Alizé le Maoult

« Reporter de paix auprès des photographes de guerre, Alizé Le Maoult capte aussi bien les yeux des êtres que les cieux des villes, dans leurs tourments profonds comme dans leur quiétude bienheureuse ». Christophe Rioux.

Alizé Le Maoult, née à Paris, nous dévoile pour cette exposition une série inédite. Entre le film noir et un portrait de Paris, Alizé nous propose par ses images une balade à travers des lieux iconiques de la capitale où des personnages mystérieux, sortis d’un film des années 40, l’âge d’or du film noir, errent dans la ville désertée. Ses photographies toujours très graphiques, où on décèle un grand sens du cadrage et son ADN cinématographique, nous plongent dans un univers entre rêve et réalité, un temps suspendu et intemporel. Comme un bout de pellicule tirée d’un film, cette série est un hommage à la « ville lumière » (en des temps troublés qui resteront dans nos mémoires).

« Épure et efficacité visuelle de la composition, théâtralité qui flirte avec le surréalisme d’un Paris déserté par le confinement, miroitement des références historiques et esthétiques, sont quelques-uns des traits saillants de la série « Black-Out sur la ville » pour laquelle Alizé Le Maoult a fait de la capitale son atelier à ciel ouvert. Ce corpus d’images qui semble issu de scènes de fiction, est un acte de résilience, une ode à la résistance par l’art née de l’impérieuse nécessité d’inventer des parades face à l’assignation à résidence, face à tout ce qui contraint ». Jean-Luc Soret.

Depuis son plus jeune âge, Alizé est immergée dans la photographie. Sa passion est née avec son père « photographe amateur de talent », qui transformait la salle de bains familiale en labo photo. D’abord modèle privilégié de celui-ci, c’est le cinéma qui l’enrôle, très jeune, pour faire ses premiers pas devant la caméra.
Après des études de cinéma à New York, Alizé collabore avec des réalisateurs de renom comme Walter Salles, Manuel Pradal, Jorge Navas ou encore Elia Suleiman pour le film «Intervention divine» (Prix du jury à Cannes en 2002).
L’année 1995 est une date clef. Le cinéma l’emmène dans la guerre à Sarajevo pour le tournage du film « Le Cercle parfait » d’Ademir Kenovic. Cette expérience professionnelle et émotionnelle intense lui inspirera plus tard le premier volet de la série de portraits de photographes de guerre « Ce que leurs yeux ont vu / Génération Sarajevo… ». Alizé a étendu ce projet inédit à d’autres photographes de guerre et aux nouvelles générations.
Son travail photographique accompagne sans relâche sa trajectoire cinématographique à travers le monde, elle s’en détache, et tente d’extraire avec la photographie la beauté et la poésie qui nous entoure.
L’être humain, la ville, la nature sont ses terrains d’exploration récurrents et sans frontières. Du portrait à l’abstrait, ses univers visuels se racontent en série: Réconciliation I & II (avec Romain Léna), Pink Shanghai, Cuba Blues, White Washington, Sérénité, Vibrations, Nuits éclairées, A ciels ouverts (Nuages, Géométrie du ciel, S’envoler, Mon Observatoire). Son héritage cinématographique livre une écriture photographique souvent en séquences.

Entre expositions personnelles et collectives, Alizé Le Maoult a exposé à Paris, aux côtés de Yann Arthus-Bertrand, la série “Sable végétal”, été mise en avant à Beyrouth dans la section « Revealing Talents » de la Beirut Art Fair avec la série “Nuits éclairées”, exposé à Sarajevo, Caen, Meaux, Verdun et au Couvent des Minimes à Perpignan pour son travail de portraits sur les photographes de guerre, dans des galeries et des foires ainsi que dans des Musées ou des institutions. Son travail photographique fait partie de collections privées et de la très respectée Collection Florence et Damien Bachelot ainsi que la collection photographique EURAZEO après avoir été finaliste du prix EURAZEO en 2021.