Mai, 2024

Anaïs Tondeur

mar21maisam01juiAnaïs TondeurNoir de Carboneinitial Labo, 62, avenue Jean-Baptiste Clément 92100 Boulogne Billancourt

Détail de l'événement

Cette série de portraits de ciels est imprimée avec une encre composée de particules de noir de carbone, filtrées dans l’air le jour de chaque prise de vue, lors d’expéditions sur la piste de nuages.

Spectres de nos sociétés industrialisées, ces particules de noir de carbone, cette matière en suspension aérienne dont Anaïs Tondeur a suivi la trace sont issues principalement de la combustion incomplète d’hydrocarbures. Ces particules micron-scopiques ne connaissent aucune frontière. Elles se dispersent avec les vents, dérivent en quelques jours le long des courants atmosphériques pour retomber à plusieurs centaines de kilomètres de leur point d’émission. De plus, si ces particules ne connaissent aucune limite géographique, elles pénètrent également l’intérieur de nos corps, déclenchant selon l’OMS plusieurs millions de décès par an.

Par la matérialité de l’image photographique, cette série de portraits des ciels invite à penser la porosité de nos corps au monde, l’entremêlement de nos existences aux grands cycles de la terre.

Ce protocole photographique est né d’une collaboration entre la photographe et les physiciens du centre de recherche de la Commission européenne.

GRACE A LEURS OUTILS DE SUIVI DES DEPLACEMENTS DE POLLUANTS DANS L’ATMOSPHERE, ANAÏS TONDEUR A PU SE MELER AUX FLUX DE PARTICULES FINES QUI ATTEIGNENT MEME LES TERRITOIRES LES PLUS SAUVAGES.

Par une expédition de 1350 km, elle a ainsi retracé le parcours d’un ensemble de particules de noir de carbone, du point où elles rencontrèrent son propre corps, sur l’île de Fair, au nord de l’Écosse, au port de Folkestone où elles furent émises.

De chaque jour de l’expédition, Anaïs Tondeur a préservé une photographie du ciel et un masque aux fibres microscopiques par lesquels elle filtrait les particules rencontrées. Des fibres des masques ces particules ont ensuite été extraites afin de les transformer en encre utilisée pour tirer chaque photographie du ciel.

Avec ce protocole sensible, la photographie émerge ainsi du médium. Composés de la matière particulaire contenue dans le ciel photographié, les tirages nous conduisent à percevoir la façon dont le médium nous relie au monde. Ils nous ramènent à notre relation à l’atmosphère. Un ciel qui ne serait plus la toile de fond de nos vies terrestres, mais, de souffle en souffle, le milieu dont nos vies dépendent.

Dates

Mai 21 (Mardi) 21 h 00 min - Juin 1 (Samedi) 5 h 00 min(GMT-11:00)