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Le lien aux autres, une maraude avec les bénévoles de la Croix-Rouge

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Est-il encore nécessaire de présenter certaines des actions bénévoles de la Croix-Rouge française? Je pense que oui!, cela semble nécessaire, surtout à une époque où l’on constate un certain repli sur soi et une forme d’individualisme qui continuent de progresser. Exemple de l’une de ces missions bénévoles: « La maraude ». C’est l’une des pierres angulaires de cette association humanitaire, un parcours de soutien aux personnes les plus vulnérables et en grande précarité. Une action de terrain que cette association, comme d’autres, organisent quotidiennement sur l’ensemble de notre territoire.

En effet, la longue période liée à la crise sanitaire du Covid 19 a suscité davantage de soutiens aux personnes isolées et fragiles.
Un soir, j’ai donc demandé à suivre sur le terrain, une équipe de ces bénévoles de la Croix-Rouge française, être avec celles et ceux qui ne comptent pas leur temps pour servir de lien et aider les autres.
A l’unité locale de la Croix Rouge française basé à Quétigny, ils sont une centaine de tous âges à effectuer tous les soirs, du premier novembre au 31 mars, 7 jours sur 7, le parcours d’une maraude, de 18H15 à minuit. Au printemps, en été et en automne, les maraudes sont plus espacées, selon le mois, de 2 à 3 par semaine.
Parmi tous ces bénévoles on retrouve ensemble des retraités avec des étudiants. A tour de rôle ils se relaient, par exemple, 25 étudiants de première année de BSB de l’Ecole de Commerce de Dijon, dans le cadre d’un partenariat de 40 heures pour ces missions humanitaires.
A l’unité locale de Dijon Métropole, tout commence dès 18H15 par la préparation des collations, des sandwichs, de la soupe et des boissons chaudes. Ensuite, départ sur les deux sites de distribution situés en centre ville de Dijon. Là se retrouvent à des heures fixées par l’association, des personnes dans le besoin.
Chacun peut, en partageant une collation, discuter, échanger, s’informer. C’est aussi l’occasion de se procurer une aide vestimentaire d’urgence, comme des chaussettes, des gants, un bonnet, des sous-vêtements, une couverture et un kit hygiène.
Mais le travail des bénévoles ne s’arrête jamais là. Après une petite pause et jusqu’à minuit, il leur faut, si possible rechercher ou retrouver les personnes seules et isolées, certaines qu’ils connaissent déjà ou, au contraire, celles qu’ils découvriront de manière fortuite afin, disent-ils, de rentrer en contact pour s’enquérir de leurs besoins, si ces personnes le souhaitent .
Ce soir là, la chef d’une équipe de 6 bénévoles répartis dans deux véhicules de la Croix-Rouge française, est en lien direct par téléphone avec le 115 pour si raison et besoin d’urgence, prendre en charge les personnes victimes de violence conjugale ou une personne seule en danger potentiel, à la recherche d’un point d’ancrage pour passer la nuit à l’abri. Dans ce cas de figure, l’équipe composée de trois bénévoles par véhicule, accompagne la personne en souffrance sur un lieu sûr d’hébergement, à condition qu’il reste bien entendu une place libre ce soir là. Fort est de constater que les places pour un couchage non prévu sont souvent courues et que les lieux d’hébergements ne sont pas non plus légions. Mais il y a aussi ceux qui préfèrent demeurer seul, qui ont trouvé à dormir sous un pont ou sous un abri de fortune. Pour le bénévole, c’est donc ici par respect de ce choix de la personne rencontrée, un petit moment d’échange de la parole et de soutien. Enfin, l’équipe se rend à la gare pour l’arrivée du dernier train celui qui précède la fermeture de ce lieu public. C’est encore l’occasion de rencontrer ici, celle ou celui qui pourrait être dans le besoin, mais la mission n’est jamais simple, au moment où la gare va fermer . Lors de toutes ces différentes rencontres dans la nuit, les bénévoles retrouvent aussi les habitués des lieux, chacun s’appelle par son prénom, Pierre, Catherine, Manu, Cyril, Karim, Christophe, Noëlle, Mohamed… Le lendemain, les bénévoles de la Croix-Rouge française seront là de nouveau présents. Ainsi, les bénéficiaires pourront eux, s’ils le souhaitent, trouver une aide alimentaire ou vestimentaire d’urgence, un soutien et profiter de ces petits moments de lien social. Avec une boisson chaude, Ils pourront parler et échanger sur leur vie…


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Jacques Revon
Jacques Revon est photographe, journaliste d'investigation et grand reporter français. Reportages humanitaires, conflits divers, rallyes aériens, sujets économiques et sociaux, médicaux et scientifiques, échanges culturels, tournés dans de nombreux pays… Il réalise de nombreux reportages pour France 3 dans le domaine du jazz, et en photographie pour Culture Jazz et Media Music, il couvre de nombreux festivals. En 2020, il publie "Au temps du coronavirus", un ouvrage rassemblant des images d'un collectif de photographes qui témoignent de la vie quotidienne sous pandémie (L'Harmattan).