Juillet, 2020

Photographie par William Ropp & François Laxalt

sam11jul(jul 11)13 h 00 mindim19(jul 19)19 h 00 minPhotographie par William Ropp & François LaxaltGalerie Domus Reattu, 14 rue Reattu 13200 Arles

Détail de l'événement

William Ropp et François Laxalt proposent un voyage photographique unique, alliant intimité, culture et émerveillement.

François Laxalt : « Je fais le pari qu’il existe dans la vie quotidienne de chacun des moments visuels, des chocs émotionnels qui constituent une autre vision du monde et de l’art photographique. “There’s a crack in everything, That’s how the light gets in” chante Léonard Cohen dans Anthem. Oui, je crois aux fissures dans le masque du quotidien. Il y a ces espaces, ces moments inaperçus par lesquels la lumière, la beauté se manifestent, venues d’un autre monde, caché, mais omniprésent. Quand ce miracle s’accomplit, nous tous pouvons percevoir dans la banalité de ce quotidien la vibration d’une émotion, la possibilité d’un équilibre artistique, une porte ouverte sur le merveilleux. En libérant sa perception du monde, chacun peut percevoir l’art qui nous entoure, l’art accessible à tous, l’art populaire, l’art qui précède les concepts, l’art qui touche l’âme, par surprise, sans que l’on puisse l’expliquer.
Je vous propose d’explorer cette démarche au travers de deux projets : « Senbazuru » et « Prayers ».

William Ropp : Mémoire rêvée d’Afriques

Celui dont les récits ont enluminé mon enfance a pour nom Louis Jacolliot et c’est en ligne maternelle directe mon trisaïeul. Grand voyageur il fut tour à tour juge à Tahiti et président en Inde du tribunal de Chandernagor. Durant sa courte vie (Né en 1837 il mourut dont on ne sait quoi en 1890), il trouva cependant le temps d’écrire une cinquantaine d’ouvrages aussi érudits que disparates ; d’une version Indienne de la Genèse traduite du sanscrit (a la suite de laquelle il écrivit « La Bible dans l’Inde ou la vie de Lezeus Christina » ce qui lui vaudra de la part des autorités ecclésiastiques une cinglante mise à l’index ) à de fantastiques ouvrages –mi roman mi récit de voyages- qui nous emmènent du continent australien jusqu’aux jungles africaines. Pour l’enfant de 8 ans que j’étais alors, des titres tels que « Le coureur des jungles » (1888) ou encore « L’Afrique mystérieuse » (1877) ont de quoi susciter sinon des vocations au moins l’envie de lecture. Ce qu’ils firent ; je dévorais ses ouvrages visionnants pour m’endormir des scènes empruntées au « Voyage au pays des singes » où il se décrivait le soir à la veillée autour du feu de camp où des chants lancinants annonçaient sa toute prochaine consommation pour le repas du soir…. esprit touche-à-tout il avait assimilé nombre de dialectes locaux ce qui lui permit de promptement réagir, d’attraper son boy par le col et de lui administrer de son stick une méchante correction. Prouvant ainsi son ascendant il évita par là même d’agrémenter leur estomac. Pour le gamin que j’étais alors, ses récits ont eu une profonde résonance et bien plus tard vint la vocation. C’est à l’âge de 40 ans que les graines disséminées dans ma mémoire ont commencé à germer. Me vint alors une irrépressible envie d’Afriques.

Dates

11 (Samedi) 13 h 00 min - 19 (Dimanche) 19 h 00 min(GMT+00:00)

Lieu

Galerie Domus Reattu

14 rue Reattu 13200 Arles