Février, 2020

The Place of the Dry, Dry

jeu27fev12 h 00 minsam27jui19 h 00 minThe Place of the Dry, DryChloe SellsGalerie Miranda, 21 rue du Château d’Eau 75010 Paris

Détail de l'événement

Galerie Miranda est heureuse d’annoncer son exposition du printemps, des oeuvres expérimentales et uniques de Chloe Sells (née en 1976, Etas Unis), produites au lacs de sel de Makgadikgadi dans le désert du Kalahari au Botswana, où réside l’artiste.

En langue Tswana ‘Makgadikgadi’ veut dire ‘The Place of the Dry, Dry’ (‘le lieu du sec, sec’) ; l’artiste a passé des mois à parcourir les plaines arides, photographiant à la chambre le jeu de lumière projeté sur l’immense tableau du paysage.

Chloe Sells photographie avec un appareil Contax 645 et un Linhof 4×5. Elle développe elle-même ses pellicules, en chambre noire, à la main. Chacune de ses œuvres est un tirage chromogénique unique auquel elle a rajouté, en chambre noire, des couches abstraites de couleur, de lumière, de textures et de motifs. Parfois elle dessine sur ses tirages, à l’encre, à la peinture ou au feutre.

La plupart des oeuvres exposées sont au grand format d’environs 93×113 cm, également présentée seront deux superbes oeuvres au très grand format, ‘The Form’ et ‘The Nare’, produites selon le meme processus expérimental et ensuite découpées et montées en collages sculpturaux.

« Roulant vers la chaleur blanche et brulante du désert, je guettais des palmiers solitaires qui longent les rives des fleuves infidèles qui marquent le début des Makgadikgadi Salt Pans. M’engageant un sentier bien battu qui mène vers une grande savane, j’ai ensuite suivi deux lignes à peine visibles qui traçaient une route à travers les herbes épineuses, jusqu’à ce que, soudain, une rive se présente devant mes yeux. Le reflet du soleil couchant rendait l’eau opalescente et des milliers d’oiseaux remplissaient le ciel, leur chant porté à mes oreilles par la brise.

Les Makgadikgadi Salt Pans se trouvent dans le Désert du Kalahari au Botswana. Vus de l’espace, ils ressemblent à des grosses tâches blanches sur la surface de la Terre, on dirait des tâches de naissance. La première fois j’y suis venue pour voir les flamands roses, mais j’y suis retournée pour autre chose. Debout au bord de l’eau, je me suis demandée si je pouvais photographier cette beauté, tout simplement. Le critique d’art Dave Hickey écrit que « l’utilité légitime de la beauté se trouve dans sa capacité à nous réunir, en tant qu’êtres physiques et vivants, dans une relation éthique avec d’autres êtres humains dans le monde physique. »

Remplis d’eau, les Makgadikgadi Salt Pans ressemblent à un océan, mais il suffit de quelques jours seulement pour que l’eau s’évapore laissant une terre craquelée comme la peau d’un éléphant. Où que l’on regarde, la vue est identique ; on est désorienté. Pas loin il y a des lions du Kalahari, à moins qu’ils ne soient tout près, cachés, dorés dans les herbes dorées.

À chaque visite aux Makgadikgadi Salt Pans, une vista panoramique et kaléidoscopique s’offre à moi, vista que j’ai interprétée pendant des jours de prises de vues photographiques et, ensuite, des mois passés en chambre noire. Photographier un même lieu de manière répété m’a permis de méditer sur les questions de l’infini, en moi et à l’extérieur.

Dans l’obscurité de la chambre noire, le silence est palpable et, en manipulant les règles de la chimie photographique, image et imagination se confondent. Le processus de tirage est à la fois réfléchi et spontané; malgré un espace réduit, le travail est physique. La répétition permet un mouvement d’aller-retour entre temps et mémoire ; la couleur exprime l’émotion. Les textures surimposées retracent les contours géographiques ; les bords irréguliers des tirages, coupés dans l’obscurité à partir de rouleaux de papier de 50m de long, rappelle que notre vision du monde n’est pas rectangulaire, symétrique. À certaines images j’apporte une couche supplémentaire d’expression en encre, peinture et feutre. Chaque image est un jeu entre ce qui est fixe et ce qui est en mouvement; chaque œuvre est unique. »

Le livre d’artiste SWAMP (ed. Gost Books, 2016) réunit l’ensemble de ce travail.

Dates

Février 27 (Jeudi) 12 h 00 min - Juin 27 (Samedi) 19 h 00 min(GMT+00:00)

Galerie Miranda21 rue du Château d’Eau 75010 ParisOuvert du mardi au samedi de 12h à 19h ou sur rendez-vous