Juin, 2025

Samuel Hense

sam21jui(jui 21)10 h 00 mindim14sep(sep 14)18 h 30 minSamuel Hense“Île de rêve et rêves d’ailleurs”Galerie Hasy, 21 grande rue 44510 Le Pouliguen

Détail de l'événement

Photo : Wallis et Futuna, Ile Wallis, 2024/01. A 21 ans, Warrena UATINI pratique la rame avec le club A Vaka Heke. Tous les matins, elle part seule sur le lagon faire le tour des ilots du centre. Elle commence un entrainement avec l’IMPD (Insertion professionnelle par les métiers de la défense) de Wallis dans le but d’intégrer l’armée en métropole en tant qu’aide soignante. Photographie © Samuel HENSE / Hans Lucas.

Exposition présentée dans le cadre de PLEIN PHARE présentée par la Galerie HASY dans le Bois de Pouliguen.

C’est une île de carte postale. 75 km² de terres à la végétation luxuriante, entourées d’un lagon aux infinies nuances de bleu. Ici, le thermomètre descend rarement en-dessous de 25 degrés. La terre et la mer offrent de quoi nourrir quiconque sait en tirer partie. Pour peu d’avoir accès à un bateau, il est très facile de s’offrir la solitude d’une plage de sable blanc. Et si les anciens falés aux toits de feuilles de pandanus tendent à disparaître, il reste assez de chapelles encadrées de cocotiers pour trouver aux paysages un charme pittoresque. Malgré tous ces attraits, Wallis, confetti jeté au milieu du Pacifique avec ses petites sœurs Futuna et Alofi, n’accueille quasiment pas de touristes. A l’inverse, l’île ne cesse de perdre des habitants. Le dernier recensement, réalisé en 2023, y comptabilise 8 088 habitants (à peine plus de 11 000 sur l’ensemble des circonscriptions de ce Territoire d’Outre-Mer) et accuse une perte d’un quart de la population depuis 2003.

Sur l’île, les débouchés professionnels se comptent sur les doigts d’une main. Réaliser ses rêves passe par l’exil, même si cela déchire le cœur. Beaucoup iront en Nouvelle-Calédonie, où résident déjà plus de 20 000 membres de la communauté, ou en métropole, à 16 000 km du fenua, leur île natale. Le plus souvent, on part une fois le bac en poche, mais les personnes âgées aussi s’exilent, rejoignant enfants et petits-enfants. Pour les familles qui restent, leur absence a la couleur du parpaing : les maisons abandonnées par centaines, vite regagnées par la végétation, jalonnent les routes et chemins de Wallis. Certaines ont été laissées en cours de construction, attestant seulement de la propriété d’une terre.

L’avenir, c’est la jeunesse, dit-on. Ici, l’avenir ne cesse de faire ses bagages, n’aspirant qu’à une chose : quitter le soi-disant paradis, l’ennui et les idées noires, le chômage et l’isolement. Leur projet ? Étudier, s’engager dans l’armée, pratiquer un sport de compétition (le rugby, le volley, le handball…), s’installer. Le manque de débouchés n’est pas la seule raison de quitter Wallis. La République n’est pas la seule à y faire loi. Le pouvoir est partagé avec la chefferie, ou plutôt les chefferies : depuis 2005, deux rois revendiquent le titre, entraînant une profonde division sociale. Cette société patriarcale et clanique intervient dans de nombreux domaines, notamment les questions de propriété ou judiciaires, et reste attachée à des normes de bienséance d’un autre âge, héritées des missionnaires chrétiens. Un système qui pèse sur les épaules des jeunes hommes et des jeunes femmes. En compagnie des adultes, ils et elles gardent souvent la tête baissée, se contentent de peu de mots quand on les interroge.

Jeunes ou moins jeunes, une petite partie reviendront pourtant, plus ou moins rapidement, travailler dans l’administration, s’occuper des personnes âgées de la famille, ou simplement profiter du cadre confortable de leur terre natale. Faut-il avoir été ailleurs pour se sentir bien ici? « Ici, on est libre », nous répondent souvent les insulaires. En creusant, on comprend qu’il s’agit d’une liberté des petites choses : aller à la plage quand on veut, conduire sans permis, ne pas attacher sa ceinture. Et puis il y a la liberté de ne pas avoir à se soucier d’autres choses : de loyer ou de charges, puisque être né à Wallis donne droit à une terre sur laquelle bâtir sa maison comme on l’entend et qu’il n’y a ici ni cadastre ni taxes foncières ; de frais de santé puisque l’accès aux soins est entièrement gratuit.

Comment évoluera Wallis si sa population continue à baisser? Parmi les craintes de cette petite communauté, figurent la montée des prix, la perte des traditions ou encore la fermeture d’écoles et la suppression d’emplois. Depuis le COVID, quelques jeunes actifs reviennent avec des projets d’entreprises et de vie familiale. S’agit-il de cas exceptionnels ou du début de l’inversion de la tendance?

Texte Pascaline Vallée

MIEUX PRODUIRE, MIEUX DIFFUSER,

L’année 2025 a été marquée par une baisse importante des budgets dans le milieu de la culture, la galerie HASY ne fait pas exception avec 100% de baisse de la région Pays de la Loire. Déterminé à ne pas baisser les bras et convaincu de l’utilité sociale de diffuser la culture partout et pour tous, j’ai souhaité répondre d’une façon éco-responsable à l’invitation de la mairie du Pouliguen qui souhaitait depuis de nombreuses années proposer une exposition en plein air.

Éco-responsable, une responsabilité économique et écologique.

En produisant nous-même au Pouliguen tous les tirages grâce aux équipements du centre photographique HASY nous maîtrisons le procédé de production, son coût et son impact écologique. Les tirages jet d’encre pigmentaire sont réalisés sur un papier peint intissé qui se colle à l’aide d’eau, comme un timbre.

En utilisant les panneaux électoraux, mobilier déjà disponible en mairie, nous évitons d’investir dans de nouveaux supports onéreux et difficilement stockables. Expérimentons, ici dans le bois du Pouliguen, une façon originale, économique et écologique de diffuser la photographie tout en gardant une grande exigence dans le rendu et surtout en plaçant le travail des artistes en premier.

Thierry Merré Directeur

Dates

21 Juin 2025 10 h 00 min - 14 Septembre 2025 18 h 30 min(GMT-11:00)

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