Septembre, 2021

Intérieur Jour

sam04sep(sep 4)10 h 00 minsam16oct(oct 16)19 h 00 minIntérieur JourRobert Mapplethorpe Galerie Thaddaeus Ropac, 7 Rue Debelleyme, 75003 Paris

Détail de l'événement

S’inscrivant dans un cycle d’expositions qui vise à redécouvrir un aspect méconnu de l’oeuvre de Robert Mapplethorpe, la galerie Thaddaeus Ropac a le plaisir d’inviter Jean-Marc Bustamante à exprimer son regard personnel sur le photographe américain. A travers une sélection d’oeuvres qui explorent une facette plus intime de son travail, Intérieur Jour met l’accent sur une approche délicate et pudique du modèle photographique.

Posés sur deux tablettes qui parcourent la galerie du deuxième étage sur toute sa longueur, un ensemble de portraits aux formats variés composent un accrochage qui rappelle la sphère domestique, comme un album de famille aux visages familiers.

“Ce sont ces instants que j’ai réuni dans un espace intime de la galerie. Le spectateur devient le destinataire, la partie prenante, le protecteur de cette intimité créée par l’artiste pour des oeuvres rares et intemporelles, empreintes d’une grande humanité.” — Jean-Marc Bustamante

Le choix n’est pas lié à l’identité des personnes mais davantage à la communauté qu’elles constituent et qui, par sa diversité, dessine un portrait en creux de l’artiste. Certaines appartiennent à une élite socio-culturelle, d’autres arpentent le milieu underground new-yorkais et puis il y a les enfants des uns et des autres. Toutes sont marquées par une forme de décontraction et par un jeu de lumière qui souligne leur humanité. Davantage que la beauté sculpturale des corps athlétiques qui a si souvent été mise en avant, il s’agit ici de laisser parler la détermination d’un regard, la fragilité d’un moment, la rêverie.

De sa pratique elle-même nourrie par la photographie, Jean-Marc Bustamante élabore ainsi une réflexion sur la dé-hiérarchisation de l’image qui vient déjouer ce que l’on connaît déjà de Mapplethorpe, de sa recherche de la perfection, de son obsession pour “la belle image.” Des photographies d’espace vide traversé par la lumière accompagnent cette galerie de portraits comme des contrechamps qui introduisent une absence, un écran. Ces vues d’intérieurs dans lesquelles rien n’est donné à voir si ce n’est l’architecture même de l’espace à travers la diffusion de la lumière sont autant d’invitations à développer son regard de spectateur.

Photographiés dans leur espace domestique intime, les portraits d’adultes révèlent une vulnérabilité, loin de la tension dramatique des portraits réalisés en studio. Assise sur son canapé, Stella Astor (1976) porte un regard défiant vers l’objectif tandis que le portrait de Francesca Thyssen (1981) est fixé dans un instant d’abandon. Mapplethorpe était convaincu qu’il devait avoir le consentement des personnes qu’il photographiait et a déclaré un jour que les enfants étaient le sujet le plus difficile à photographier : “vous ne pouvez pas les contrôler. Ils ne font jamais ce que vous voulez qu’ils fassent.” Ceux-ci étaient pour la plupart des enfants d’amis comme Sarabelle Miller, la fille du galeriste Robert Miller ou encore la nièce de Milton Moore, l’un de ses modèles favoris. Ces images capturent leur innocence mais aussi leur sens de l’espièglerie et leur assurance.

Dates

Septembre 4 (Samedi) 21 h 00 min - Octobre 16 (Samedi) 6 h 00 min(GMT-11:00)