Mai, 2025

Paloma Laudet

ven16mai(mai 16)9 h 30 minsam28jui(jui 28)17 h 00 minPaloma LaudetEJO Rwanda entre hier et demainitem galerie, 35, rue Burdeau 69001 Lyon

Détail de l'événement

Le 7 avril 1994, le Rwanda sombre dans l’horreur absolue. En l’espace de 100 jours, plus d’un million de personnes*, principalement des Tutsis, ont été massacrées, pour la plupart à la machette. Des Hutus modérés ont également été tués, tandis que près de 250 000 femmes* ont été victimes de viols.

Depuis la fin du génocide, Paul Kagame et son parti, le Front Patriotique Rwandais (FPR), dirigent le pays d’une main de fer. Une politique d’unité nationale a été mise en place, interdisant la diférenciation ethnique, permettant de rétablir la paix dans le pays. Mais le régime est régulièrement accusé de violations des droits humains, et notamment de soutenir le groupe armé du M23 en République démocratique du Congo (ONU).

Trente ans plus tard, de nombreux génocidaires ont purgé leur peine et sont retournés vivre dans leur communauté. De ce fait, des survivants croisent quotidiennement les assassins de leurs proches. Si le Rwanda semble paisible, cette cohabitation forcée demeure complexe et soulève de nombreuses questions.

Chaque année d’avril à juillet, 100 jours de deuil national sont observés pour rendre hommage aux victimes, à travers de nombreuses commémorations dans les mémoriaux présents dans chaque ville du pays. Une période toujours difficile à traverser pour les Rwandais, alors que 20,7 % de la population soufre de troubles psychologiques et seulement 5,3 % ont accès aux soins de santé mentale.

Avec 65 % de la population rwandaise née après le génocide, la jeunesse se demande comment grandir lorsque son père, sa mère, son frère ou sa sœur a été victime ou auteur·ice d’atrocités ? Comment s’entrelacent dans le quotidien de cette génération les silences et les questions identitaires ? Celles-là même qui façonnent et traversent la société, de Kigali la capitale, vitrine du « miracle rwandais », jusque dans les collines, où vit la majorité des 13 millions de Rwandais dont 52 % vivent sous le seuil de pauvreté.

Conséquences du génocide au Rwanda, le confit dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) s’est intensifé depuis 2021, atteignant un point critique avec la prise de Goma fn janvier dernier par le groupe armé du M23. Le Lac Kivu lui, fait la frontière entre les deux pays. Il est le témoin silencieux de près de 30 ans de guerre façonnée par l’héritage du génocide.

* Ejo signife en kinyarwanda à la fois hier et demain
* Chifres : ONU

Paloma Laudet est une photojournaliste franco- suisse née en 1999 et basée à Paris. Après des études de réalisation au Maroc, elle suit une formation en photographie documentaire à l’ÉMI-CFD à Paris. Elle documente d’abord les conséquences des politiques migratoires en Europe, notamment à Calais, où elle réalise No Man’s Land, un travail sur l’impact des dispositifs anti-migrants sur l’urbanisme de la ville. Ce travail sera primé en 2022 par la Bourse du Talent et exposé à la BNF. Depuis, elle travaille entre la France et la région des Grands Lacs en Afrique, alternant projets personnels et commandes pour la presse. Elle collabore notamment avec Le Monde, Libération, The Globe and Mail, et Le Temps. Elle intègre le collectif Item en 2022, à la suite du programme de mentorat. Pour elle, la photographie est un moyen de témoigner des questions sociales, environnementales et humaines que traverse notre société, afn de ne jamais laisser s’installer l’indiférence.

Dates

16 Mai 2025 9 h 30 min - 28 Juin 2025 17 h 00 min(GMT-11:00)

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