Octobre, 2021

Esprit Urbain

jeu28oct(oct 28)12 h 00 minven24déc(déc 24)19 h 00 minEsprit UrbainExposition collectiveGalerie Esther Woerdehoff, 36 rue Falguière, 75015 Paris

Détail de l'événement

L’Exposition Esprit Urbain vous plonge dans les villes à hauteur de leurs habitants au travers du regard de vingt artistes des années 1950 à aujourd’hui.

« La ville existe en masse et se disperse en grains, en gramen, mais ce qui lève et relève ces grains, les bat, les fait tournoyer, c’est la palpitation lumineuse des êtres qui la parcourent, ce sont les parcours eux-mêmes. »

Jean-Christophe Bailly
Chacune des œuvres de l’exposition « Esprit urbain » est l’un de ces grains dont parle Jean-Christophe Bailly. Un réceptacle de potentialités en germe, qui sont autant d’expériences de la ville prêtes à éclore.
À travers les œuvres de vingt-et-un artistes, cette exposition pose la question de ce qu’est la « vie » d’une ville. Qu’elle soit panoramique ou parcellaire, l’image de l’espace urbain est constamment investie d’une charge vitale, même quand l’humain s’y soustrait.
La ville est un corps, avec son système nerveux et ses membres, qui, comme chaque être, est parcouru par l’étonnant paradoxe d’être habité par la stabilité et la mouvance, l’identité et le changement. Elle est pluralité, communauté de destins et soumise aux aléas des vies qui l’habitent.
C’est dans cette confrontation à cet autre qu’est l’espace urbain que s’inscrivent les œuvres exposées. Qu’elle soit décor ou sujet de l’œuvre, la ville est cette masse aux contours flous et insaisissables à laquelle nous sommes confrontés, y compris les non citadins. Car la ville contemporaine déborde et ne cesse de se propager selon une logique agglutinante.
Le parcours de l’exposition « Esprit urbain » s’articule ainsi autour d’œuvres qui saisissent les différentes façons d’être d’une ville. De Beyrouth, à New York, en passant par Paris, Séoul et Alger, les villes se racontent et nous font entrevoir ce qui les anime.
La ville devient ainsi un terrain de jeu pour adolescents frondeurs, sous l’objectif de Stephen Shames à New York, et pour de jeunes enfants immortalisés par Édouard Boubat dans un jardin parisien.
Elle fait rêver en grand lorsqu’elle est contemplée avec grâce par Louis Stettner.
D’autres fois, elle est dans l’attente, en retrait, laissant ses habitants surgir timidement de l’opacité urbaine, à l’image des scènes de rue capturées par Chervine.
Dans les œuvres de Dinah Diwan, la ville est cette-fois bricolée et adopte les contours d’une cartographie émotionnelle.
Donner la possibilité à la ville de se raconter signifie également laisser s’exprimer sa confrontation avec la radicalité de l’architecture. Qu’ils deviennent des motifs picturaux chez Stéphane Couturier et Youcef Krache, ou qu’ils dentellent le ciel et le le bitume chez Jason Langer et Algimantas Kezys, les bâtiments construisent la syntaxe de l’espace urbain.
D’autres artistes, à l’instar de Kourtney Roy et Michael von Graffenried, ont souhaité montrer la ville comme le théâtre de situations absurdes, dans lesquelles l’humain est en décalage avec l’urbanité qui l’entoure.
L’entrée dans ce qui fait palpiter une ville peut aussi se faire à l’échelle de fenêtres ou de grandes baies vitrées, comme c’est le cas dans les images voyeuristes de Gail Halbert Halaban.
L’image d’une ville peut aussi montrer ce qui ne se voit pas, comme lorsque Thierry Cohen saisit la pollution lumineuse qui masque les étoiles au-dessus de Paris.
D’autres fois, la ville laisse entrevoir la possibilité d’une fuite. Ces quelques instants suspendus, comme le montre Arthur Tress, semblent alors nous dire qu’il est possible d’échapper à son tumulte.

– Elisa Bernard

Avec : Bruno Barbey, Edouard Boubat, Chervine, Thierry Cohen, Stéphane Couturier, Dinah Diwan, Jérôme Dubois, Michael von Graffenried, Gail Albert Halaban, Léon Herschtritt, Simone Kappeler, Aligmantas Kezys, Thomas Klotz, Youcef Krache, Jason Langer, Kourtney Roy, Stephen Shames, Takeshi Shikama, Louis Stettner & Arthur Tress.

Photo : Manhole © Kourtney Roy

Dates

Octobre 28 (Jeudi) 23 h 00 min - Décembre 24 (Vendredi) 6 h 00 min(GMT-11:00)

Galerie Esther Woerdehoff36 rue Falguière, 75015 ParisOuvert du mercredi au samedi, de 12h à 19h