Octobre, 2022

Ce sud si lointain

ven21oct(oct 21)10 h 00 min2023sam07jan(jan 7)20 h 00 minCe sud si lointainGisèle FreundMaison de l’Amérique latine, 217 Boulevard Saint-Germain, 75007 Paris

Détail de l'événement

À l’automne prochain, la Maison de l’Amérique latine invite le public à un voyage sensible en Amérique latine à travers le regard et les photo – graphies de Gisèle Freund. Sous l’intitulé « Ce Sud si lointain »*, l’exposition met en valeur un patrimoine photographique de 72 images – tirages posthumes – , pour certaines inédites, réparties entre portraits de personnalités culturelles (majoritaire – ment), puis paysages, scènes de villages et de marchés, réalisées principalement entre 1941 et 1952.

Ces images révèlent la place importante qu’a occupée l’Amérique latine dans la trajectoire de la photo – graphe germano-française, renommée pour ses portraits d’écrivains du XX e siècle devenus iconiques, caractérisés par un cadrage serré et l’usage de la couleur dès 1938. Elles mettent en lumière sa constante capacité à s’intéresser non seulement à l’expression corporelle d’une personne et à son vi – sage « je n’ai jamais cessé de vouloir comprendre ce qui se trouve derrière un visage », mais aussi à « l’être humain et ce qui l’entoure », à son environnement et à sa condition. C’est en 1941 que Gisèle Freund fuyant l’occupation nazie découvre pour la première fois l’Amérique latine en émigrant à Buenos Aires où elle est accueillie par une grande figure argentine des lettres, Victoria Ocampo. Depuis la capitale argentine, elle effectuera plusieurs voyages, en Uruguay, en Patagonie, au Chili, puis de façon intermittente jusqu’aux début des années 1950, elle se rendra en Equateur, au Mexique, en Bolivie, au Pérou, au Brésil. L’Argentine et le Mexique plus particulièrement, seront sources de vibrantes émotions esthétiques et humaines, et laisseront une empreinte profonde et durable dans sa vie. Elle réalisera de nombreux reportages pour Time Magazine et Life, pour les journaux argentins La Nación et El Hogar, ou encore mexicains comme Novedades. Elle fera partie de l’agence Magnum dès sa fondation en 1947 et jusqu’en 1954.

« Ce Sud si lointain » rassemble donc pour la première fois un corpus axé en majorité sur les quelques figures marquantes du monde culturel qu’elle rencontra en Amérique latine, – et, dans une moindre mesure, en France, dans une période plus proche de nous, – sur les paysages qu’elle y découvrit, et sur des scènes de la vie du monde rural, rarement montrées auparavant. L’exposition permettra d’ apprécier pleinement le triple profil de Gisèle Freund, à la fois photographe, sociologue et journaliste. Celle-ci confiera en 1991 : « J’ai pensé que la photographie était un moyen merveilleux pour que les peuples se connaissent entre eux…J’ai cru à cette utopie : la connaissance des autres, de leurs différences, comme langage de paix entre les hommes. Ma tâche était donc, pensais-je, de participer à la paix du monde à travers la photographie.»

À propos de Gisèle Freund
Née à Berlin, Gisèle Freund (1908-2000) est issue d’une famille aisée et cultivée. Dès son jeune âge elle voue sa vie à l’art, grâce à la collection de tableaux familiale et aux musées qu’elle ar – pente en compagnie de son père . Son baccalauréat obtenu, elle recevra des mains de ce dernier un nouvel appareil photo – un Leica de poche, qui peut prendre 36 poses de suite. Elle étudie la sociologie à Francfort puis à Fribourg avec Adorno, Karl Mannheim et Norbert Elias, et parallèlement pratique activement la photographie. En 1933, face à la montée du nazisme et craignant les persécutions, elle décide de quitter l’Allemagne pour s’installer définitivement à Paris. Lorsque la guerre éclate en 1940, elle se réfugie dans la France libre, à Saint-Sozy, petit village du Lot. Fin 1941, avec l’aide d’André Malraux et de la mécène argentine Victoria Ocampo, elle parvient à embarquer du port de Bilbao à bord d’un na- vire espagnol au nom prédestiné Cabo de Bue- na Esperanza. Destination Buenos Aires. Elle découvre les côtes du nouveau monde et la majestueuse géographie de tout un continent. Entre la baie châtoyante de Rio de Janeiro – objet de l’une de ses premières photos – et les villes modernistes et trépidantes du Rio de la Plata, la promesse de vastes horizons vont venir combler sa soif de liberté…

Photo : Marché d’Otavalo, Equateur, vers 1944. Gisèle Freund ©RMN – Grand Palais/ Gisèle Freund/IMEC. Service presse – Maison de l’Amérique latine

Dates

Octobre 21 (Vendredi) 21 h 00 min - Janvier 7 (Samedi) 7 h 00 min(GMT-11:00)

Maison de l’Amérique latine217 Boulevard Saint-Germain, 75007 ParisOuvert de 10h à 20h tous les jours, de 14h à 18h le samedi et fermé le dimanche