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20 ans du Festival PHOT’Aubrac 2022 : « Entre ciel et terre » (1/3)

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Au coeur du plateau de l’Aubrac qui s’étend sur trois départements: la Lozère, l’Aveyron et le Cantal, à cheval sur deux régions, l’Occitanie et l’Auvergne-Rhône-Alpes, les organisateurs de cette vingtième édition proposent sur 10 jours jusqu’au 27 septembre, 55 expositions photographiques en plein air et en intérieur sur la thématique « Entre ciel et terre ».

Avec la participation d’une soixantaine de bénévoles et d’une quinzaine d’agriculteurs, sans lesquels ce festival de la photographie ne pourrait pas avoir lieu, l’association accueille cette année sur 17 lieux différents, 60 photographes dont une vingtaine sont des invités de renom.
Durant 10 jours, ce sont des expositions gratuites avec la présence permanente des auteurs, la condition revendiquée par l’organisateur et président Jean-Pierre Montiel, aux manettes depuis 10 années.
Il y a aussi des conférences, des rencontres et des ateliers en direction de la jeunesse, des plus jeunes écoliers aux lycéens, 600 élèves vont venir sur les sites, dont une classe d’un lycée de Moulins dans l’Allier.
Une très grande première est aussi au programme de cette vingtième édition entre « ciel et terre ». Pour la première fois en France, une exposition de photographies prises sur Mars par la Nasa, 20 photographies exclusives présentées en très grand format,1,20 X 1,20 une production de Phot’Aubrac.
De superbes tirages posters réalisés en Dibond sur aluminium par Scenolia imprimeur à Saint-Etienne. Pour réaliser l’ensemble de cet important travail, les fichiers photos originaux ont été demandés en format TIFF.
Egalement, avec la collaboration de l’association des amis de la Cité de l’Espace, en partenariat avec la Cité de L’espace et la revue « Ciel et Espace », des images sont présentées toujours en très grand format, d’un mètre vingt par un mètre vingt, photographies prises dans la navette Columbus par Jean-Jacques Favier.
Au total, ce sont ici une quarantaine d’images visibles dans une belle étable repensée pour la circonstance par son propriétaire. Nous vous montrerons pour la première fois ces images exceptionnelles dans notre prochain article.

© Jean-Luc Girod

Aujourd’hui, je vous propose déjà de découvrir des photographies que l’on peut voir en extérieur sur des panneaux tirages Dibond ou sur des bâches, comme celles en noir et blanc de Jean-Luc Girod qui photographie depuis de nombreuses années l’Aubrac avec ceux qui y vivent.

Installés dans différentes communes, ces grands tirages résistent parfaitement aux intempéries.
Celles de la photographe ardéchoise Lucie Bressy, images témoins de la transhumance en Mongolie avec des familles nomades, photos présentées sur une vingtaine de bâches à 1300 mètres d’altitude, dans le superbe environnement naturel et sauvage du jardin botanique de l’Aubrac. L’association qui gère cet espace unique avec peu de moyens, lieu riche de 500 plantes sauvages locales, se bat pour continuer à entretenir ces espèces rares en altitude.

BLUE PATH
La ville de Jharia située dans le Jharkhand, un état de l’est de l’Inde, est littéralement en flammes. Ceci est dû à l’exploitation de mines de charbon à ciel ouvert dans cette région. Depuis plus de 80 ans, les mines de Jharia brûlent sous des villages abritant 700.000 personnes. Etant moins onéreuses qu’une exploitation souterraine, la plupart des extractions minières se font à ciel ouvert. Ces feux souterrains brûlent depuis toutes ces années et tous les efforts effectués pour les éteindre ont été vains. Où que l’on regarde, il y a une mine de charbon. Les habitants de Jharia ramassent chaque jour le charbon laissé à même le sol pour aller le vendre au marché noir et subvenir aux besoins de leurs familles. Les gens, trop pauvres pour quitter leurs misérables abris, continuent à vivre ici en risquant leurs vies. © Valérie Léonard

Nasbinals, c’est le centre stratégique de Phot’Aubrac où se retrouvent bénévoles et responsables de l’organisation. Ce sont là aussi sur place, une multitude d’expositions installées au sein même du village comme dans son pourtour. Les différents lieux et sites se transforment au gré des styles photographiques invités et et sélectionnés. Reportages, paysages, créatifs, animalier, macro-photo et beaucoup d’autres encore. Près de l’église, celles de Valérie Léonard. Elle parcourt notre monde pour nous dire la réalité des peuples qu’elle rencontre. Elle nous donne à regarder des images incroyables, celles d’un peuple qu’elle décide ici d’immortaliser, des humains qui vivent dans l’enfer des mines de charbon à ciel ouvert, dans l’état du Jarkland au nord-est de l’Inde. Ce sont ici des hommes, femmes et enfants qui extraient à mains nues le minerai noir! La photographe témoigne d’une vie quotidienne de ces familles et de leurs enfants qui travaillent dès leur plus bas âge, dans la poussière et les vapeurs toxiques.

Alignement d’epiceas sur le plateau de l’Aubrac – France © Jean-Michel Lenoir

Dans la cour de la mairie, l’important travail d’Arnaud Guérin, photographe et géologue. Il propose une approche scientifique photographique comparée avec certains sites d’Islande. On découvre la fabuleuse histoire géologique, climatique et naturelle de l’Aubrac.
Au centre du village de Nasbinals, je vous parlerai encore de Jean-Michel Lenoir et de ses rencontres avec des paysages épurés, de ses regards d’ambiances minimalistes accentuées par des décors naturels construits dans la neige. En janvier 2021, alors que l’Aubrac est couvert d’un épais manteau blanc, le photographe part à l’aventure et s’engouffre dans la tourmente, sur des terres devenues des immensités de blanc pur. En pleine période de covid, pas confiné, il nous rapporte des images uniques.

© Kyriakos Kaziras

Autre personnage, le photographe franco-grec Kyriakos Kaziras qui vit en France, influencé par un très grand artiste dont la renommée s’affirme bien au-delà des frontières, entendez Pierre Soulages. Le photographe part à l’aventure, mais cette fois-ci des ours blanc. Le blanc et le noir se marient à merveille dans l’immensité des glaces polaires. Douceur des formes et courbures animales enlacées pénètrent notre vision, comme si ces vraies et dociles grosses peluches blanches étaient bien là, présentes, tout prêt de nous. Elles sont fixées sur de superbes tirages tirés en grand format.

Demain je vous parlerai donc de cette exposition présentée pour la première fois sur notre « terre de France » celles d’images en provenance directe de la planète MARS via la NASA.
Puis je vous parlerai enfin dans notre troisième volet des photographies d’un très grand Monsieur, Hans Silvester qui expose à Rodez, à Chaudes-Aigues et près de Nasbinals il est devenu un amoureux de la terre d’Aubrac.

Il y a tellement à voir et à découvrir durant cette vingtième édition de ce festival photo, qu’il faudrait je pense, demeurer 10 jours en Aubrac…

Les expositions en intérieur ne commencent que le mercredi 21 septembre, elles aussi en présence de leur auteur et ce durant toute la durée du festival.

Retrouvez le second volet de cette couverture éditoriale par Jacques Revon, demain, jeudi 22 septembre 2022 >>>

INFORMATIONS PRATIQUES
PHOT’Aubrac
Du 17 au 25 septembre 2022
5179A Rue du Commerce
48260 Nasbinals
https://www.photaubrac.com

Texte et Image © Jacques Revon

Jacques Revon
Jacques Revon est photographe, journaliste d'investigation et grand reporter français. Reportages humanitaires, conflits divers, rallyes aériens, sujets économiques et sociaux, médicaux et scientifiques, échanges culturels, tournés dans de nombreux pays… Il réalise de nombreux reportages pour France 3 dans le domaine du jazz, et en photographie pour Culture Jazz et Media Music, il couvre de nombreux festivals. En 2020, il publie "Au temps du coronavirus", un ouvrage rassemblant des images d'un collectif de photographes qui témoignent de la vie quotidienne sous pandémie (L'Harmattan).