Mai, 2019

Laure Winants

sam25mai(mai 25)10 h 00 mindim22sep(sep 22)18 h 00 minLaure WinantsTanya Habjouqa / Francesco Zizola / Pep BonetLe Musée de la Photographie Centre d´art contemporain de la Fédération Wallonie-Bruxelles, 11 Avenue Paul Pastur, 6032 Mont-sur-Marchienne, Belgique

Détail de l'événement

Dans le cadre de leur partenariat, Le Soir et le Musée de la Photographie ont lancé la Galerie du Soir. Parallèlement à chaque nouvelle grande exposition du Musée, la Galerie du Soir présente un jeune artiste à découvrir. Un pari sur l´avenir décliné en quatre volets : un accrochage réduit mais significatif au Musée, un portfolio dans la revue Photographie Ouverte, une présentation du photographe dans les pages du Soir et une sélection de son travail sur le site www.lesoir.be.
Pour cette nouvelle édition de la Galerie du Soir, notre choix s´est porté sur Laure Winants.
Née à Spa, Laure Winants associe très tôt le plaisir de la photographie à celui des longues promenades dans les Hautes Fagnes. Son père, photographe et peintre, l’emmène dans ses pérégrinations. « On m’a mis un petit appareil analogique dans les mains pour la première fois lors de ma première communion. Ou quelque chose de ce genre. Ensuite, petite, j’accompagnais mon père dans toutes les expositions. J’avais mon petit carnet de notes où j’écrivais des impressions, des noms. Je demandais aux artistes de me faire un petit dessin. »
Déjà, la photographie la captive. « J’ai suivi des cours du soir à l’académie à Spa, en photo, en dessin… Après j’ai eu l’occasion de bouger un peu et l’appareil photo était toujours un bon compagnon. »
Au moment de se choisir un avenir, elle se tourne vers l’IHECS qui n’est pourtant pas une école de photographie mais où les études de communication comportent un important volet photographique. « J’aimais bien la photo mais aussi la vidéo, le côté recherche d’informations. Donc le côté pluridisciplinaire de l’Ihecs me convenait.
On y prête attention aux singularités de chacun. On nous pousse à développer notre regard. » Elle approfondit ainsi sa pratique photo en se confrontant notamment au reportage, au documentaire. Pourtant, elle cherche encore autre chose.
« A la sortie de l’Ihecs, je me suis inscrite au Kask à Gand. J’avais envie d’aller vers un doctorat et vers la recherche pour développer davantage ma pratique. Il me semblait que j’avais encore besoin de la développer dans une structure. Au Kask, il y avait notamment des gens comme Dirk Braeckman et d’autres que j’admire qui sont professeurs invités. » Elle n’y reste qu’un an avant de se lancer dans son travail actuel.
Un étonnant croisement entre démarches artistique et scientifique. « Je fréquente beaucoup les scientifiques. Je suis assez fascinée par leur démarche, particulièrement ceux qui ont un petit côté professeur Tournesol. Je me suis rendu compte que, comme les artistes, bon nombre d’entre eux partait d’une démarche intuitive. »
Son travail se développe alors autour de la nature, les volcans, les étoiles… « C’est toujours lié à la nature, à l’environnement, à l’engagement aussi. Et puis au temps et à l’espace. Je contacte des scientifiques et je les suis dans leurs déplacements.
Pour étudier les volcans, il faut se déplacer. Et ça prend du temps. C’est tout cela qui m’intéresse : la rencontre, l’image qui se construit avec le temps. »
Pour rendre cela au mieux, elle travaille essentiellement en argentique avant d’imprimer ses images en photogravure. Une technique complexe que peu de jeunes photographes abordent aujourd’hui. « C’est une recherche en cours. Un travail sur le temps comme tout travail de recherche. J’essaie de créer un dialogue entre le fond et la forme. Il y a une recherche de la précision, l’envie d’explorer les tons de gris et de noirs qu’on retrouve dans la manière noire en gravure, la patience indispensable… Il y a aussi toutes les irrégularités qui échappent à la démarche scientifique, le caractère imparfait, imprévisible des choses. »
De ce travail naissent des images magiques, entre documentaire et poésie pure, souvent en petit format. « C’est un processus très long donc il vaut mieux essayer d’abord de le maîtriser sur des dimensions réduites. Mais par ailleurs, j’aime beaucoup le caractère intimiste de ces petits formats. Il y a un côté précieux qui me plaît. Et puis on doit se rapprocher, plisser les yeux, avoir une attention différente à l’image… » Et, pour le spectateur aussi, prendre son temps…
Jean-Marie Wynants

Photo : © Laure Winants

Le Musée de la Photographie Centre d´art contemporain de la Fédération Wallonie-Bruxelles11 Avenue Paul Pastur, 6032 Mont-sur-Marchienne, BelgiqueLe musée est ouvert du mardi au dimanche, de 10h à 18h