Octobre, 2020

BKK

sam31oct(oct 31)11 h 00 minven18déc(déc 18)17 h 00 minBKKYan MorvanEspace JB, 32 rue des Noirettes studio 526 Carouge 1227 Switzerland

Détail de l'événement

En 1979, Yan Morvan part à Bangkok pour une aventure mouvementée de cinq mois. Bien loin de l’opulence des quartiers riches du centre ville, il s’immisce au sein de la banlieue de la capitale et fréquente les marginaux de cette société. Il part à la rencontre des prostituées des quartiers chauds, découvrant l’univers des bars, de la rue grouillant de monde. Ses photographies sont le témoignage nocturne de cette vie faite d’alcool, de sexe et de drogue. A travers cette représentation des corps abîmés et fatigués des prostituées avec qui Yan Morvan a instauré une complicité et à travers l’illustration de ce microcosme, Yan Morvan raconte d’une manière très vivante, sous forme d’un journal intime, une partie de la société thaïlandaise de cette époque.

Yan Morvan est né à Paris en 1954. En 1974, il publie sa première photographie dans le quotidien Libération. Jusqu’en 1976, il collabore à l’agence Fotolib de Libération, puis à l’agence Norma. La même année, paraît son premier livre sur les rockers, Le Cuir et le Baston. 

De 1980 à 1988, il rejoint l’agence Sipa et devient correspondant permanent de l’hebdomadaire américain Newsweek, pour lequel il couvre les principaux conflits : Iran-Irak, Liban, Irlande du Nord, chute du mur de Berlin, Rwanda, Kosovo, Afghanistan, Cambodge, Sri-Lanka…
Ses reportages de guerre lui ont valu une mention pour le prix Robert Capa, pour son travail au Liban en 1983, deux prix du World Press Photo en 1984 et de nombreuses récompenses décernées par les écoles de journalisme américaines.
Yan Morvan a collaboré avec les plus grands journaux internationaux et de nombreuses publications sont parues sur son travail.

Dès les années 1970, l’engagement total de Yan Morvan dans le témoignage social révèle son exceptionnelle présence au monde. Dans le feu de l’action, il travaille à l’instinct, en prise directe, au flash, sans être sidéré, même s’il reconnaîtra, bien plus tard, que “l’enfer lui est passé dessus“.
Yan Morvan, imprégné des lectures de Shakespeare, Kafka et Hérodote, documente l’âge d’or de la culture pop, mais aussi le phénomène des tribus urbaines, le début du malaise social né du déracinement. “Je sentais, dit-il, qu’il s’agissait là des signes avant-coureurs du chaos urbain et de la désintégration sociale à laquelle nous assistons aujourd’hui “.

Cette façon, si contemporaine, de contextualiser l’action, de documenter le hors champs, passant du noir et blanc à la couleur, intégrant émotion et poésie, est rare. La presse française et internationale ne s’y trompe pas et publie alors les images de ce photographe majeur de la scène française.
Dès ses débuts, il couvre tout le champ de la photographie, des guerres (Irlande du Nord, Iran/Irak, Liban, Rwanda, Kosovo…) au portrait, au paysage, au document. Transcendant les frontières entre genres, dynamitant tabous et interdits, il est à l’aise auprès des gens de conviction, qu’ils se trouvent dans le lumpen, ou chez les riches, qu’ils soient victimes de guerre ou accidentés de la route, Punks anglais ou Thatcheristes. Il utilise toutes les techniques à sa disposition, du noir et blanc argentique au splendide cibachrome couleur, du Leica 24 x 36 à la chambre Deardorff. […]

Magali Jauffret

Dates

Octobre 31 (Samedi) 11 h 00 min - Décembre 18 (Vendredi) 17 h 00 min(GMT+00:00)