Janvier, 2020

Ruines particulaires

jeu23jan(jan 23)9 h 00 minsam04avr(avr 4)18 h 00 minRuines particulairesThibault BrunetLa Capsule, Centre culturel André Malraux, 10, avenue Francis de Pressensé 93350 Le Bourget

Détail de l'événement

Thibault Brunet pratique une forme de ralentissement en prenant le temps d’assembler les images de lieux dont on ne sait plus très bien s’ils existent encore en l’état où il nous les présente. Usant d’un procédé de photogrammétrie, l’artiste se saisit des regards d’autrui en observant des territoires en ruine avec la plus grande des attentions. Il explore ses représentations tridimensionnelles qui sont la somme des images glanées en ligne quand ce ne sont pas elles, sérendipité oblige, qui se sont imposées à lui. Les scrutant sous tous les angles de vue possibles, il n’en privilégie qu’un seul par image.

Ses images de particules aux infinies variations échappent aux catégories car elles ne sont plus véritablement de nature photographique.

Les ruines de Thibault Brunet sont inévitablement susceptibles de retourner là d’où elles proviennent. C’est-à-dire au sein du flux circulant de centres de données en navigateurs Internet. Elles pourraient, un jour peut-être, croiser celles dont elles sont les conséquences par la fusion comme elles pourraient tout autant croiser les regards de celles ou ceux qui, pratiquant la guerre, la communication, l’information ou le tourisme ont capturé tant de scènes au Moyen Orient. C’est pourquoi les ruines de Thibault Brunet nous sont si familières.

Extrait du texte de Dominique Moulon pour La Capsule et la Biennale Némo.

Les vues de la série ont été réalisées à partir des vidéos proposées par le navigateur YouTube, Thibault Brunet les a triées afin de ne retenir que celles provenant d’organes de presse, traduites en JPEG, puis modélisées en 3D. La « boîte noire » du logiciel code le réel en données chiffrées et agence les ruines d’Alep ou de Damas sous la forme d’un monde-maquette, à mi-chemin entre le jeu vidéo et la restitution muséographique. Ces miniatures paraissent tout à la fois déréalisées et, paradoxalement, recorporalisées par la simulation. L’objet semble circonscrit par une enveloppe charnelle, dont la couleur sable des briques et les parpaings gris-bleus des bâtiments évoquent une peau meurtrie. Ces membranes quasi organiques et closes sur elles-mêmes recouvrent dès lors leur fonction de boîtes noires, en conservant la trace mémorielle des désastres de la guerre.

Extrait du texte de Marion Zilio « De la kill-box à la boite noire »

Dates

Janvier 23 (Jeudi) 9 h 00 min - Avril 4 (Samedi) 18 h 00 min(GMT+00:00)

La Capsule, Centre culturel André Malraux10, avenue Francis de Pressensé 93350 Le BourgetGalerie ouverte du lundi au vendredi de 9h à 12h00 et de 13h30 à 18h, le samedi de 10 h à 13 h et de 14 h à 17 h, (fermeture les samedis pendant les vacances scolaires) Entrée libre