parle souvent en plaisantant de Polaroïd du xixe siècle –comprenant fabrication, sensibilisation, développement et fixage, compense largement l’obligation d’une chambre noire mobile ! »
« Notre monde est en train de beaucoup changer : il se construit peu à peu émotionnellement avec des réactions qui relèvent de la transmission immédiate de la perception de l’émotion, d’où le buzz, le tweet… On réagit instantanément à un événement sans en analyser la portée, la densité, l’effrayant et sans en voir la magie. Cette course effrénée à l’immédiateté cause, il me semble, la perte de l’humour et du sarcasme. Tout devient interdit.
Tout cela m’effraie et je m’en défends par ma propre course à la lenteur : lenteur de la plaque sensible, lenteur des poses qui se comptent en secondes, lenteur des rapports entre photographe et modèles. »

Atelier d’initiation au collodion humide : dimanche 22 juin de 9 à 17h
www.centrephoto-gaillac.com/Atelier-d-initiation-au-collodion-humide
La médiation en direction des scolaires, sous forme de visite à l’exposition, prévoira des approches selon les âges des participants : plus axées sur les procédés et la philosophie de Jean-Luc Clercq- Roques pour les grands et plutôt sur les impressions/émotions pour les plus jeunes.