Juillet, 2020

Les flots écoulés ne reviennent pas à la source

mer15jul(jul 15)10 h 00 mindim29nov(nov 29)18 h 00 minLes flots écoulés ne reviennent pas à la sourceRegards de photographes sur la rivière en ChineAbbaye de Jumièges, 24 Rue Guillaume le Conquérant, 76480 Jumièges

Détail de l'événement

En écho au site de l’Abbaye de Jumièges, au bord de la Seine, l’exposition de photographie « Les flots écoulés ne reviennent pas à la source »* donne à voir le regard de treize artistes contemporains sur la rivière en Chine.

De l’héritage d’une tradition picturale chinoise où un paysage idéalisé semble suspendu dans le temps (peinture de « montagne et d’eau ») aux accélérations de la modernité et leurs conséquences sur la nature et l’environnement, en passant par des récits visuels reprenant à leur compte sa puissance évocatrice, la rivière a constitué ces vingt dernières années un motif d’inspiration récurrent pour les photographes, Chinois ou venus photographier en Chine.

« Les flots écoulés ne reviennent pas à la source. Regards de photographes sur la rivière en Chine » est une exposition conçue par Victoria Jonathan avec la complicité de Bérénice Angremy (anciennes directrices du festival photographique chinois Jimei x Arles, fondatrices de l’agence culturelle franco-chinoise Doors) pour l’Abbaye de Jumièges dans le cadre du festival Normandie Impressionniste 2020.
Produit par l’agence Doors, le projet a été réalisé grâce au soutien du Département de la Seine-Maritime.
Un catalogue (bilingue français-chinois) de l’exposition, réunissant reproductions des œuvres exposées et entretiens exclusifs avec les artistes, sera publié par Bandini Books et disponible à la vente à partir du 15 juillet.
Des actions de médiation culturelle liées au thème de l’exposition (rencontres, conférences, visites contées, ateliers jeune public) auront lieu à l’automne 2020, notamment dans le cadre du festival littéraire Terres de Paroles qui se tiendra en Seine-Maritime du 2 au 22 octobre (programme disponible sur www.terresdeparoles.com).

Proposant, à travers le travail de treize artistes autour de la rivière en Chine, une réflexion sur les rapports de l’homme à la nature et de la photographie au temps, l’exposition s’articule autour de trois axes.

Le paysage et sa contemplation
Le mythique fleuve Yangtsé (Yangzi dans sa transcription modernisée, ou Long Fleuve) et le fleuve Jaune, les deux plus grands cours d’eau du pays, ont inspiré de nombreuses œuvres aux poètes, peintres et calligraphes chinois. Dans la tradition esthétique chinoise, le fleuve constitue un élément du shanshui (montagne-eau), un type de paysage naturel codifié en peinture et en littérature, célébrant l’harmonie entre l’homme et le monde. Dans la lignée des peintres classiques et des débuts de la photographie chinoise, des artistes photographient la rivière en Chine aujourd’hui, en s’inspirant de préceptes et de textes traditionnels. En résultent des images empreintes de sérénité où les hommes semblent accompagner et contempler le mouvement d’une nature en constante mutation.

La rivière, témoin des accélérations de l’histoire
Fait majeur de la deuxième moitié du 20e siècle, l’industrialisation et l’urbanisation transforment le pays, et impriment durablement leur trace sur l’environnement et le climat. Les titanesques travaux du barrage des Trois Gorges, édifié entre 1994 et 2009 d’après une idée de Mao lancée dans les années 1950, pour endiguer les inondations et crues meurtrières du Yangzi, ont permis de créer la plus grande centrale hydro-électrique du monde. Près de 2 millions d’habitants sont déplacés, tandis que 1300 sites historiques et archéologiques, 15 villes et 116 villages sont engloutis. Lacs asséchés, pollution, glissements de terrain… les conséquences environnementales sont nombreuses. Chongqing, municipalité de 32 millions d’habitants (dont 70 % de ruraux) qui couvre le site de la retenue, bénéficie des effets du barrage : c’est le plus grand centre industriel et commercial du sud-ouest.
Arpentant les rivières du pays, tout le long de leur trajet ou sur quelques tronçons, de nombreux photographes documentent les effets de la modernisation sur le paysage, l’environnement et la société chinois.

Récits-fleuves
Lieu mythologique, poétique, historique, la rivière inspire aux jeunes artistes contemporains des récits visuels nourris par sa puissance évocatrice. Du voyage initiatique déclenché par le roman à la mise en scène de soi, en passant par une nouvelle quête de sens et de beauté au milieu du chaos, la rivière est prétexte à des fictions, souvent autobiographiques, où la réalité nourrit un imaginaire travaillé par des interrogations sur l’identité, l’histoire et le paysage chinois. Contours et couleurs nimbés d’un brouillard de pollution, apparitions inattendues dans des endroits abandonnés et fantomatiques, personnages en transit, confèrent à ces images une poésie presque surréaliste. L’impact de l’homme sur des paysages en pleine mutation cohabite étrangement avec l’image statique du fleuve.

* Vers extrait de « Chanson des têtes blanches », poème de Li Bai (701-761)

Artistes exposés : Yang Yongliang, Sui Taca, Luo Dan, Michael Cherney, Edward Burtynsky, Zhuang Hui, Chen Qiulin, Mu Ge, Liu Ke, Jia Zhangke, Zhang Xiao, Chen Ronghui, Zhang Kechun.

Photo : Chen Qiulin, The Garden, 2007

Dates

Juillet 15 (Mercredi) 10 h 00 min - Novembre 29 (Dimanche) 18 h 00 min(GMT+00:00)

Abbaye de Jumièges24 Rue Guillaume le Conquérant, 76480 JumiègesJusqu’au 15 septembre : tous les jours de 10h à 13h et de 14h à 18h. À partir du 16 septembre : de 10h à 12h30 et de 14h30 à 17h Plein tarif : 7,50€ / Tarif réduit : 5,50€