Janvier, 2026

Sylvie Bonnot

sam24jan(jan 24)12 h 00 mindim22fev(fev 22)18 h 00 minSylvie BonnotLe Royaume des moustiques (2024 - en cours)hangar photo art center gallery, 18, Place du Châtelain 1050 Brussels

Détail de l'événement

La lisière amazonienne est le thêatre du Royaume des moustiques dont l’insecte est ici une métaphore poétique et féroce qui nous interroge sur notre vulnérabilité, notre présence en ces contrées équatoriales et sur notre rapport au vivant. Cette précarité des liens se traduit dans la matière des images cristallisées des «mues*» de la série.

Ce corpus photographique en cours explore notre lien fragile au vivant et à l’image photographique à travers les récits complexes, poignants et parfois paradoxaux de l’Amazonie en Guyane réunis à ce jour environ trente diptyques photographiques. Au croisement de la photographie argentique, d’une approche performative du paysage, des sujets et de l’image, ce rhizome photographique trame des fragments de récits invisibilisés, des formes précaires, les tensions entre mémoire, déracinement et coexistence avec les autres règnes dans le soulèvement cristallisé des images. À contre-courant d’une vision passée de la forêt dite « primaire » ou « vierge », cette série photographique met en lumière des récits de cohabitation, d’adaptation, de résilience.

«Je suis partie des méandres des archives militaires de l’ECPAD portant sur les personnes déracinnées par l’histoire, dans la continuité du livre L’Arbre-machine (Loco, 2024). La Guyane et sa forêt magnétique étaient une évidence pour ma série portant sur les transformations accélérées des forêts pour la Grande Commande Photo pilotée par la BnF. Aujourd’hui mon regard se porte naturellement sur celles et ceux qui vivent en lisière amazonienne pour ancrer la recherche dans la réalité des communautés comme les Hmongs ou les Cotticas, qui incarnent aujourd’hui des cosmogonies singulières. Leur ré-enracinement en lisière de forêt amazonienne nous éclaire sur les grands enjeux contemporains : crise environnementale, habitabilité de la planète, partage des ressources à l’appui de mon procédé de la « mue », un geste photographique et plasticien que j’ai inventé. Les limites physiques de l’épreuve photographique tendent vers une mise en abime et un épuisement de la matière argentique, en écho à celui des corps et des sols d’Amazonie. Ces juxtapositions rapprochent des regards, des fragments de vies, des gestes, des lianes, des oiseaux et bientôt les moustiques qui en sont les sentinelles.»

Les images rapprochées étroitement dans leur matérialité d’apparence précaires captent des pratiques culturales déracinées qui se croisent et se rejouent dans les plis de l’histoire. Le diptyque permet un équilibre délicat avec les paradoxes et les dichotomies qui ponctuent les récits de celles et ceux qui vivent là au plus prés du royaume du vivant : la forêt et dans la stratigraphie du paysage amazonien de Guyane, en écho à l’hybridité actuelle des mondes et de l’image.

Dates

24 Janvier 2026 12 h 00 min - 22 Février 2026 18 h 00 min(GMT+00:00)

hangar photo art center gallery

18, Place du Châtelain 1050 BrusselsOuvert du mardi au samedi de 12:00 à 18:00

hangar photo art center gallery

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