Septembre, 2022

Exposition du Mentorat Photographique du Fonds Régnier pour la Création #02

ven09sep(sep 9)12 h 30 minven23(sep 23)18 h 30 minExposition du Mentorat Photographique du Fonds Régnier pour la Création #02Exposition CollectiveGalerie VU', 58 rue Saint-Lazare, 75009 Paris

Détail de l'événement

Pour clore la deuxième édition du Mentorat Photographique du Fonds Régnier pour la Création avec VU’, la Galerie VU’ est heureuse de présenter au grand public et aux professionnels une exposition des travaux réalisés par les cinq photographes émergents. Ils ont été sélectionnés pour leur énergie et leur talent, pour la singularité de leur approche et de leur écriture photographique.

Sous la supervision de l’équipe de VU’, Lys Arango, Charlotte Audoynaud, Louisa Ben, Souleymane Bachir Diaw et Maxime Michelet ont bénéficié d’un dispositif personnalisé et transdisciplinaire alliant accompagnement de projet par des photographes-mentors, consultations d’experts, participation à des formations du programme VU’Education, rencontres professionnelles et ateliers collectifs.

Ainsi accompagnés durant neuf mois dans le développement de leur pratique artistique et de leur visibilité, ils ont pu mener à bien leur projet : conception, développements et restitution sous forme d’exposition à la Galerie VU’.

Lys Arango — El río bajaba negro La rivière coulait noire
« Mes grands-parents se sont installés dans les Asturies, en Espagne, dans les années 1950. L’extraction du charbon y était le moteur du développement économique.
Depuis, le déclin des bassins miniers a marqué le paysage et la population. Les tours minières rouillées sont encore debout tandis que la nature récupère l’espace. Dans les villages, maisons et commerces ont fermé leurs volets. Les jeunes partent faute de perspectives d’emploi et ceux qui restent se souviennent avec nostalgie des années où la région attirait des travailleurs de toute l’Espagne.
Née à Madrid, loin de ces terres chargées du symbolisme de la lutte ouvrière, j’ai voulu retourner là où ma famille paternelle est née, pour photographier la fin d’une époque et recueillir les histoires des derniers mineurs. »

Charlotte Audoynaud — J’irai creuser la mer
« Mes oiseaux sont innocents, ils n’ont pas connu la perte, l’absence, le manque. Ils sont vie et joie, mais aussi colère et larmes. Ils sont forts et fragiles à la fois. Naufragés échoués d’un matin d’automne, ils évoluent dans un équilibre précaire, de roche en roche, de failles en creux, dans un brouhaha silencieux d’écume. Là un paysage rocheux, une plage isolée leurs servent de remparts, territoire inespéré de jeux, d’expérimentations. Ils explorent, grimpent, observent. Une falaise infranchissable, une mer infinie comme frontière, ils sont seuls au monde. Un refuge tellurique et marin, récif escarpé d’une île imaginaire où tout est à construire. Un monde auquel je n’ai plus accès. Depuis le seuil j’en sonde les contours, les strates qui se mêlent, le sable qui remonte et l’océan qui fuit… »

Louisa Ben — Yelli
« Mon père s’appelle Lahoucine. Ma mère Chantal. J’avais trois ans lors de mon premier voyage au Maroc. J’ai grandi avec l’idée que j’étais française, ce sont les autres qui m’ont renvoyée à cette double appartenance. En France je ne suis pas totalement d’ici, au Maroc pas totalement de là-bas. En grandissant, j’ai voulu comprendre d’où je venais. Là-bas, j’ai rencontré de jeunes femmes de ma génération, qui auraient pu être des soeurs, des cousines ou des amies. En France, j’ai rencontré de jeunes immigrées ou descendantes d’immigrés, avec qui j’ai eu la sensation de partager une partie de mon histoire.
J’ai rassemblé ces deux jeunesses lointaines et proches à la fois. »

Souleymane Bachir Diaw — Sutura, la voix silencieuse des hommes
« Le masculin m’est toujours apparu comme une contradiction, un entre-deux impossible entre une façade rigide et un coeur flou, expressif peut-être mais qui semble peu accessible. Entre « homme » et « fort », il y a (très souvent) une relation d’équivalence, presque tautologique.
Le mot wolof sutura renvoie à une vertu de discrétion, impliquant de « sauver les apparences ». Elle s’applique à tous. Le vêtement semble révéler cette ambivalence de la masculinité. Là où j’ai grandi et ailleurs, il est un moyen privilégié de s’annoncer et de se représenter. Cependant, j’ai le sentiment que le vêtement masculin n’a pas vocation à raconter les nuances de sa vie (sensible). Je les recrée donc en mettant en scène hommes et femmes, objets et vêtements.
Leur versatilité est l’étoffe de mon travail. En oubliant de rappeler la force et la virilité, le vêtement prend de plus en plus de place. Il finit par se personnifier, par exprimer des sentiments. »

Maxime Michelet — Mes soeurs et mes frères
« Dans les albums de familles, les premières photos, épreuves et preuves de nos existences, ne nous racontent pas seuls… Nus au bain, sous le sapin, sur le sable, portraits endimanchés, elles nous mettent en scène aux côtés de celles et ceux qui partagent, par l’intime et par l’âge, notre monde. Mes soeurs et mes frères recrée quelques-uns des moments, bêtises ou sacrements qui font la vie des fratries. Du repas au jeu, du jardin au canapé, du rire au deuil, les temps complices ou solennels renaissent sous forme de tableaux exaltant la fraternité et la sororité.
La conjonction de ces multiples scénettes dessine alors un monde : un monde de sangs liés, de rivaux pourtant alliés, de nos derniers soutiens, parce qu’ils étaient là les premiers.
A chaque fratrie, sa mise en scène capable de symboliser les liens singuliers qui les unissent. »

Photo © Maxime Michelet

Dates

9 (Vendredi) 12 h 30 min - 23 (Vendredi) 18 h 30 min(GMT-11:00)

Galerie VU'58 rue Saint-Lazare, 75009 ParisOuverte au public du mercredi au vendredi de 12h30 à 18h30. Sur rendez-vous les autres jours.