Janvier, 2020

Monuments

sam25jan(jan 25)10 h 00 mindim16fev(fev 16)18 h 00 minMonumentsMathieu DouzenelL’Académie, 96 rue des Martyrs de la Résistance - 76150 Maromme

Détail de l'événement

Pour démarrer l’année 2020, le SHED invite l’artiste photographe Mathieu Douzenel à exposer sa série «Monuments de Chagrin» dans les salles de L’Académie.
Imaginé par Hitler et construit par l’Organisation Todt à partir de 1942, le Mur de l’Atlantique devait protéger l’Europe d’une offensive Anglo-Américaine et d’un débarquement. Cette structure supposée durer environ mille ans, selon ses concepteurs, est la plus massive construction humaine du 20ème siècle. Le Mur sera finalement tombé en quatre heures.
Érigés sur 4 400 kilomètres le long du littoral entre l’Espagne et la Norvège, les quelques 8 000 monolithes de béton représentent aujourd’hui un cordon d’épaves comme autant de sentinelles dérisoires, reliquaires absurdes de notre Histoire. Cinquante ans après, ces architectures monstrueuses et mystérieuses dotées d’une force animale, végétale et minérale peuvent évoquer un paysage mythologique de fureur. Les blockhaus revêtent aussi un aspect romantique quand ils se recouvrent d’herbes sauvages ; ils deviennent ruines, vestiges du passé.
Mathieu Douzenel sillonne les côtes françaises et part à la rencontre de ces monuments pour réaliser sa série de photographies.

Mathieu Douzenel s’est d’abord intéressé à la question du populaire, posant son regard surpris sur les fêtes et le monde forain, en quête d’une révélation. Puis il s’est lancé un défi, interroger le paysage pour comprendre ce qu’il nous dit de l’homme. Pour cela il procède par séries, où la silhouette humaine est peu ou pas présente, le monde paysan au sein des clos-masure normands, les blockhaus en déshérence sur les plages du Nord et de Normandie… Ce regard sériel n’exclue pas une très grande force plastique de chacune des oeuvres, et surtout, pour chacune d’entre elles, un choc visuel et poétique. Le temps laisse surgir le doute, le sourire, l’ironie, devant ce que les objets ou les architectures gardent des scarifications que l’homme inflige au paysage. C’est cet instant fragile, qu’un léger souffle de vent pourrait balayer, que capte le photographe, l’instant où, l’oeil ayant saisi le prisme, il retient une seconde les spectres de nos actes oubliés.
Jérôme Felin
Mai 2019

Dates

Janvier 25 (Samedi) 10 h 00 min - Février 16 (Dimanche) 18 h 00 min(GMT+00:00)

Lieu

L’Académie

96 rue des Martyrs de la Résistance - 76150 Maromme