Ymy Nigris

À travers cette nouvelle exposition, chaque image devient le témoin silencieux d’un monde en perpétuelle mutation. En répétant un acte photographique ritualisé, les paysages ne sont plus envisagés comme un espace unique, mais comme une multiplicité d’instants. Ici, rien n’est figé : brumes, végétations en transformation, lumières fugitives s’inscrivent dans un équilibre fragile entre apparition et disparition. Loin de toute représentation statique, le paysage se révèle comme un souffle, un instant suspendu, capté avec une attention méditative. L’usage de la chambre photographique, l’acceptation des altérations dues au climat ou au temps de pose traduisent une esthétique du transitoire, où l’accident fait partie du langage. Entre photographie, rituel et contemplation, je vous propose une expérience du regard où chaque image nous rappelle que voir, c’est aussi laisser partir — et que l’impermanence est peut-être la manière la plus fidèle d’habiter le réel.