Novembre, 2019

Tall Tales

mar26nov(nov 26)14 h 00 min2020jeu20fev(fev 20)19 h 00 minTall TalesHally PancerGalerie Madé, 30 rue Mazarine 75006 Paris

Détail de l'événement

Sortir de la série photographique. Oser une écriture visuelle allusive mais consciente du réel. S’affranchir de toute obligation d’unité de temps, de lieu, de contexte.
C’est ce qu’expérimente et nous propose Hally Pancer, photographe américano-israélienne. En piochant dans ses archives photographiques, en faisant exploser les catégories, en mélangeant images spontanées et intimes avec d’autres plus réfléchies et construites, elle nous propose un voyage, ou plutôt la possibilité de voyages multiples. Et c’est ce possible qui donne à ces petites histoires en trois images toute leur richesse.
En effet, en trois images associées selon différents critères, Hally Pancer nous invite à plonger dans une suite de « haïkus occidentaux ». Elle n’impose rien, préférant les indices, les signes, les émotions, à une narration appuyée ou à une anecdote soulignée.
Hally Pancer suggère. Elle nous offre bien sur sa propre expérience, mais nous laisse aussi faire le chemin, le nôtre, dans ses images. Et prendre la distance nécessaire pour éprouver.
Une lecture onirique est souvent proposée dans l’association des trois photographies, mais une oscillation est permise, entre reportage, constructions ou divagations émotionnelles.
Il est remarquable de justement noter à quel point les émotions se télescopent ou s’harmonisent au sein de chaque triptyque. Associées entre elle autour de souvenirs personnels, de moments de vie heureux ou moins heureux – car souvent plane une légère inquiétude, un indétermination – elles deviennent des moments de vie. D’autres vies ? Et lorsque que leur proximité est chromique ou visuelle, ces petites histoires peuvent nous cueillir sur le terrain de l’étrange, de la fiction, de la cinématographie.
Si l’on reconnaît dans un premier temps les lieux, les villes, les pays, les situations, peu à peu la photographe nous incite délicatement à visiter une autre contrée imaginaire, sans jamais oublier les signes du réel. Elle nous invite à ressentir l’étrangeté du quotidien.
« L’américanité » du regard d’Hally Pancer est présent dans sa manière d’envisager, notamment, le territoire et les villes françaises et européennes, mais en mêlant des images se son Amérique, elle nous raconte l’histoire d’un pays intime, qu’elle invente et où elle nous invite.
Le titre de chaque triptyque est presque lacunaire, permettant là aussi une interprétation, un périple, un rêve. Il est le quatrième indice de ces histoires courtes. A nous de l’associer à notre lecture visuelle, à l’émotion de celle-ci.
Chacune de ces petites chroniques est autonome et pourtant l’on sent bien au final que c’est un même univers que nous propose de visiter Hally Pancer. A nous de faire le lien entre chacune d’entre elles, de relier tel chapitre à tel autre pour au final écrire notre propre roman, surement comme elle a écrit le sien.
L’homogénéité des couleurs fait aussi le lien entre toutes ces images, entre toutes ces histoires. Les couleurs semblent toutes atténuées, dépouillées de leur possible trivialité, et en nuancent toujours l’humour, la noirceur ou le mystère. Ces dernières basculent parfois même dans un « non-sense » tout anglo-saxon.
Il faut lâcher prise face aux histoires courtes d’Hally Pancer. Les apprécier une à une mais aussi les additionner. Laisser voyager ses idées, ses émotions. Se laisser envahir par ce léger et troublant vertige poétique.

Hally Pancer est née en 1961 et a grandi à New York. Américano-israélinne, elle a étudié la littérature au Bennington College, finissant ses études à la Parsons School of Design où elle a obtenu son BFA en photographie.
En 1988 après avoir reçu son MFA de l’Université de Yale et accompli un travail d’envergure sur les Etats-Unis, elle part en Israël où elle a continue son travail photographique et devient professeur de photographie à la Bezalel Academy of Art and Design à Jerusalem, au Hadassa College of Art and Design à Haifa et à la Kalisher School of Art à Tel Aviv. Mettant à profit sa présence dans la région, elle réalise de nombreux projets documentaires et sociaux pour sensibiliser l’opinion publique sur le processus de paix au Moyen-Orient.
De 1988 à 1993 elle voyage du nord au sud d’Israël pour sa série de portraits intitulée « Some Arabs and some Jews ». Ce travail est exposé dans tout le pays, avec Amanoot La’am, tant aux populations arabes qu’israéliennes.
De 1994 à 1997 elle a travaillé sur le projet « Le Golan », une série de paysages sur ce territoire contesté au nord d’Israël. Ce travail est exposé au Musée d’Israël à Jérusalem en 1997. Son projet « Beyond Borders » (1995-2001) fait référence, réunissant étudiants israéliens et palestiniens dans un projet commun, utilisant la photographie comme un médiateur. Les fruits de ce projet sont exposés dans diverses zones de conflits, de Belfast à Belgrade, en passant par Dublin, jusqu’à Jérusalem et Gaza.
« Beyond Borders » est également présentée dans plusieurs villes aux États-Unis et en Europe.
De 1991 à 2005, en parallèle à ses projets documentaires, elle consacre à sa famille un projet personnel intitulé « Lifelike ».
En 2001 elle s’intalle à Paris où elle enseigne la photographie à la Parsons School of Design et également à l’Ecole Supérieure d’Art et de Design (ESAD) à Amiens et au CEA- Campus Global à Paris.En septembre 2011 elle devient professeure associée à Sciences Politiques, à Paris.
Son travail a été exposé au Musée d’Art Moderne (MoMA) à New York, au Musée d’Israël à Jérusalem et au Jeu de Paume à Paris.
Ses photographies font partie de plusieurs collections privés internationales.

Dates

26 Novembre 2019 14 h 00 min - 20 Février 2020 19 h 00 min(GMT+00:00)

Galerie Madé

30 rue Mazarine 75006 ParisDu mardi au samedi de 14h à 19h

Galerie Madé

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