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PhotoPortfolio Les étendues intermédiaires, les images subliminales de Caroline Henry La Rédaction12 janvier 2024 Partager Partager Temps de lecture estimé : 4minsPour la première publication de portfolios de l’année, nous avons choisi de partager avec vous la série Les étendues intermédiaires de la photographe Caroline Henry. Un travail qui vient figer des paysages recomposés par technique de surimpression. Elle nous révèle ainsi un territoire qui n’existe qu’à travers les clichés bruts pris par un petit appareil argentique rudimentaire. Des images qui prennent vie sur un support composé de fibres naturelles de chanvre et de coton, profond et subtile. Cette rubrique est la vôtre, si vous souhaitez soumettre votre travail, envoyez nous vos séries ! Au creux de l’espace qui se cache entre deux images gît une substance discrète, invisible à l’oeil nu, imaginaire, que la photographie argentique révèle. L’inconscient optique de Walter Benjamin, ce qui est révélé par l’appareil mais que l’oeil ne perçoit pas ? Avec un appareil brut, un jouet, sans aucun réglage, c’est le corps qui prend naturellement les commandes. Un geste, et tout le spectre visible se concentre dans la brume d’une spontanéité. La part visuelle et intentionnelle se détachent. On rejoint les plages du ressenti. Ces images réalisées à la prise de vue, sur le négatif, en deux, trois ou quatre déclics, se fient aux éléments, à la matière, au hasard d’une déambulation. Elles superposent les expériences, les couches de mémoire et glissent grâce aux ressorts de l’émulsion de l’autre côté du monde. C’est l’intervalle entre les images qui dessine de nouveaux territoires, ces étendues inédites qui interpellent l’imagination, où finalement il y a plus à projeter qu’à voir. D’abord sur le terrain des mes origines en Normandie, et maintenant en tous lieux, je cherche au-delà du visible les traces d’un paysage plus intérieur, peut-être même antérieur. Artiste plasticienne multimédia, formée à la création documentaire et au laboratoire photographique, ma pratique part de l’improvisation, passe par le corps, sa mémoire, l’écoute, devient photographies, films, installations, sons. objets. Une traduction qui puise dans les facultés du corps à lier ce qui ne peut être dit, vu ou entendu. Entourée d’artisans, j’observe tôt les gestes et deviens chocolatière. Je me confronte à la matière, ses limites. Cet apprentissage structure ma pensée. Parallèlement, je me tourne vers la danse, libère le geste et cherche dans l’improvisation un langage propre. J’apprends auprès de chorégraphes tels que Norma Claire, Georges Momboye, Elsa Wolliaston et Maki Watanabe. Fascinée par l’image en mouvement, son pouvoir sensible de narration et de suggestion, j’étudie le cinéma à l’université Paris VIII. J’y découvre quelques années plus tard le département d’anthropologie et mêle cette science humaine à ma réflexion sur l’image. Croisant ces regards, je cherche ce qui fait notre humanité. Je réalise deux films documentaires, portraits d’artiste et d’artisan, odes à la splendeur du savoir-faire et à un engagement total pour l’art et l’artisanat. Mes films Doux et amer (2006) et Un jardin pour la mer (2016) sont sélectionnés par le Mois du Documentaire, en festivals et diffusés sur la TNT. Puis je voyage au long cours en Australie, en Amérique du Sud et en Asie. Je complète ma formation avec l’apprentissage d’autres langues, d’autres usages. Ces dernières années, ma pratique renoue avec la photographie apprise en laboratoire avec l’artiste Michel Serre, la lumière ajoutée ou retenue par la main, l’image sculptée avec le temps et le contraste. Je m’initie mes créations à partir de la suspension espace-temps inédite qui n’existe qu’en photographie. Ma série d’autoportraits performés en milieu sauvage : Ce que tu vis seulement te trace, est présentée par le magazine de l’air aux Zooms 2023 du Salon de la Photo, elle remporte le prix du public. Cette même année, j’entre en résidence à la Cité des Arts pour concevoir une installation multimédia qui amplifie un dialogue entre le temps, le corps et l’espace de la ville de Paris. Je vis et travaille dans cette même ville. Website : https://www.carolinehenry.fr Instagram : https://instagram.com/cachahenry Vous êtes photographes et vous souhaitez donner de la visibilité et de la résonance à votre travail ? Notre rubrique Portfolio vous est consacrée ! Comment participer ? Pour soumettre votre travail à la rédaction, il vous suffit d’envoyer à info@9lives-magazine.com • Une série composée de 10 à 20 images. Vos fichiers doivent être en 72DPI au format JPG avec une taille en pixels de 2500 pixels dans la plus grande partie de l’image ; • Des légendes (si il y a) ; • Un texte de présentation de votre série (pas de format maximum ou minimum) ; • Une courte biographie avec les coordonnées que vous souhaitez rendre public (site web, email, réseaux sociaux…) Favori1 Article précédent Cedric Martigny est le lauréat du Prix International GLAZ – Séoul 2024 Article suivant Ça s’est passé un 15 janvier : la mort de la photographe Thérèse Bonney La Rédaction9 Lives magazine vous accompagne au quotidien dans le monde de la photographie et de l'Image.
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